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Circuit pro

Dan Added: "Gagner un Future et jouer le double à Roland avec Albano"

Champion de France en 2015, Dan Added progresse sans brûler les étapes. Au-delà de sa carrière de simple, le joueur forme avec Albano Olivetti une paire alsacienne... invincible ! Une belle entente dont Dan, licencié au Tennis Club du Parc d’Ostwald, nous raconte la genèse.
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Avec Albano Olivetti, vous formez un duo de double redoutable. Vous venez d’ailleurs de remporter ensemble le Future "15 000$" de Toulouse-Balma. Comment l’avez-vous connu ?

Nous sommes de la même région et je le voyais s’entraîner quand j’étais encore petit. On a eu le même coach en jeunes, Christophe Henry, qui entraînait Albano au Pôle espoir avant de m’entraîner ensuite. Quand Albano a repris après une grosse blessure à l’épaule, je devais avoir 15 ans. On a appris à se connaître au fur et à mesure. Quand il revenait sur Strasbourg, on se voyait à la Ligue, en salle de muscu. Ça s’est fait naturellement.

Pourquoi votre association fonctionne si bien ?

Ça commence à faire quelques années qu’on se connaît. On a gagné notre premier Future en 2016. En fait, on a joué cinq tournois et on a gagné les cinq ! Notre force est de jouer beaucoup tous les deux, alors qu’en double, il est courant de changer de partenaire. On s’entraîne véritablement ensemble depuis quelques mois, on se connaît bien et notre relation est excellente. Le sens tactique, les mouvements au filet… On est réglés, avec des automatistes sur le court. Nos qualités s’expriment bien en double: évidemment, Albano a un service exceptionnel et il prend beaucoup de place au filet. De mon côté, mon service progresse aussi. On devient durs à breaker. Mais nous sommes aussi efficaces en retour. Notre évolution se poursuit.

olivetti added double

Le double est-il un objectif important ?

J’ai toujours aimé ça depuis que je suis petit. J’ai été habitué à jouer en simple comme en double sur tous les tournois. Ça permet de travailler beaucoup de choses. On utilise le double pour travailler le simple. Avec Albano, on aime bien jouer pour aller au bout et chercher la victoire. C’est devenu un objectif. 

En simple, lors des qualifications à Poitiers, un de vos matchs a fait parler dans le monde du tennis. Vous avez en effet remporté le 2e tour des qualifs…sans perdre un point...

Je ne connaissais pas mon adversaire. J’ai jeté un coup d’œil au tableau par curiosité et j’ai vu qu’il était classé 30. Je ne savais pas trop comment aborder ce match. Je suis resté concentré, je ne l’ai pas pris de haut. J’ai servi normalement et il avait du mal à retourner.  J’étais un peu mal à l’aise de ne perdre aucun point... Mais la meilleure marque de respect, c’était de jouer mon jeu au maximum.

Votre saison est pour le moment assez ambivalente. Vous gagnez en double, mais en simple, vous n’avez pas encore remporté de match dans un tableau principal.

En fait, l’an passé, ma saison s’est étendue jusqu’à fin novembre. Je jouais alors très bien, je battais de bons joueurs. Je n’étais pas loin de gagner des tournois et j’’ai fait ma première finale sur un Future en République Tchèque (à Valasske Mezirici, en novembre, ndlr). Je me suis blessé au dos après ce tournoi mais j’ai fait une grosse prépa foncière en décembre. C’est à ce moment que je me suis blessé au psoas. Je n’étais pas très inquiet. Pourtant, lors de mon premier tournoi, j’ai ressenti une grosse douleur. Et ça m’a "pourri" mes premiers mois de l’année. J’ai vraiment serré les dents, notamment à Veigy-Foncenex (tournoi remporté avec Albano Olivetti, ndlr).

J’ai passé un IRM à Strasbourg et on m’a diagnostiqué une grosse tendinite au psoas. J’ai dû m’arrêter un mois et j’ai repris juste avant Toulouse. Retrouver le rythme est compliqué, encore plus en simple qu’en double. Je ne suis pas trop inquiet de cette mauvaise passe en simple, car mon niveau de fin d’année 2017 était très bon. Il n’y a pas de raison que je ne le retrouve pas. Je travaille bien et sur les séquences isolées, il y a beaucoup de progrès. Donc je sais que le niveau va revenir, c’est une question de temps.

Cette blessure est désormais derrière vous ?

Ça fait un peu plus de deux semaines que j’ai repris. Je n’ai plus de douleurs mais je continue à effectuer beaucoup de soins. C’était pénible à soigner mais surtout à oublier. La douleur avait été vraiment intense, donc j’ai toujours une petite appréhension.

En 2015, vous avez remporté les championnats de France 15-16 ans. La transition avec le circuit professionnel s’est bien déroulée ?

Oui, après ces championnats, j’avais continué sur ma lancée, mon tennis était bien en place. J’étais content de quitter les juniors : au bout de quelques années, on voit toujours les mêmes joueurs. Et j’étais tout simplement heureux de commencer le vrai circuit. Ça s’est ressenti sur le terrain, je jouais sans pression. Je ne voulais pas brûler les étapes et commencer trop tôt.

Quels objectifs vous fixez-vous pour la suite de l’année ?

Regagner des matchs en simple et prendre des points. Gagner un premier Future, aussi. Je pense rester sur le circuit Future jusqu’à être à la 500e place, voire la 400e place à l’ATP (il est aujourd'hui 856e, ndlr). Si je sens que mon niveau augmente, j’essaierai de m’aventurer sur le circuit Challenger. En double, avec Albano, on a aussi un petit objectif : avoir une wild-card pour Roland ! Ça nous tient à cœur. Si on en gagne encore plusieurs tournois, ce n’est pas impossible…

Et la perspective de jouer un Challenger en double ?

On pourrait, oui. Si l’occasion se présente, pourquoi pas ? Mais, tout comme Albano, je suis assez concentré sur le simple. Pour le moment, c’est compliqué pour moi avec mon retour de blessure. Aller sur un Challenger signifie sacrifier une semaine de simple. Avec mon classement, il y a très peu de chances que je rentre dans le tableau.

Quelle est votre structure d’entraînement ?

Je m’entraîne à Strasbourg depuis mon retour du Pôle France de Poitiers, à l’été 2014. Depuis, je bénéficie de l’encadrement du Pôle espoirs de la ligue Grand Est. Au niveau tennis, je m’entraîne avec Christophe Henry, qui est un peu plus détaché avec moi depuis cette année. Et au niveau physique, je travaille Nicolas Delpech, un coach qui vient de l’athlétisme et qui s’est un peu reconverti dans le tennis. C’est notre deuxième année et je suis très satisfait de ce que l’on fait.

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