Le match de ma vie (16) : Jérémy Sattler

Vous avez passé 15 tours dans un même tournoi ? Vous avez disputé un match de 7 heures ou gagné en jouant en pieds nus ? Dans cette nouvelle rubrique, nous vous invitons à partager vos plus belles expériences sur le court, quel qu'il soit (tennis, padel, beach...).

Identité : Jérémy Sattler
Club : STLC Bergheim (68750)
Année de naissance : 1994

Jérémy, le match de votre vie est un match de padel disputé aux côtés d'un joueur de tennis célèbre. Vous venez en effet de jouer, fin d’août, la PadelPro Cup avec Paul-Henri Mathieu au Cap d’Agde. Comment en êtes-vous arrivé à jouer avec lui ?

Paul-Henri était le parrain de cette deuxième édition de la TennisPro Cup, durant laquelle il y avait également un tournoi de Padel. Comme il était là, on lui a proposé d’intégrer l’événement suite à un forfait de dernière minute. Au départ, je devais jouer avec mon partenaire habituel, Vincent Dolé, avec qui je m’entraîne au quotidien. Mais on a préféré faire en sorte que Paul-Henri soit tête de série. Pour cela, il fallait qu’il joue avec une tête de série, ce qui était mon cas. J’étais tête de série numéro 4. Le quart de finale que nous avons gagné ensemble reste l’un des meilleurs moments de ma vie sur un terrain de sport... D’autant que c’est la première fois que je me qualifiais pour les demi-finales d’un tournoi de catégorie P250. Je m’en souviendrai toujours !

Avant de revenir au tournoi, dites-nous depuis combien de temps jouez-vous au Padel ?

Depuis deux ou trois ans. Je suis 1200eme joueur français. Mais après ce tournoi au Cap d’Agde, je devrais rentrer dans le top 1000.  

Vous faisiez du tennis avant ?

J’ai la chance d’avoir un court de Padel sur mon lieu de travail : je travaille chez tennispro.fr (site de vente de matériel et de vêtements de tennis en ligne). Ça me permet de jouer quatre ou cinq fois par semaine. Je continue le tennis en parallèle mais je pense que le Padel est devenu mon sport numéro 1 car c’est celui que je pratique le plus.

Quels sont pour vous les principales différences entre le tennis et le Padel ?

Quand on démarre le Padel, ce qui est perturbant, ce sont les vitres et les grillages qui entourent le terrain. Ça vient brouiller tous nos repères habituels. En tennis, quand un joueur smash, son adversaire a tendance à reculer le plus possible. En Padel, au contraire, il faut avance si votre adversaire smash, pour rattraper le smash une fois qu’il aura rebondi contre la vitre...

Comment avez-vous réagi en apprenant que vous alliez faire équipe avec PHM ?

Je n’en revenais pas au début. Je n’y croyais pas. On était un peu "la paire alsacienne dans le Sud". C’était un honneur de pouvoir l’accompagner dans son premier tournoi de Padel, et une super expérience. Je l’ai vu s’entraîner avant notre premier match, et j’étais sûr qu’on allait faire une bonne paire.

Vous avez discuté ensemble avant le début du tournoi ?

On a eu assez peu de temps. J’ai appris que j’allais faire équipe avec lui le 26 août. Et nous avons disputé nos matchs le 28 août. Mais nous avons pu avoir quelques discussions et évoquer notre positionnement : on s’est tout de suite mis d’accord pour que je joue à droite et lui à gauche. On a aussi fait un set d’entraînement le mardi pour avoir quelques repères ensemble.

Et donc, quel a été votre résultat ?

Nous sommes entrés au stade des quarts de finale. Là, nous avons battu l’équipe classée tête de série numéro 5. Les deux joueurs étaient top 2000. C’était un super test et un super souvenir. On a gagné 6/2 6/4. On a eu baissé un peu le pied en début de deuxième manche, mais on a réussi à échapper à un troisième set et à un super tie-break.

Il paraît qu’il vous a dit, avant ce match : "C’est toi le meilleur au Padel, je te laisse diriger l’équipe". Est)ce vrai ?

Oui, il m’a dit quelque chose comme ça. En toute modestie, j’ai joué plus souvent que lui au Padel. Il n’avait joué que 10 fois dans sa vie et n’avait jamais fait de tournoi. Disons que j’étais le leader en défense. Mais pour tout ce qui se passait au filet, c’était lui le patron. Dès qu’il fallait smasher ou terminer un point au filet, il était parfait dans son rôle de joueur de gauche.

Il vous a épaté ?

Il a fait des amorties incroyables. Il a fait une amortie parfaitement bien touchée, qui a longé le filet avant de sortir par la porte... C’était impressionnant !  

Et en demi-finale ?

Nous sommes tombés sur l’équipe tête de série numéro 1. Ils sont presque parmi les 120 meilleurs français. Ils étaient au-dessus. On a perdu 6/0 6/2 en 30 minutes et il y avait une vraie différence de niveau. Ils étaient très expérimentés. On a joué notre demi-finale dans la foulée de notre quart de finale. Paul-Henri m’a dit après ces deux matchs qu’il était crevé ! C’est vrai que c’est assez exigeant physiquement.

Que bilan tires-tu de ce tournoi aux côtés de Paul-Henri ?

Il m’a donné des conseils techniques, notamment au smash qui n’est pas au point fort. Il m’a expliqué comment bien me replacer. Il m’a donné aussi des conseils tactiques et mentaux quand nous étions dans le dur au début du deuxième set en quart de finale. J’ai beaucoup appris.

Vous avez tapé la balle en tennis ensemble ?

Non, nous n’avons pas eu l’occasion. Je ne voulais pas abuser de son temps. Un jour, peut-être !

Vous venez d’Alsace comme Paul-Henri. Quels sont vos meilleurs souvenirs de téléspectateurs avec lui ?

Quand je pense à Paul-Henri, je pense tout de suite à ce match contre Rafael Nadal à Roland-Garros en 2006 (ndlr : Nadal s’était imposé 5/7 6/4 6/4 6/4 après 5h de jeu). On était tous devant notre télé ce jour là ! En tant qu’Alsacien, c’est un joueur que je suivais particulièrement à l’époque. Il m’a marqué. Il fait partie de ceux qui m’ont donné envie de jouer en tennis.