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Vie des clubs

TC de l’île de Saint-Martin : un président sur tous les fronts

Président du TC de l’île de Saint-Martin depuis 2003, Osé Saint-Louis-Gabriel travaille aux urgences de l’hôpital local. En première ligne dans la crise, celui qui est aussi vice-président de la ligue de la Guadeloupe s’est activé pour que son club puisse survivre à ce nouveau coup dur.
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Le COVID-19  n’a  pas  épargné  Saint-Martin, petite île  paradisiaque de  88  km2 bordée par l’Océan Atlantique et la mer des Caraïbes.  "Dès  le  début  mars, nous avons eu 2 cas signalés de personnes non-autochtones ayant  séjourné dans le  département de l’Oise. Nous les avons donc accueillies dans notre unité spécialisée, explique Osé Saint-Louis-Gabriel, président du Tennis Club de l’île de Saint-Martin (TCISM) et cadre de santé aux urgences. Nous avons ensuite eu des cas de touristes américains et suisses, puis des habitants  de l’île."

Fin avril, 35 personnes ont été atteintes dans la partie française de Saint-Martin (pour 3 décès), contre environ 70 dans la partie néerlandaise et 10 victimes.

"Ce décalage s’explique par le fait que nous avons exactement suivi les consignes gouvernementales, ce qui nous a permis de contenir les contaminations, alors que la partie hollandaise a commencé son confinement nettement après. La frontière entre les 2 parties a même été fermée, indique le vice-président de la ligue de la Guadeloupe, âgé de 64 ans. Globalement  les gens ont plutôt bien respecté le  confinement, même si au début, certains avaient tendance à aller à la plage. Ils portent des masques de  fabrication artisanale." 

Depuis le début de la crise, l’équipe dirigée par Osé Saint-Louis-Gabriel assure l’accueil des patients, notamment de ceux potentiellement atteints par le coronavirus : "Il a fallu mettre en place une sorte de tri préalable à l’entrée des urgences,  afin qu’une personne ne puisse contaminer le service, car celui-ci continue de fonctionner pour d’autres  pathologies. Nous prenons la température des gens qui se présentent et nous avons aménagé un service de consultation Pré-COVID-19."

Paradoxalement, l’activité globale de l’hôpital de Saint-Martin a chuté, puisque tout ce qui était programmé a été annulé et que les habitants ont peur de s’y rendre, sauf urgence vitale. Néanmoins, 2 tentes pouvant accueillir 41 lits supplémentaires ont été installées en son sein par la Marine Nationale.

S’il parvient à profiter de ses week-ends, le président du TCISM effectue 5 journées consécutives de 10 à 12 heures durant la semaine : "On n’arrête pas de se déplacer, il faut sans cesse ajuster les choses, nos moyens, au nombre de patients. D’autant que nous sommes  seulement 4 cadres contre 8 en temps normal, car certains sont absents. C’est très fatigant."

Forcément, le personnel de l’hôpital vit dans la crainte permanente d’une contamination. "Nos soignants ont tous de la famille, des enfants et peur de  ramener ce  virus à la maison, ce qui est compréhensible. Mais nous devons assumer nos responsabilités", estime Osé Saint-Louis-Gabriel.

Sur cette île située à 240 kilomètres de la Guadeloupe, il y a très peu d’immeubles  mais  de  charmantes  maisons.  Les habitants ne  se  mettent donc pas à leur balcon pour applaudir chaque soir à 20 heures : "Mais ils nous manifestent leur gratitude d’une autre façon. En nous apportant des tartes, des gâteaux, des petits cadeaux, de l’eau. Ces petites attentions nous font tenir, ça nous “rebooste” pour continuer notre mission, d’autant que notre fatigue est plus mentale que physique."

Retrouvez la totalité du témoignage sur le dernier Tennis Info Interactif page 21

Titre
Les clubs et la crise sanitaire
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