Le CNE mis à disposition de l'AP-HP
La FFT vit au rythme des patients COVID-19 : des malades suffisamment guéris pour ne plus nécessiter une hospitalisation, mais ne pouvant rentrer chez eux de crainte de contaminer leur famille, ont été accueillis au Centre national d’entraînement du tennis français (CNE) (Porte Molitor), laissé vacant par ses jeunes pensionnaires après l’annonce du confinement. Ils étaient une vingtaine de patients au soir du 10 avril. Le week-end pascal a vu quatre premiers départs de pensionnaires guéris.
Jean-François Vilotte, directeur général de la Fédération Française de Tennis, évoque les détails de cette opération sanitaire :
"Dès le début des mesures de confinement, nous avons cessé les activités du Centre, dans lequel il y a des équipements sportifs, mais aussi 38 chambres qui se sont trouvées vidées de leurs occupants, rentrés dans leur famille. Nous sommes entrés en contact avec le directeur de cabinet de Martin Hirsch (directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, N.D.L.R.) pour proposer la mise à disposition du Centre, situé en plein Paris, à proximité des grands établissements hospitaliers."
Et de poursuivre : "Le Centre est moderne, avec des chambres claires, spacieuses, chacune dotée de toilettes, de douche, se prêtant assez facilement à un usage sanitaire. La première demande de l’AP-HP a été de réfléchir à la typologie des patients, avant de nous demander si nous pouvions assurer tous les aspects logistiques de l’opération, ce que nous avons accepté."
Mis à disposition dès le début du confinement, le Centre a vu les premiers malades affluer le dernier week-end de mars. "Tout le temps en amont a été mis à profit pour se préparer physiquement, pour mandater les prestataires, trouver le personnel, concevoir avec l’AP-HP les protocoles de prise en charge et les profils de patients, pour ne pas improviser", confie le directeur général.
Les patients accueillis sont des personnes sorties de la phase aiguë des traitements, mais qui demeuraient contagieuses et ne pouvaient pas encore rentrer chez elles, parce qu’il y avait des personnes fragiles dans leur entourage, des personnes âgées, des familles nombreuses. Après la phase de soins aigus, il fallait attendre que les patients ne soient plus contagieux.
Dans cette action, le service médical de la Fédération est mobilisé au quotidien, sous la houlette du médecin des équipes de France de tennis, Bernard Montalvan, et de ses adjoints. "Les personnes accueillies sortaient de l’hôpital et arrivaient dans une structure moins médicalisée, souligne Jean-François Vilotte. Les patients bénéficient de chambres individuelles, ont accès à la salle commune pour la restauration apportée par l’AP-HP. Les espaces extérieurs ont été ouverts pour organiser, quand c’est possible, les cours de gymnastique pour leur réapprendre à respirer du mieux possible. Quand ils ne sont pas dans leur chambre, les patients sont astreints à des mesures de précaution, comme la distance, les masques, mais l’AP-HP n’a pas imposé qu’ils restent confinés dans leur chambre, ils peuvent donc vivre dans les espaces partagés mis à leur disposition".
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