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FORMATION & ENSEIGNEMENT - PADEL - Benjamin Strappe : « Nos sessions affichent complet »

Dans le sillage du développement de la discipline, les formations au TFP (Titre à finalité professionnelle de moniteur de Padel) comme au DFMP (Diplôme Fédéral de Moniteur de Padel), répondent à une forte demande. Benjamin Strappe, coordinateur des formations padel en Ile-de-France nous en dit davantage. Échanges
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Peut-on avoir une radiographie du padel en Ile-de-France ? 

Nous avons 1987 licenciés spécifiques padel dans la région, sans compter les licences multi-raquettes. On note une vraie demande de pratique de cette discipline. Nos sessions de formations sont pleines mais la construction de pistes ne suit pas. Les clubs privés fonctionnent plutôt bien, même s’il y a très peu de terrains dans Paris intra-muros. En revanche, c’est plus compliqué pour les structures associatives, qui doivent faire face à des contraintes foncières ou économiques, et ne disposent pour certaines que d’un ou deux terrains, pas toujours couverts, ce qui ne permet pas une pratique régulière toute l’année. Or on constate pour que des terrains de padel fonctionnent, il faut s’en occuper, les faire vivre, créer des événements... d'’où un besoin d’encadrement. 

Comment devient-on moniteur de padel ? 
Il y a d’abord le TFP (Titre à finalité professionnelle de moniteur  de padel), qui s’adresse aux ''padelistes'', car il faut être majeur et surtout être ou avoir été classé dans le premier tiers des compétiteurs français. Cette formation s’étend sur 240 heures. Sa première unité (sur 100 heures de formation) consiste à concevoir et mettre en place des actions ou projets de développement, en tenant compte des contraintes de la structure. Le deuxième volet concerne la pédagogie, l’encadrement de tous les publics, tandis que le troisième est spécifique à l’entraînement des compétiteurs. Le TFP s’obtient dans le cadre d’une session annuelle. Grâce à la validation des acquis de l’expérience (VAE), on peut aussi obtenir son TFP en justifiant de 1607 heures d’enseignement du padel, puis en déposant un dossier, validé par un jury, qui résume son expérience d’encadrement. 

Et pour le DFMP (Diplôme Fédéral de Moniteur de Padel) ?
Il s’adresse exclusivement aux enseignants professionnels de tennis (DE). Il permet d’acquérir des compétences pédagogiques spécifiques au padel, durant le cadre d'une formation qui dure 40 heures. Elle doit permettre d’organiser des groupes à l’entraînement, d’initier les débutants à la pratique, de proposer une offre adaptée au sein d’un club par une bonne compréhension du marché, du prix de construction des terrains, etc. En revanche, on aborde peu la compétition. Pour le DFMP, il y a cinq sessions annuelles, plutôt lors des vacances scolaires, ainsi que certaines sessions en interne dans des clubs qui disposent de leurs propres pistes. 

A quoi ressemble l’ambiance de ces formations ?  
On ressent très clairement ce fameux ''esprit padel'', décontracté et convivial, le plaisir de jouer à quatre. Et beaucoup d’enthousiasme. Dans le TFP, nous avons de vrais spécialistes de la discipline tandis que pour le DFMP, les participants savent qu’il s’agit d’une opportunité de développement, soit pour eux-mêmes soit pour le club de tennis dans lequel ils enseignent, car dès maintenant ou dans le futur, ils pourront répondre à une demande émergente. 

Propos recueillis par B. Blanchet
 
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ILS ONT DIT… 

Frédéric Pommier (formateur TFP et DFMP) : "Des stagiaires de de 19 à 60 ans"


 « Le TFP accueille un public qui n’est pas diplômé en tennis, pour une formation de 240 heures, tous les lundis d’octobre à fin mars, à Casa Padel (Saint-Denis). Avec en plus 2 stages d’une semaine durant les vacances de la Toussaint et de février. Il n’y a vraiment pas de public type mais une grande majorité d’hommes (13 hommes pour 3 femmes lors de la dernière promotion), de 19 à 60 ans. Nous accueillons aussi pas mal de provinciaux. Ce sont des fous de padel, parmi lesquels certains visent une reconversion ou en tout cas cherchent à enseigner le plus possible. Mais peu vont ensuite être à temps plein. J’ai par exemple eu un ancien journaliste, un batteur professionnel ou l’ex-footballeur Sylvain Wiltord, qui a validé son diplôme l’an dernier. On aborde beaucoup l’aspect pédagogique, le côté ludique de la discipline et l’ambiance qu’elle génère. Concernant, le DFMP, les stagiaires sont des DE de tennis auxquels on ne demande pas de cut de classement en padel. En revanche, on leur impose d’avoir participé à 3 tournois homologués, ce qui nous permet d’aborder les spécificités du jeu. En général, ces enseignants travaillent dans des clubs de tennis qui ont des pistes de padel ou ont le projet d’en avoir. L’idée étant de réfléchir aux différents types de projets et animations qu’on peut mettre en place.»



Paula Voegele (stagiaire TFP, 24 ans) :  "Le padel pourrait devenir un métier’’


 « Mon intérêt pour le padel m’a conduit à cette formation très générale, car elle évoque le développement d’un club comme l’enseignement de la discipline. Cette certification permet aussi d’enseigner, à temps-plein ou partiel, dans une structure publique ou privée. Moi, je travaille actuellement dans une association sportive où je donne des cours individuels et collectifs de padel, tout en m’occupant de son développement et de la communication. Je fais aussi de la compétition, en étant en phase de progression. J’ai par ailleurs un Master 2 en biodiversité et développement. Au départ, le padel était une passion en plus de ma carrière professionnelle, mais il pourrait devenir un métier, même si pour le moment, ceux qui enseignent à temps plein restent peu nombreux. La polyvalence peut permettre de créer des emplois pérennes.» 


 Hugo Virag (stagiaire TFP, 26 ans) : "Je trouve les formateurs géniaux’’


 « Après avoir joué au tennis de 4 à 14-15 ans, étant pris en charge par ma ligue entre 8 et 11 ans, j’ai découvert le padel il y a deux ans. Ça été un coup de coeur : j’ai apprécié le fait de jouer à deux, d’avoir une forte marge de progression, de pouvoir faire très rapidement des échanges. Depuis quelques mois, je donne des cours à 4PADEL Strasbourg. Passionné, j’aime faire progresser mes élèves. En parallèle, j’ai une société de conciergerie. J’aimerais combiner ces deux activités en partant à Dubaï, et le diplôme peut m’y aider. Je trouve les formateurs géniaux. Chaque lundi, il y a des nouveautés, ça n’est jamais répétitif.»

31 janvier 2023