Pour le tennis français, il y a eu un cadeau de Noël avant l'heure cette année : la campagne exceptionnelle de Loïs Boisson qui a ébloui Roland-Garros jusqu'en demi-finales. La Dijonnaise ne s'est pas arrêtée en si bon chemin. Place à notre dernière case, la n°24. Et Joyeux Noël à toutes et tous !
Tout en haut de notre classement, cela ne pouvait être qu'elle. En quelques semaines, le temps d'un Roland-Garros saupoudré de magie, Loïs Boisson est devenue la nouvelle tête de gondole du tennis féminin français. La Bourguignonne de 22 ans, au puissant coup droit lifté, a enchaîné les exploits à Paris devant un public aussi médusé que conquis par son histoire.
Le conte de fées commence mardi 27 mai. Loïs Boisson, classée à une anonyme 361e place mondiale, est invitée par les organisateurs de Roland-Garros. Gravement blessée en 2024 alors qu'elle commençait à se faire un nom sur le circuit secondaire, la Française n'est clairement pas sous le feu des projecteurs.
Mais le monde du tennis sait qu'elle vaut bien plus que son classement et elle le prouve en écartant dès son premier match la Belge Elise Mertens, tête de série n°24, dans l'ambiance toujours bouillante du court 14. Au match suivant, elle écœure l'Ukrainienne Anhelina Kalinina, emportée 6/1, 6/2. Son 3e tour n'est pas de tout repos mais elle finit par prendre le meilleur sur sa compatriote Elsa Jacquemot.
À partir de là, la Française entre dans une nouvelle dimension. En huitièmes, pour son baptême du feu sur le court Philippe-Chatrier, elle renverse l'Américaine Jessica Pegula, 3e joueuse mondiale. Puis en quarts, la Française dompte la fougue de Mirra Andreeva, jeune pépite du circuit WTA, titrée à deux reprises lors de tournois 1000 cette saison-là.
Le tennis français est en fête. Loïs Boisson est la première Bleue à atteindre les demi-finales à Roland-Garros depuis Marion Bartoli en 2011. Elle est la première Tricolore à rejoindre le dernier carré d'un tournoi Majeur depuis Caroline Garcia à l'US Open en 2022. Elle est aussi et surtout la première wild-card de l'histoire à atteindre les demi-finales du simple dames à Roland-Garros.
Dire qu'il y a un an, accablée par la peine, elle refusait de regarder Roland-Garros à la télévision, fauchée par une terrible blessure aux ligaments croisés... Le tennis de haut niveau va vite, très vite, tout comme le tourbillon médiatique qui s'installe. Pourtant, Loïs reste d'un calme olympien, restant dans sa bulle, se concentrant sur le match suivant.
Mais ce calme ne suffira pas. Son parcours s'arrête aux portes de la finale, en demies, face à l'Américaine Coco Gauff, future gagnante. Coincé dans la diagonale revers par son adversaire, Loïs s'incline en deux manches. Mais en dix jours, la Dijonnaise est devenue une star qui a enchanté le public et conquis les cœurs parisiens.
Si la suite fut moins "magique", elle confirma que la Dijonnaise n'était pas la joueuse d'un seul tournoi. En juillet, Loïs a remporté son premier titre sur le circuit principal en s'imposant au WTA 250 de Hambourg. Un trophée qui lui a permis de faire son entrée dans le top 50 mondial pour la première fois de sa carrière (elle termine l'année 36e). Il ne lui a fallu que trois tournois sur le circuit principal pour cela...
Une blessure a ensuite freiné son ascension. Mais vivement la suite !
