Thierry Pham : "Structurer le padel"
Comment définiriez-vous votre rôle?
En tant que responsable du haut niveau padel, j’ai été chargé de structurer la discipline pour permettre à l’élite française de s’épanouir au niveau international. J’ai un œil neuf, car c’est un milieu que je ne connaissais pas – je revendique d’ailleurs le fait de ne pas connaître le padel.
Je ne vais pas me prendre pour un technicien de ce sport, je laisse ce champ d’action aux personnes compétentes. Moi, je connais très bien la structuration du sport de haut niveau, dont les mécanismes sont communs, qu’il s’agisse de tennis ou de padel. D’ailleurs, dans les échanges que j’ai avec les joueurs, je me rends compte qu’on parle la même langue.
Je suis parti à la rencontre de plusieurs des meilleurs joueuses et joueurs français installés en Espagne, à Barcelone et Madrid. J’ai écouté les joueurs et les joueuses et pris des décisions en rapport avec les retours que j’ai eus, sans aucun parti pris personnel.
Quelles sont vos premières missions?
Mon premier objectif était de mettre en place une politique d’accompagnement des projets internationaux padel, déclinaison de ce qui existe déjà pour le tennis mais avec un public différent. On a affaire à des joueurs qui ont des organisations et des statuts différents : certains sont professionnels, d’autres semi-professionnels et d’autres encore sont des amateurs très investis.
Le modèle économique de ce sport se dessine doucement, et rares sont les Français qui arrivent à boucler le budget d’une saison sur le circuit. Il faut s’adapter. Je me suis appuyé sur l’expertise de Stéphane Berrafato qui connaît bien la discipline.
Nous avons établi des critères clairs pour 2020 afin de lancer cette action en faveur de notre élite internationale. Actuellement, je réfléchis à une nouvelle grille d’aides pour la saison 2021, en concertation avec les capitaines des équipes de France seniors 2020. L’objectif est de pouvoir présenter cette grille avant le début de la saison. Ainsi, les joueurs et les joueuses sauront le niveau qu’ils devront atteindre en 2020 pour être éligibles à des aides fédérales en 2021.
Nous n’avons pas non plus de filière de haut niveau dès le plus jeune âge, et c’est aussi une chose sur laquelle il faudra travailler. Cette année, nous avons identifié deux joueurs (Thomas Leygue et Fiona Ligi) qui ne réunissaient pas les prérequis mais que nous accompagnons quand même car ils sont jeunes, bien classés en France, avec un projet international fort.
Vous avez également récemment nommé de nouveaux capitaines à la tête des équipes de France...
Oui, c’était mon autre priorité à mon arrivée à ce poste. J’ai fait un état des lieux et pris mes responsabilités. Le 13 mars, le Comex a confirmé Alexis Salles dans son rôle de capitaine de l’équipe de France senior masculine tandis que Robin Haziza, membre de l’équipe de France de 2006 à 2019, prendra, lui, la tête de l’équipe de France senior féminine.
Nous avons également nommé deux binômes mixtes pour encadrer les équipes de France jeunes. Laurent Imbert et Alexandrine Godard-Viallet seront en charge de l’équipe de France jeunes garçons et Géraldine Sorel et Eric Quillet auront, eux, la responsabilité de l’équipe de France jeunes filles.
Propos recueillis par Amandine Reymond
