Type
Beach Tennis

Pauline Mannarino, beacheuse et engagée

Faisant partie des meilleures joueuses de beach tennis en France, Pauline Mannarino est également une jeune maman avec de fortes convictions écologiques.
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Pauline, vous avez déclaré vouloir bientôt mettre un terme à votre carrière. Mais vous avez connu de bons résultats dernièrement...

J’ai du mal à lâcher le beach tennis et le beach tennis a du mal à me lâcher ! Avant "les France", j’avais décidé de m’arrêter, de poser la raquette. J’étais en phase avec cette décision que j’avais longuement muri.

Et puis j’ai pris tellement de plaisir sur les championnats de France, je me suis rendue compte que la frustration venait du fait que je n’avais pas ce qu'il me fallait pour m’entraîner autour de mon nouveau chez moi. J’ai vécu longtemps en région parisienne mais désormais j’habite à Saint-Jean-de-Luz.

Un ami de Sandever qui habite près de chez moi m’a motivé et je me suis remis à jouer, sans pour autant recommencer à jouer comme avant. Maintenant je profite. C’est vraiment la différence avec avant : il n’y a plus de stress sur le terrain, je joue pour jouer.

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Vous avez joué les championnats de France pour la Réunion. Pourquoi ?

Oui, je suis réunionnaise d’origine et l’année dernière, pour la première fois, j’ai joué pour La Réunion. Ma partenaire, Lisa Jamais, vit là-bas.

Mais c'est compliqué pour moi d'aller aussi loin en avion. Ce n’est pas très raisonnable pour l’empreinte carbone...

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Les problématiques écologiques vous tiennent donc très à cœur. Quelles actions avez-vous entreprise dans votre vie de tous les jours ?

J’essaie vraiment de fournir des efforts au quotidien. C’est pesant parfois, il y a des sacrifices. Les gens ne comprennent pas toujours pourquoi on le fait. Mais c’est une prise de conscience que tout le monde doit avoir. Si on ne fait pas des efforts… ça craint. Ça craint déjà d’ailleurs.

Les principaux gestes que je fais, c’est au niveau de la consommation. Sur les vêtements, sur la nutrition. Je n’’achète plus de vêtement fast-fashion made In China ou Made in Vietnam. Tout ce qu’on a dans les placards, on l’utilise. On choisit de la seconde main ou du fait en Europe. C’est parfois un peu plus cher à l’achat, mais c’est souvent de bien meilleure qualité.

C’est parfois frustrant car on voit des vêtements sympa, à la mode, qu’on a envie d’acheter mais il faut se retenir. Je comprends que les jeunes aient du mal à passer cette étape-là. C’est aussi une question de maturité.

Le guide de sobriété énergétique de la FFT

Côté alimentation, j’achète quasiment tout en vrac. J’ai un magasin de vrac zéro déchet, je l’ai monté en 2018. Je suis en train de le vendre car e fait c’est difficile de gérer ça à distance.

Je voulais le refaire à Saint-Jean-de-Luz mais ça ne marche, la plupart des gens ne sont pas encore prêt. Même si une bonne partie de la population consomme locale, et ça c’est déjà très bien. Mais ils ne sont pas encore réceptifs au zéro déchet.

De quand date votre prise de conscience écologique ?

D’un peu avant la naissance de ma fille. Je me suis dit : ça tombe bien, je vais avoir un bébé, j’ai fait ma carrière, je suis passée de l’autre côté en termes de maturité.

Être une sportive professionnelle est souvent synonyme de déplacement. Ce n'est pas incompatible avec vos principes ?

Je ne m'interdis pas de voyager. Je l'ai fait récemment, sur un tournoi où l'on m'a invité. Le problème, c’est que les gens qui ne font absolument rien, au quotidien, pointent souvent les voyages. Ils appuient sur la moindre chose qu’on ne fait pas bien pour justifier leur inaction. Soit on fait un trait dessus, soit on accepte de ne pas être parfait. Je ne suis plus dans le voyages, le tour du monde est terminé.

Pierre Rabhi, un des premiers à prôner cette sobriété, disait que le plus important n’était pas d’être parfait mais que chacun fasse sa part. Oui, je prends l’avion de temps en temps, mais d’un autre côté, je modifie en profondeur mon quotidien pour essayer de faire ma part.

Et surtout je ne critique pas. J’ai converti mon mari. Il y a plein de choses sur lesquelles on n’est pas d’accord mais on essaye d’avancer.

FFT / Delphine Prevot
Avec Gilles Moretton, lors des championnats de France de beach tennis.
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Vous êtes sur le circuit depuis plusieurs années. Comment jugez-vous l'évolution du beach tennis ?

Quand j’ai commencé, c’était un sport de plage, personne ne nous prenait au sérieux. Il y a un gros boulot qui a été fait pour rendre la discipline plus attractive.

Le beach tennis est une petite famille, avec plein de gens formidables. J'ai noué tellement de liens. Ce sport fait partie de ma vie pour toujours.

La liste des clubs proposant du beach tennis est à retrouver ici

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