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Vie des clubs

Quand les clubs et les pratiquants se réinventent

Si le second confinement a entraîné lui aussi la fermeture des clubs, la passion du sport n’a pas faibli pour autant. Partout sur le territoire, des initiatives se sont multipliées pour garder le contact avec les licenciés. Focus (non exhaustif) sur quelques actions.
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Aubervilliers - Ici, on invente des confinements festifs

Lors des deux confinements, le CM Aubervilliers Tennis (Seine-Saint-Denis) a proposé de nombreuses initiatives (quiz, défis en vidéo, réalisation de photos artistiques…) afin de garder le contact avec ses membres.

"Pendant le premier confinement, nous sommes restés en lien via des SMS, des vidéos personnalisées pour les adhérents, des défis lancés sur les réseaux sociaux", se souvient Nicole Miramont, présidente du CM Aubervilliers Tennis. "Un quiz en direct sur Facebook, avec des questions sur le club (date de création, joueurs ou joueuses les mieux classés, etc.), ou plus amusantes, a également permis de se voir, d’interagir – car nous en avions tous besoin, poursuit Thomas Roth, le directeur sportif. Cet événement a rassemblé une trentaine de personnes."
Le second confinement a permis de poursuivre cette logique de conservation du lien dans ce club de 529 adhérents pour 7 courts dont 2 couverts, répartis sur 2 sites.

"Chaque lundi matin, Rayan Abdelkrim (DE stagiaire), l’un de nos entraîneurs, proposait un défi tennistique ludique sur Facebook ou Instagram, faisable chez soi ou dans la rue, explique Thomas Roth (39 ans, 5/6). Par exemple, réaliser le plus de volées possible contre un mur en 30 secondes, faire tomber une petite bouteille installée à 10 pas de soi sur un support en hauteur, avec une balle et une raquette, réussir des petits challenges à la corde à sauter sur Whatsapp. Et même un projet plus artistique, puisque nous avons proposé aux membres d’envoyer la photo la plus jolie possible mettant en scène une balle de tennis."

"Nous avons vraiment eu de super retours"

Créatifs, les adhérents ont inventé d’autres défis, comme celui de réaliser des échanges au-dessus du canal de l’Ourcq.

"Sur le moment, on ne s’en rend pas forcément compte, mais après le premier confinement, nous avons vraiment eu de super retours de la part de nos adhérents, nous félicitant pour ces initiatives. Car les clubs de tennis ne se limitent pas au terrain, ils permettent aussi de vivre des moments de partage, de convivialité, estime Thomas Roth. J’ai toutefois ressenti plus d’enthousiasme lors du premier confinement. Lors du second, les membres avaient moins de repères, d’autant qu’il a commencé pendant les vacances. Certains adultes ont un peu accusé le coup, en se retrouvant privés de leur sport préféré et parfois dans des situations compliquées sur le plan professionnel."

B. B.

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Montpellier - Échanges d’une terrasse à l’autre

Avec son voisin, Fabien Lévi, professeur de tennis confiné à Montpellier, a amélioré un précédent record insolite : réaliser 160 volées consécutives d’une terrasse à l’autre.

Après un premier défi relevé le 11 avril dernier (116 volées consécutives en aveugle, d’une terrasse à l’autre avec son voisin), Fabien Lévi a récidivé. "J’enseigne toujours à Divonne-les-Bains, mais je suis revenu dans mon appartement à Montpellier avant le couvre-feu puis le reconfinement", raconte l’enseignant (40 ans, 15/2). Lors du dernier déjeuner possible avec son ami Nicolas Trinquand (actuel 4/6, mais ancien 0), qui fut son partenaire d’équipe aux TC Clapiers, Jacou et Saint-Gélydu- Fesc, Fabien a réussi 145 volées consécutives à travers une fenêtre. Les deux compères se situant à des étages différents dans un loft.

Le lendemain, contacté par son voisin (l’homme du premier défi solidaire, qui a simplement pris 2 ans de cours de tennis lorsqu’il était adolescent), notre enseignant un peu fou a décidé de battre leur record initial. Au bout d’environ 45 minutes, les compères ont réalisé 160 volées d’affilée. Toujours en aveugle, car le mur de séparation de leurs terrasses respectives mesure 1,85 m, toujours gênés par les pots de fleurs, et cette fois déguisés à l’occasion d’Halloween (photos).Licencié au TC Castelnauvien, à Castelnau-le-Lez, Fabien Lévi n’a pas fini de surprendre avec ses défis, particulièrement suivis sur les réseaux sociaux. 

B. B.

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Jouy-en-Josas - Le TC Josassien se démène

Malgré ce second confinement, le TC Josassien (Jouy-en-Josas) a tout fait pour garder le contact avec ses adhérents. Grâce à son dynamique directeur sportif, Nicola Foglia.

Nicola Foglia a plus d’un tour dans son sac. Même durant cette période de crise sanitaire, le directeur sportif du TC Josassien (Jouy-en- Josas) multiplie les initiatives pour faire vivre sa passion du tennis et garder le lien avec les adhérents. Durant le premier confinement, celui qui a compté parmi les meilleurs jeunes joueurs français a proposé des interventions, via des plateformes vidéo, sur la théorie du tennis, la tactique, le mental, la sophrologie, le yoga ou le shiatsu. Sans oublier des conférences avec des techniciens et des personnalités du sport !

Seulement 13 adhérents perdus pendant la crise

Pour ce second confinement, Nicola Foglia continue sur sa lancée, avec quelques nouveautés. "Les gens travaillent et les enfants vont à l’école, j’ai donc fait des aménagements, précise- t-il. Des quiz sont proposés toute la semaine. Chaque mercredi, je fais 3 heures d’intervention avec de la prépa physique et de la sophrologie. Le samedi matin, c’est théorie tennis loisir et compétition. Le dimanche, yoga. En semaine, des invités vont bientôt intervenir. Ils viendront aussi de milieux différents, du monde artistique par exemple, mais toujours en lien avec le sport. Ils parleront de leur passion du tennis et échangeront avec les adhérents. Je propose aussi à des joueurs de trois clubs voisins d’assister à nos visioconférences."

Grâce à ce travail bénévole, et au soutien total du bureau, le club n’a perdu que 13 adhérents depuis le début de la crise, et aucun remboursement n’a été demandé. 

E. B.

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