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Roland-Garros
Roland-Garros 2023

"Les deux premières semaines sont passées trop vite"

Harry et Gatien font partie des 280 ramasseurs de balle présents à Roland-Garros 2023. Prestige, pression, arbitres et Djokovic... Ils se sont confiés à la FFT !
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Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Gatien Mussou : J'habite en Seine-et-Marne et j'ai 16 ans. Je viens du club de Lagny Pomponne (ligue Ile-de-France). C'est ma quatrième année en tant que ramasseur de balle à Roland-Garros et j'ai eu l'occasion de faire trois finales hommes.

J'ai de la chance, c'est assez exceptionnel de participer à quatre éditions. Mon attitude et mon niveau de ramassage ont plu aux encadrants, je pense. Donc j'ai beaucoup ramassé dans ma vie !

Harry Deudon : Je suis licencié au Sallanches tennis club (ligue Auvergne-Rhône-Alpes), j'ai 13 ans. C'est mon premier Roland-Garros : avant je n'avais pas le niveau. Cette année, je me suis dit qu'il fallait que j'y aille et ma cousine m'a aidé à m'entraîner.

FFT / Loic Wacziak
Les ramasseurs de balles sont essentiels pour fluidifier le déroulement des matchs.
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Comment se passe le tournoi ?

Gatien : C'est toujours super de revenir, l'ambiance est incroyable.

Harry : Parfois, c'est tellement impressionnant. Quand tu rentres sur les grands courts, avec le public autour... Tu veux être impeccable face aux joueurs. En tous cas, c'est trop bien, "Roland". Les deux premières semaines sont passées trop vite.

Quels sont vos rapports avec les arbitres et les juges de ligne ?

Gatien : On a pas mal de contacts, on rentre avec eux sur le court. Même au niveau des changements de balles, ce sont eux, surtout les juges de lignes, qui nous disent : "Fais attention à ce changement ou aux balles". Ils nous aident bien pour ça.

Harry : Ils nous disent quand le changement de balles a lieu et nous donnent le côté du service après l'échauffement et pour les tie breaks.

Il y a un joueur ou une joueuse dont vous voudriez faire le match ?

Les deux : Nadal ! Mais bon il n'est pas là... On va essayer de se rattraper avec Alcaraz (rires).

FFT / Amélie Laurin
Juges et ramasseurs au diapason.
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Vous aimeriez bien devenir arbitre plus tard ?

Gatien : J'y ai déjà pensé, je me suis dit que ça devrait être hyper intéressant. Les arbitres sont super proches des joueurs, encore plus que les ramasseurs. C'est un métier qui a l'air chouette, qui permet de rester dans le monde du tennis.

Harry : Comme nous, ils sont au cœur du match. Déjà quand on est sur le terrain, on adore. Alors être arbitre et discuter avec les joueurs sans arrêt... ça doit être vraiment top.

Quel est votre meilleur souvenir à Roland-Garros ?

Harry  : C'est mon premier tournoi donc je n'ai pas encore beaucoup de souvenirs. Mais pendant la journée Yannick-Noah, j'étais sur le court pour le double légende avec Mansour Bahrami. Il faisait un peu n'importe quoi et ça plaît aux gens, il y avait une ambiance super sur le court.

Gatien : Mon plus beau souvenir, c'est mon entrée sur le terrain lors d'une finale, pour le protocole Wilson. C'est ancré à vie dans ma mémoire. Pour le protocole, tout le stade t'applaudit... J'en avais des frissons.

Puis j'ai une autre anecdote : pendant un match, Novak Djokovic m'a demandé de lui essuyer les mains parce qu'il était tombé. Je n'ai jamais été aussi proche d'un joueur si fort...Bon il était un peu énervé et je crois qu'il ne m'a pas remercié (rires).

L'info en + : du neuf cette année

Être ramasseur de balle à Roland-Garros est un honneur autant qu'un bel accomplissement. Ils sont 280 à franchir les sélections sur... 5000 inscrits ! Parmi eux, 77 sont des filles. La ligue la plus représentée est celle des Hauts-de-France, avec 25 ramasseurs. Le plus jeune "ballos" du tournoi a 12 ans. Pour la première fois cette année, des ramasseurs venus du Cameroun, du Sénégal, de Suisse et de Belgique officient à Roland-Garros !

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