Nicolas Gianotti, Sea, Set and Sun, épisode 8

E.B.

23 mai 2024

Pour la première fois de sa carrière, Nicolas Gianotti, le n°1 mondial de beach tennis, a remporté les Brisants, un tournoi qui lui tient à cœur. Le Français nous en parle dans ce nouvel épisode de Sea, Set and Sun.

Nicolas, tu viens de remporter l'Open des Brisants, un Sand Series, un des tournois les plus prestigieux du circuit ! Peux-tu nous raconter comment ça s'est passé ?

En fait, je suis arrivé deux semaines avant le tournoi, pour me reposer et faire une semaine de prépa au BT 200 Beach Park, à Sainte-Clotilde. Avec Mattia (Spoto, son partenaire), on a gagné ce tournoi contre une grosse équipe en finale : Nikita Burmakin et Tommaso Giovannini. On a fait une super semaine, en perdant très peu de jeux dans les derniers tours.

Nicolas Gianotti, premier Français à remporter l'Open des Brisants !

Donc tu étais en pleine confiance avant les Brisants.

Les Brisants... Je l'attendais depuis bien longtemps. Tout commence par le tableau de simple, je gagne le tournoi, mais je suis explosé physiquement. Je ne peux plus rien faire, je suis éclaté. Je me dis que j'ai peut-être fait le mauvais choix. Mais alors que je devais jouer le mixte, ma partenaire Nicole Nobile se fait mal au dos et on déclare forfait. J'en suis bien content, car j'ai pu me reposer.

Le vendredi, on commence le tournoi et on joue tout de suite très bien. Samedi, on remporte un gros combat en quarts de finale contre Mathieu Guegano (et le Brésilien Branco). Ensuite on fait une super demie, on ne perd qu'un jeu.

Puis la finale, à nouveau contre Nikita Burmakin et Tommaso Giovannini. C'est une super paire, ils reviennent après de longs mois de pause, Giovanni, ça faisait quelque chose comme six mois qu'il n'avait pas joué. Le match est très difficile mais on gagne, et là c'est l'explosion de joie.

Mon partenaire est très ému, en larmes sur le terrain. Pour lui, c'était un objectif prioritaire. Je l'avais déjà vu une fois comme ça, aux championnats du monde en Italie, mais là c'était vraiment très émotif. Je crois qu'il voulait vraiment gagner ici car La Réunion, c'est spécial, c'est un peu mon île. On a tous les supporters avec nous, ce qui est rare. Il était très content de rendre ça aux gens.

Et toi ?

Moi aussi bien sûr, très heureux. Mais je suis moins expressif, je ne pleure jamais quel que soit le contexte. Je ressens beaucoup d'émotions, mais je les vis différemment. Le premier truc que je me suis dit c'est "Put***, c'est fait!". C'est un poids qui s'est envolé de mes épaules. Je voulais tellement le gagner, on avait déjà coché pas mal de cases dans notre carrière depuis deux ans. Mais ça c'était vraiment le tournoi qui nous manquait. C'était peut-être l'objectif le plus important de notre saison.

Est-ce que l'ambiance est particulière aux Brisants ?

Totalement. Je ne suis pas très objectif mais tous les joueurs le disent. Le Central n'est pas le plus grand, loin de là, mais c'est sûrement celui où il y a le plus de bruit. Et en même temps les gens sont très respectueux. La plage est superbe, les gens sont adorables. J'avais une cinquantaine de potes venus me souvenir pour le match.

Tu as désormais quasiment tout gagné. Quels objectifs vas-tu viser pour garder intacte ta motivation ?

On a eu ce problème en fin d'année dernière. Après avoir enchaîné les victoires en Sand Series, on était un petit peu lassés. Je veux apprendre de cette erreur pour ne pas repasser par cette étape-là. L'objectif ultime est de ne pas perdre, car je déteste la défaite. Je la hais plus que tout, plus que j'aime la victoire. C'est ça qui va me motiver à me surpasser pour gagner le plus de trophées possibles et rester n°1 mondial.

Quel est ton programme pour les prochaines semaines ?

On commence un nouveau Sand Series, à Gran Canaria, avec un tournoi très relevé. En général, on joue bien ici, on aime les conditions (Gianotti et Spoto ont atteint la finale du tournoi, ndlr). Les semaines suivantes, je rentre 15 jours au Brésil et après, on enchaîne deux BT 400 et un Sand Series. Les trois dernières semaines de juin, c'est trois tournois : deux au Brésil, un à Porto Rico. On enchaîne une grosse série et on va tout faire pour gagner... Comme d'hab !