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US Open, J3 : un cinq majeur pour Mahut

Nicolas Mahut a encore signé une victoire en cinq sets. Pouille, Monfils et Mannarino ont aussi gagné, tout comme Caroline Garcia. Infos et réactions en direct de New York.
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Conséquence de la journée quasi blanche de la veille pour cause de pluie, quinze Bleus étaient sur les courts en ce troisième jour de l’US Open. Embouteillages sur les terrains ce mercredi, mais aussi dans le tableau, puisque tandis que certains, privés de matches mardi, débutaient leur tournoi, d’autres essayaient déjà de se qualifier pour le troisième tour.

Et de cinq pour Mahut !
Plus il joue, plus il est fatigué et plus il gagne. Telle pourrait être la morale selon Nicolas Mahut dans cet US Open 2017. Après un premier tour en cinq sets, dans la foulée de ses trois matches de qualifications, l’Angevin a remis ça ce mercredi pour s'expédier au troisième tour. “Nico“ a célébré sa victoire en s’allongeant sur le court 9 de Flushing Meadows puis en se prenant la tête dans les mains. Et pour cause : il a battu la tête de série n°20 Albert Ramos-Viñolas 4/6, 6/4, 4/6 6/3, 6/0 en 3h27 !

“Je ne sais pas trop quoi dire, a lancé un Nicolas Mahut extatique après coup, parce que celle-là, je suis vraiment allé la chercher. C’est la victoire en Grand Chelem dont je suis le plus fier dans ma carrière. Quand pour moi c’était dur, j’ai vu que pour lui ce n’était pas facile non plus et ça m’a permis de tenir bon. Et puis surtout, j’avais un plan de jeu au départ et j’ai réussi à le maintenir tout du long.“
 

Frayeur pour Pouille
Le cri de soulagement une fois la balle de match remportée en a dit long : en fin de journée sur le court 17, Lucas Pouille s’est fait peur. Très peur même. Alors qu’il menait deux sets à zéro, 3-0, il a vu l’Américain Jared Donaldson recoller à une, puis deux manches et le pousser à disputer un cinquième set de tous les dangers. Heureusement, costaud mentalement, le quart de finaliste de l’an dernier est parvenu à breaker dans le neuvième jeu de l’ultime manche avant de conclure sur son service (7/5, 6/4, 4/6, 3/6, 6/4).

“Je vous avouerais que rentrer aux vestiaires en le perdant, ce match, cela m’aurait fait un coup, a confié Lucas Pouille. Au final, c’est beaucoup de bonheur, j’étais vraiment très heureux de gagner ce match à l’arraché. L’aspect positif, c’est que je me sens très bien physiquement alors que cela faisait deux, trois semaines que je n’avais pas enchaîné de matches. Mais si j’avais pu gagner en trois sets (sourire), je ne m’en serais pas privé !“
 

Le duel bleu tourne en faveur de la Monf‘
Face à un Jérémy Chardy n’ayant repris la raquette que la semaine dernière en raison d’une blessure au pied droit qu’il traîne depuis Wimbledon, Gaël Monfils a su saisir sa chance pour valider son ticket pour le deuxième tour. La Monf’ a au passage effacé une balle de premier set en faveur du Palois (à 6-5 dans un tie-break où ‘Jimmy’ s’était détaché 5-2) et signé une victoire en un peu plus de deux heures (7/6, 6/3, 6/4 en 2h07).

Pas vraiment convaincu par sa prestation, la Monf’ a commenté : “Je sais que je ne joue pas très bien en ce moment, je ne suis pas dans la forme physique où je me sens vraiment 'incroyable', donc c’est sûr que c’est un peu plus compliqué. Je fais avec les armes que j’ai, aujourd’hui, je m’en suis sorti encore sur un fil, ce n’était pas un très gros match.“

De son côté, Jérémy Chardy a voulu retenir le positif d’avoir, enfin, pu disputer son premier match depuis le Grand Chelem londonien. “Il n’y a pas eu de miracle, a-t-il analysé. Je me suis retrouvé à servir pour le set et je me suis tendu. Mais sur l’ensemble du match, j’ai plutôt bien joué. J’ai repris il y a une semaine, je ne savais pas à quoi m’attendre, je n’avais pas de repères.“

 

Mannarino sur sa lancée
Arrivé à New York avec dans sa besace estivale deux quarts de finale sur le circuit ATP, dont l’un en Masters 1000, (Los Cabos et Montréal), Adrian Mannarino a surfé sur la vague de confiance pour se défaire facilement du Lituanien Ricardas Berankis, au premier tour (6/2, 6/4, 6/2).

“Au niveau du score, a commenté le 34e mondial, ça peut paraître un bon match mais je n’étais pas au top de mes sensations. J’ai eu la chance de jouer contre quelqu’un qui a pris beaucoup de risques. C’était un match décousu, je suis content de m’en être sorti en trois sets. C’est sûr que je suis plutôt en forme alors, même si je ne me mets pas de pression en termes de résultats, j’ai envie de bien faire.“

 

Garcia se remet à l’endroit
Belle présence mentale de Caroline Garcia qui a logiquement débouché sur une belle présence tennistique aussi dans les deux derniers sets. Après s’être fait peur pendant une manche et demie (6-4, 3-1) face à la Russe Ekaterina Alexandrova, la Lyonnaise a clairement haussé le ton pour finir en trombe. Elle n'a dès lors plus lâché un jeu pour s'imposer 4/6, 6/3, 6/0. Elle a maintenant rendez-vous avec Petra Kvitova.

“J’ai commencé à rentrer plus dans le match, a analysé ‘Caro’, plus dans le terrain et je lui ai mis plus la pression. Du coup, les lignes qu’elle prenait, elle a commencé deux, trois fois à les sortir un peu et à partir de là, je n’ai plus lâché un point. Je me suis un peu fait peur parce qu’elle, elle jouait vraiment bien et que moi, je n’arrivais pas trop à mettre mon jeu en place. Mais mentalement, je suis restée là. C'est le genre de matches que je n'aurais peut-être pas gagné il y a un an.“

 

La sensation Shapovalov s’offre Tsonga
Trois sets, une fin de match tendue où Jo-Wilfried Tsonga n’est pas passé loin de faire tourner au moins un temps le vent et le tourbillon Shapovalov qui n’en finit pas de faire des siennes, à base de frappes puissantes et d’angles hallucinants : tel a été le menu du dernier match du jour, ou plutôt de la nuit, sur le court Arthur Ashe. Avec au bout, la défaite tricolore. Face à la fougue du Canadien de 18 ans, le n°1 français, qui n’a pu bien souvent que compter les points ou partir à la faute, a été contraint de rendre les armes : 6/4, 6/4, 7/6.

“Il est déjà très, très bon, a déclaré ‘Jo’. Il est très agressif, très athlétique aussi. J’ai eu beaucoup de mal à le déborder dans les échanges. De plus, il est gaucher et a donc un type de jeu qu’on ne rencontre pas tous les jours. Au vu de la rencontre, le résultat est assez logique. Honnêtement, il a été au-dessus tout le long, j’ai presque toujours couru après le score.“
 

Gasquet, comme à Wimbledon
Les plus gros regrets du match qui l’a opposé à Leonardo Mayer au premier tour de l’US Open, c’est dans le troisième set que Richard Gasquet peut légitimement les nourrir. Alors qu’il s’y était détaché 4 jeux à 2, le Biterrois a concédé sept jeux consécutifs. Ainsi relancé, l’Argentin, vainqueur du tournoi de Hambourg, sur terre battue, le mois dernier a su pousser son avantage jusqu’au bout pour l’emporter (3/6, 6/2, 6/4, 6/2). Comme à Wimbledon, Richard Gasquet prend ainsi la porte dès le premier tour, pour achever une saison de Grand Chelem synonyme de quatre victoires seulement.

“C’est une année 'moisie' depuis l’appendicite, n’a pas caché ‘Richie’. Il y a eu beaucoup de choses derrière qui n’ont pas bien marché, des petites blessures à cause de ça. J’essaie de tranquillement revenir. C’est le tennis, c’est décevant de perdre aujourd’hui mais je manque un peu de tranquillité, un peu de confiance, un peu de physique, un peu de force dans les jambes, un peu de tout, tout simplement. Contre un joueur qui frappe bien comme lui et qui a bien joué cet été, ça se fait ressentir.“
 

Blancaneaux, première expérience
Bénéficiaire d’une wild card attribuée après un bel été qui l’a vu remporter coup sur coup trois Futures, Geoffrey Blancaneaux a fait, à 19 ans, l’apprentissage d’une première en Grand Chelem. Et malgré la défaite en trois sets –à la reprise ce mercredi, il n’a pu inscrire le moindre jeu- concédée face au Japonais Yuichi Sugita (6/2, 6/2, 6/0), le champion de Roland-Garros juniors en 2016 en ressent déjà tous les effets bénéfiques.

“J’ai des regrets sur le score, a-t-il reconnu, mais j’ai fait une prestation correcte. J’ai passé une super semaine d’entraînement donc ce n’est que du plaisir, j’ai pris beaucoup d’expérience et j’espère pouvoir faire pareil en Australie. Le niveau est assez fort, il faut beaucoup travailler et je devrai trouver plus de libération sur le terrain, avoir moins de complexes. C’est un nouveau monde, une première, il faut s’habituer.“
 

Goffin fait chuter Benneteau
Julien Benneteau le savait : même un peu blessé, David Goffin, ci-devant 14e mondial, est un adversaire redoutable. Pas un de ceux que l’on se réjouit d’avoir tiré au premier tour. En phase de reconstruction après sa blessure à la cheville, qui a également découlé par compensation sur une douleur au genou, le Belge a pourtant entrouvert la porte… mais au deuxième set seulement, que le Bressan est parvenu à prendre. Derrière en revanche, le Liégois a repris l’avantage pour ne plus le rendre est s’est imposé (6/4, 2/6, 6/4, 6/2).

“Le quatrième set a été dur, a commenté Julien Benneteau. Dur dans la tête, dur physiquement : j’étais toujours derrière au score, c’était compliqué parce qu’alors que j’ai gagné le deuxième set, j’ai fait un mauvais début de troisième et un mauvais début de quatrième. Et contre un joueur comme David, même s’il a un peu mal au genou, ça ne pardonne pas, il impose son rythme, il joue, très très bien. Il me reste cinq tournois à jouer et l’objectif est de finir l’année pour être dans le tableau de l’Open d’Australie.“

 

Paire n’est pas passé loin
Toute la frustration du monde s’est lue sur le visage fermé de Benoît Paire dans la foulée de sa défaite contre Mischa Zverev, au deuxième tour. Alors qu’il avait remonté un handicap de deux sets à zéro, puis sauvé trois balles de match dans le quatrième set pour réussir à entraîner son adversaire dans un cinquième, il a finalement calé de justesse sur la ligne d’arrivée (6/3, 6/2, 3/6, 6/7, 7/5).

“Je suis très déçu, a-t-il dit. Je me suis battu à partir du troisième set, les deux premiers n’étaient vraiment pas bons, je n’étais dedans ni physiquement ni mentalement. J’ai des regrets, parce que je me bats vraiment et je finis par perdre. C’est frustrant.“
 

Millot, le marathon de trop
Les jambes ont calé. Distancé 3-1 dans le cinquième set, Vincent Millot, qui avait déjà trois matches de qualifications dans les jambes, a demandé une pause médicale et même s’il a courageusement lutté contre un Santiago Giraldo lui-même touché, le natif de Montpellier a dès lors couru après le score. Jusqu’à la fin. Le Colombien s’est finalement imposé 6/1, 6/0, 4/6, 4/6, 6/4 en 3h29.

“Il y a de la déception et de la frustration, a indiqué Vincent Millot, mais cela reste un beau match et un beau tournoi. J’essaie de garder la tête froide et de voir le positif, même si la fatigue et la tension ont fait qu’il y a la défaite au bout. Je reste quand même assez fier de moi malgré le résultat.“
 

Mladenovic, encore un peu juste
Elle n’en avait pas parlé publiquement, mais Kristina Mladenovic a souffert à Wimbledon, sur une chute spectaculaire, d’un étirement du ligament interne du genou droit. “Je n’en fais pas une excuse, a-t-elle indiqué, mais c’est vrai que ce n’est pas évident à la reprise.“ Si l’on ajoute à cela le jeu atypique et très gênant -à base de slice- de Monica Niculescu, on comprend mieux la frustration ressentie sur le terrain, puis après coup, par “Kiki“, défaite au premier tour par la Roumaine (6/3, 6/2).

“J’ai eu de la chance que ce ne soit pas plus grave, a expliqué la Nordiste, mais il est évident qu’il y avait un peu d’appréhension. Ce n’est pas non plus facile de retrouver la forme directement : il me manque peut-être une ou deux semaines pour retrouver mon niveau de jeu. Je dois quand même souligner la performance et la combattivité de mon adversaire parce que mine de rien, il y a tout de même des passages où j’ai l’impression de faire des bonnes choses et elle a eu les solutions.“

 

Cornet stoppée par Kvitova
Passée sous le “rouleau compresseur“, pour reprendre ses propres termes, Alizé Cornet a lourdement chuté face à Petra Kvitova : 6/1, 6/2 en 59 minutes. En dépit d’un débreak réussi en toute fin de match, la Niçoise a constamment été prise de vitesse par la gauchère tchèque.

“Ce n’est jamais plaisant de perdre de cette manière, a-t-elle commenté, mais c’est totalement mérité au vu de ce que j’ai fait ce soir. Elle m’a marché dessus avec son service et son agressivité. J’ai rarement fait un match aussi creux.“
 

 

Océane tient tête à Venus
Bien sûr, il y a la défaite au bout. Mais face à Venus Williams, en night session sur le court Arthur Ashe, Océane Dodin n’a pas eu à rougir de sa prestation, loin de là. La Française s’est inclinée en deux sets, non sans avoir, dans chaque manche, réussi à breaker l’Américaine (7/5, 6/4).

“Je suis déçue parce que je n’étais pas loin, a commenté Océane Dodin, dans les deux sets et malheureusement je n’arrive pas à conclure sur mes jeux de service. Mais c’était moins stressant que ce que j’imaginais, je pensais que j’allais vraiment ressentir la pression en rentrant. Au final, ça reste quand même un sentiment positif.“

(À Flushing Meadows, Myrtille Rambion)


Lire aussi : US Open, J2

 

Les résultats complets du mercredi 30 août

Le tableau masculin
Le tableau féminin

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