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Paratennis

Le para, "supplément d’âme" du DUC Tennis

Dans ce nouveau carré para, nous partons sur les courts du DUC Tennis. Le club dijonnais possède une section de tennis-fauteuil dynamique, et compte même en son sein une graine de champion.
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Pour le président Lionel Crognier, cela ne fait pas le moindre doute : "La section paratennis, c’est l’âme du DUC". Depuis plusieurs années, le Dijon Université Club - un renommé club multisports qui vient de souffler ses 50 bougies et qui jouxte la faculté de Dijon - compte en son sein une importante structure de tennis-fauteuil.

À l'origine, tout est parti de l'initiative d’un étudiant de l’UFR Staps local nommé Julien White, qui a lancé la section en 2007. Aux commandes du DUC mais aussi directeur du Staps de Dijon, Lionel Crognier se rappelle bien des débuts. 

"Quand j’étais responsable des premières années au Staps, on a accueilli un étudiant en situation de handicap, Guillaume Legendre. Il faisait du basket à la JDA, le gros club local, qui avait monté une section handisport. Il jouait alors avec un copain qui s’appelle Gaëtan Menguy. Il se sont mis au paratennis en même temps, dans une logique de performance, avec la volonté de participer aux JO".

 

 

Gaëtan Menguy a quitté le club en 2013 pour poursuivre son projet. Il a participé aux Jeux Paralympiques de Tokyo, et pointe aujourd'hui au 20e rang mondial de la discipline (3e joueur français). Guillaume Legendre, quant à lui, est parti un temps à l’étranger, notamment au Japon, pour développer une société de fauteuils. Il joue toujours au DUC et possède une florissante entreprise à Dijon. 

Une vision régionale du paratennis

Mise en sommeil pendant quelques années, la section s'est "réveillée" sous l’impulsion d'Emmanuel Capdepon (ancien entraîneur du DUC). Aujourd’hui, elle compte sept jeunes, de tout niveau. 

Le club peut compter sur Camille Cheli, moteur du paratennis dans la région Bourgogne-France-Compté, pour développer la pratique. Ancienne -15, elle intervient dans plusieurs clubs et développe une vision régionale du para.

"Camille organise des mini-conférences pour développer la section, elle accueille des étudiants pour les sensibiliser et les initier à l’enseignement du para... De notre côté, on inclut toujours cette population dans les événements, explique Lionel Crognier. On a fêté les 50 ans du club en début d'année, la section était évidemment là. C’est même devenu l’âme du club, notre point fort. On espère, dans quelques années, monter un tournoi de handi".

FFT
L'équipe du DUC participe à des clinics devant des magasins de sport. Ici, en compagnie d'étudiants de la filière APAS de l'Ufr Staps de Dijon.
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"On accueille au Staps tous les jeunes en situation de handicap, reprend le président du DUC. Ça reste compliqué pour eux, après avoir eu un accident, de se projeter dans les études. Je parle en tant que formateur et président. Quel métier peuvent-ils faire ? Comment les intégrer comme futur employé, dirigeant, membre du club ? Il y a plein de métiers en devenir, mais il faut se poser les bonnes questions et agir".

Un destin de champion ?

Le club compte peut-être un futur champion dans ses rangs, Justin Michel, tout juste 18 ans. "Un gars très sympa, décrit Lionel Crognier. Il a une superbe technique, une belle gestuelle, bien déliée. On sent qu’il a attaqué le tennis assez jeune".

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Mais plus que la recherche pure et dure du haut niveau, le maître mot du club reste l’inclusion. Même si celle-ci demande des efforts importants, tant du point de vue financier qu'humain.

"Le "para" est un tennis total, avec une dimension sociale très forte, précise le dirigeant du DUC. Il y a toute une organisation, qui va de la place de parking à l’amélioration des services de santé. Ils sont des ambassadeurs du club, dans une dimension positive, sportive et sociale. Les valides prennent les fauteuils pour jouer avec eux, des joueurs de para jouent des tournois valides (avec leur règle du deux rebonds)... C’est très inclusif. Au-delà de la performance, ce qui nous plaît, c’est la contribution à un mieux-être.  On essaye de monter un projet global et on sent les familles heureuses".

 

Trois questions à Camille Cheli, ancienne joueuse de haut niveau, aujourd’hui entraîneur de la section paratennis au DUC

Quelles sont vos missions ?

J’interviens dans plusieurs clubs : au DUC, mais aussi à Chevigny-Saint-Sauveur, et à Dracy-le-Fort. En outre, je travaille sur deux projets sportifs forts. D'abord avec Sandrine Cauderon-Paulin, 5e joueuse française, juste derrière l'équipe de France, et qui s'entraîne tous les jours au club de Charnay-lès-Mâcon. Et avec Justin Michel, au DUC.

Ça fait plus de 10 ans que la section paratennis du DUC existe, et elle a perduré grâce à Guillaume Legendre. Nous avons un bon vivier, certains se mettent à la compétition, d'autres restent en loisir. Il y a un petit de 5 ans et des joueurs qui ont la cinquantaine... C'est du tout niveau, tout âge !

Quelles sont les particularités d’enseignement du paratennis ?

Je dirais que c'est plus technique, car il y a le maniement du fauteuil, mais sinon c'est le même apprentissage, le même tennis. En revanche, ça demande de bien connaître l'environnement. Face à eux, je marche, et j'élève l'intensité en fonction du niveau.

J'ai suivi la formation paratennis en octobre 2020 et je me suis formée sur le terrain avec les joueurs. Au DUC, nous encourageons beaucoup les rencontres entre valides et fauteuils. Guillaume Legendre, 29e français, participe à des TMC internes avec des 4e série. Ce sont des joueurs comme les autres.

FFT / Cédric Lecocq
Camille Cheli et Justin Michel, à l'entraînement au CNE.
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Justin Michel est un jeune prometteur. Quelles sont ses ambitions ?

Justin est une pépite du club. Depuis novembre 2022, il a été reconnu comme Quads (une catégorie du paratennis pour les personnes atteintes aux membres supérieurs, ndlr) . Il avait une belle carrière junior derrière lui, et là, il vient de remporter son premier ITF, en Lituanie, en simple et double.

Il a été 8e mondial juniors et aujourd'hui, il est 70e chez les pros. Ça laisse de belles perspectives pour espérer une qualif' à Paris 2024. Le but est d'être dans le top 15 au moment des sélections dans un an.

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