Titré le week-end dernier avec l’équipe de France U14, aux côtés de Mario Vukovic et Evan Giurescu, Samuel Dakessian – champion de France 13-14 ans un peu plus tôt cet été – revient sur cet événement mémorable, en République tchèque.
Qu’est-ce que ça représente pour toi d’être champion du monde, 20 ans après le dernier titre de l’équipe de France ?
Samuel Dakessian : C’est un truc de dingue ! On a réussi à jouer la compétition sans se mettre trop de pression malgré tous les moments un peu fous de cette Coupe du Monde. Savoir qu’on a réussi, c’est incroyable. Ce sont des sensations inoubliables ! De plus, gagner après 3 semaines de pause et une très courte préparation seulement, ça rend la victoire encore plus spéciale.
Parmi toutes les rencontres, les trois matchs de poules puis les phases finales, quel est celui qui t’as le plus marqué ?
S.D. : Je dirais la demi-finale contre l’Allemagne (NDLR : la France s’est imposée 2-1). C’était mon match le plus dur physiquement je trouve, parce que je sortais de deux rencontres en trois sets et de plus de trois heures juste avant. J’ai joué contre Lucas Ariel Herrera Sanchez, un joueur très difficile à battre. Dans le troisième set, j’étais mené 5-4, 30-0 (après avoir remporté le premier 6/3 et perdu le deuxième 2/6) et ça s’est joué à rien ! Les échanges étaient vraiment très longs, franchement, ça ne se terminait jamais (Rires !). Finalement, je m’en sors, je gagne 7/5.
Mais le scénario était vraiment terrible : je suis revenu jusqu’à mener 6-5, 40-0, je fais une amortie gagnante sur ma première balle de match, je m’allonge par terre, tout le monde court sur le terrain… Mais l’arbitre juge la balle faute ! J’ai dû servir pour le match une deuxième fois, me remobiliser, c’était très marquant. Mais j’ai réussi à conclure sur l’opportunité suivante !
Qu’est-ce que Gérald Brémond, votre capitaine, vous apporte au quotidien dans ces moments en Bleu ? Comment est-ce qu’il vous prépare pour des rencontres pareilles ?
S.D. : Il nous a aidé à nous remettre de la mauvaise expérience en Summer Cup. Il nous a dit qu’on s’était mis trop de pression. On s’était mis en tête que toutes les équipes nous craignaient, on a joué avec énormément de pression et notre niveau de jeu a baissé, alors qu’on jouait avec la peur. Pour ce tournoi, il nous a dit : "amusez-vous, rigolez, kiffez. C’est évidemment une compétition importante, mais il faut jouer sans se prendre au sérieux. Il faut s’amuser, tout en donnant tout pour l’équipe de France." Et ça a marché !
Que t’as apporté ton expérience de champion de France, au mois de juin dernier ?
S.D. : Grâce à mon titre de champion de France, j’étais en confiance. Mais la défaite en quarts de finale de la Summer Cup juste après a aussi été utile. On était vraiment très déçus du résultat, je pense que ça nous a boostés ! Pour cette Coupe du Monde, ça a permis de jouer avec moins de pression, mais le double d’intensité dans notre niveau de jeu et ça a été gagnant.
Avec Mario (Vukovic) et Evan (Giurescu), vous êtes amis en dehors des courts. Est-ce que tu peux me parler de votre belle relation à tous les trois ?
S.D. : On se taquine beaucoup ! On est très potes et ça nous aide à donner le meilleur de nous-mêmes. On est très amis, mais évidemment, on veut aussi être meilleur que les autres. Et je pense que ça nous aide aussi à nous motiver et à jouer mieux. On est en concurrence, mais on souhaite tous le meilleur pour les autres et on donne tout. Dès qu’il y en a un qui joue, on l’encourage à fond, en espérant qu’il gagne. On se motive les uns avec les autres, ça devient une concurrence positive finalement.