Le jeune licencié prend un plaisir fou dans son club et montre que le paratennis et le tennis valide se mélangent parfaitement au quotidien.
Chaque mardi soir à 18h30, Auguste Dehuz rapporte ses raquettes, son grand sourire et des kilos de bonne humeur au Chevigny TC, en ligue de Bourgogne-Franche-Comté. Le jeune garçon de 7 ans et demi joue au tennis dans un fauteuil, souffrant d’un handicap de naissance lié à la grande prématurité. Il termine sa troisième année de cours à Chevigny, dans un groupe où il est le seul en fauteuil.
Mais toutes les différences disparaissent quand le plaisir de jouer s’installe. D’autant que la balle jaune coule dans les veines d’Auguste. "Je suis joueur depuis toujours alors il n’a pas eu trop le choix de s’y mettre, le pauvre, sourit le papa, Simon. Je n’ai pas eu besoin de le pousser car il est fan de sports de raquettes en général. Il va au club le mardi soir avec un petit groupe de jeunes, il est le seul en fauteuil et tout se passe super bien. Il aime envoyer des « sacoches » mais aussi tout simplement jouer au club, passer du temps avec les copains, rigoler, jouer au baby-foot...".
"Il vient toujours avec une envie débordante et le sourire, renchérit Géraldine Azy, enseignante auprès des jeunes au club. Les autres jeunes sont super bienveillants avec lui, pour ramasser des balles et l’aider. Cela montre que les différents tennis peuvent se mélanger. Et puis je découvre le tennis-fauteuil avec lui, c’est intéressant de découvrir d’autres choses. Je m’adapte pour les exercices de motricité et les déplacements". Le papa aussi a essayé le « para » et il a été impressionné. "C’est un autre sport. On perd complètement ses repères, la manipulation du fauteuil est vraiment compliquée. Je suis impressionné par tout ce que ça demande comme compétences".
Un club impliqué et investi
Si Auguste se sent aussi bien au club, c’est aussi parce que Chevigny, qui compte environ 300 licenciés, a initié une démarche pour mettre en valeur les différentes facettes du tennis. Le club est labellisé tennis santé, les infrastructures sont adaptées au paratennis, un tournoi national de handi est organisé et connaîtra sa 4e édition en septembre prochain…"C’est un super club, très inclusif, observe Simon Dehuz. Et le tournoi national est stimulant pour Auguste. De voir d’autres joueurs en fauteuil lui donne envie et confiance en lui. Il est encore plus captivé par le jeu lorsqu’il voit un tournoi handi".
Le tournoi ? Auguste y participera peut-être un jour en tant que joueur. Même si le papa ne veut pas brûler les étapes, l’important restant bien sûr le plaisir d’Auguste. "Il est encore jeune pour parler compet'. Mais c’est vrai que c’est quelque chose qui l’anime. De temps en temps, quand je joue avec lui, il veut qu’on compte les points, il est à fond !".
Alain Duport, le président du club
"Auguste est un garçon très gentil qui respire la joie de vivre. Il s’entraîne avec le groupe de mini tennis et personne ne voit qu’il est en fauteuil. Notre club est très impliqué dans le paratennis et dans tout ce qui peut aider à l’inclusivité. Toutes les semaines, nous organisons par exemple des entraînements avec des jeunes filles d’un établissement pour enfants difficiles. Nous avons aussi mis en place une nuit du tennis avec plein d’animations dont les bénéfices sont reversés à une association".
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