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Information Coronavirus

Didier Leclère, trésorier et soignant

Trésorier et chargé de la gestion administrative du Beauvais Oise Tennis (BOT), Didier Leclère est également membre de la commission médicale de la Ligue des Hauts-de-France. Ce médecin généraliste âgé de 52 ans, actuel 30/4, s’est impliqué dans la crise sanitaire. Échanges.
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Quelle a été votre action durant la crise du Coronavirus ?

Je travaille à Beauvais comme médecin généraliste à la clinique du parc Saint-Lazare. Donc dans une région fortement touchée par le virus. Avant l’annonce du confinement, la clinique avait déjà créé son unité Covid. Je me suis porté volontaire pour aider ce service. De la mi-mars au 15 avril, nous avons eu beaucoup de travail d’autant qu’un puis deux médecins sont tombés malades. La clinique a accueilli jusqu’à 25 patients atteints du virus ou suspectés de l’être, ce qui peut paraître peu par rapport à de grosses structures mais qui nous conduisait presque au maximum de nos capacités puisque nous avions 25 lits dédiés en médecine et 5 en réanimation. Il n’y pas eu de décès au sein de notre service mais 4 personnes sont malheureusement décédées en réanimation.

Comment peut-on décrire l’ambiance durant cette période ?

Logiquement, les patients ressentaient un fort stress face à cette maladie inconnue. Au niveau de l’équipe médicale, je dirais que ce stress était moins perceptible dans la mesure où nous avons toujours eu les moyens de nous protéger, en ayant par exemple des visières très tôt, les effectifs pour assurer les rotations de personnel, d’autant que certains services comme la chirurgie ont fermé et sont venus nous prêter main-forte, sans oublier des informations régulières sur le virus. Mais je reste conscient que d’autres structures ont vécu des situations beaucoup plus délicates.

Nous avons néanmoins traversé deux mois éprouvants car nous étions tous les jours au travail avec une nuit d’astreinte sur deux. J’ai désormais repris mon activité de médecin généraliste et de médecin du sport, qui est bien plus tranquille. Et je dispose enfin de mes week-ends ! (sourire)

Comment se porte le Beauvais Oise Tennis ?

Comme les autres clubs, nous avons fermé nos portes pendant le confinement. La réouverture s’est faite le mercredi 20 mai, sur autorisation municipale, via une dérogation, car nos courts sont situés dans un parc. Nous avons appliqué les mesures préconisées par les instances sanitaires, la FFT et la Ligue des Hauts-de-France : pas d’accès aux vestiaires, gel hydro-alcoolique à disposition, balles personnelles, etc. Pour le moment, nous ne pouvons disposer que de nos deux courts extérieurs en terre-battue, nos quatre terrains couverts n’étant pas utilisables. Nous pourrions éventuellement monter à quatre terrains en récupérant deux autres courts extérieurs qui n’appartiennent pas au BOT mais sont situés dans le parc.

Mais pour le moment, la demande est assez faible, je pense que ça va venir progressivement. Car le club compte plus de 700 licenciés dont 550 pratiquants tennis, avec 250 enfants à l’école de tennis et 150 adultes qui prennent également des cours. Les pratiquants libres ont été les premiers à revenir jouer. A titre personnel, je vais pouvoir rejouer avec ma femme. Même si je reste un pratiquant loisirs, pas un acharné. Classé 30/4 cette saison, en léger surpoids, je suis loin d’avoir l’élégance d’un Federer, que j’admire beaucoup (rires). Je prends des cours avec des amis et dispute simplement le tournoi du club ainsi que notre tournoi interne.
 

Propos recueillis par Baptiste Blanchet

 

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