Depuis 2014, la Galaxie Tennis permet aux enfants de 3 à 10 ans de découvrir le tennis à leur rythme, avec des formats de jeu adaptés à chaque niveau. À partir de 2023, la FFT est allée plus loin avec le programme nommé “Optimisation de la Galaxie Tennis”. Walter Gouy, chef de projet de l’École de tennis de la FFT, nous en dit davantage sur cette approche révolutionnaire déjà adoptée par plus de 1000 clubs. Entretien.
Où en est-on du déploiement de l'Optimisation de la Galaxie Tennis ?
La Galaxie Tennis, dans sa version initiale, date de 2014 et nous avons commencé notre travail sur l'optimisation – le programme OGT – le 2 janvier 2023. L’idée initiale n'avait donc pas été revue depuis près d'une dizaine d'années. Concernant ce programme, il n'y a jamais eu d'enquêtes pour connaître factuellement le suivi qualitatif dans les clubs. Mais en deux ans et demi, nous estimons avoir formé 1700 clubs et enseignants sur les quelque 7000 enseignants actifs qui travaillent en France. Par ailleurs, 1000 clubs ont transformé leurs pratiques, passant d'une forme d’enseignement traditionnelle à quelque chose qui organise chaque séance en PMC (plateau multi couleur), où le match et le tournoi Jaune du Tennis Cooleurs sont systématiquement présents à chaque séance pour obtenir des progrès, du plaisir et une élévation du niveau de jeu plus rapide chez les enfants.
L'objectif, à la fin du mandat, est de transformer 3330 clubs. Il ne faut donc pas perdre de temps. L'idée de base de l’Optimisation de la Galaxie Tennis est d’améliorer le volume de frappe dans la séance mais aussi tout au long de l’année. Les PMC sont organisés en ateliers ou chaque secteur de jeu est pratiqué par l’enfant avec un seul point TE identique sur chacun des ateliers. C’est plus simple à retenir pour l’enfant et surtout plus efficient. Il y a de la diversité car le rythme de la séance s’en retrouve totalement modifié. L’attention et la concentration chez les enfants est bien plus importante grâce aux temps de Challenge, aux matchs permanents et à la présence des coachs juniors.
La mise en place de l’OGT n'est pas une obligation pour les clubs…
C’est vrai, mais c’est une proposition pour être plus innovant et se distinguer de la concurrence des autres activités sportives ou culturelles. Pour rappel, le recrutement des U10 est à l’heure actuelle plus difficile qu’auparavant et, corrélé à la baisse de la natalité, nous avons intérêt à nous mobiliser pour répondre aux attentes des enfants et de leurs familles. Pour rappel, voici les trois principaux éléments que viennent chercher les familles lors de leur inscription à l’école de tennis : un environnement socialisant, un lieu de progrès et de plaisir, et l’accès à des temps de jeu en match comme le font si bien les sports collectifs chaque semaine (enquête marketing national FFT 2024). C’est aussi pour ces mêmes raisons que nous perdons près de 240 000 enfants tous les trois ans.
Continuez-vous vos visites dans les territoires ? Quel accueil y rencontrez-vous ?
L'an dernier, nous avons effectué une centaine de déplacements, en formation continue ou initiale, avec la volonté de balayer un large spectre. Ceux qui viennent à notre contact sont des enseignants qui se questionnent sur leurs pratiques et qui veulent être innovants. L'accueil est donc très cordial.
Dans le tennis, rien n'oblige à se recycler. Un enseignant peut suivre une carrière entière sans formation continue. C'est pour ça qu'il est aussi parfois difficile d'atteindre une certaine catégorie de notre corporation. Quelque 80 enseignants ont d’abord testé le dispositif dans leurs clubs pour ensuite devenir des enseignants “référents formateur” et animer un réseau d'enseignants professionnels dans leur territoire, proposer à leurs pairs de les accompagner, de les former. Ils sont actifs depuis deux ans. Nous avons aussi 13 coordonnateurs régionaux, des cadres techniques de ligue qui supervisent le déploiement sur le territoire.
Et du côté des dirigeants de club ?
Je constate que l’accueil est également très bon chez les dirigeants de clubs. Ils voient dans ce programme une vraie opportunité pour agir sur le développement de leur club mais aussi pérenniser leurs équipes pédagogiques ou encore susciter des vocations chez les jeunes coachs juniors du club. Les dirigeants et les enseignants peuvent alors mieux redéfinir le projet éducatif sportif et social du club.
Agir sur la qualité de ce qui se fait dans nos écoles de tennis, c’est également générer, indirectement, des retombées sur toute notre filière du haut niveau. C’est d’ailleurs par ce biais que notre nouveau Directeur Technique National Didier Retière a pu avoir un impact sur le haut niveau dans le rugby à partir de 2012. Ces programmes, qui sont de véritables changements culturels, prennent du temps mais lorsqu’ils ont du sens pour ceux qui les utilisent, ils transforment durablement et positivement notre pratique.
Lors du séminaire fédéral, il a été question de l’Optimisation de la Galaxie Tennis, notamment à travers un atelier réservé à cette dernière. Quels en sont les retours ?
Nos élus et le DTN ont décidé de définir quatre sujets prioritaires et communs à plusieurs directions : le haut niveau, l’école de tennis, la féminisation et les pratiques multiraquettes. Ces quatre priorités doivent être appréhendées de manière transverse, liées au développement du club, à la performance et à la formation des enseignants.
Pendant le séminaire, nous avons travaillé avec des tables rondes rassemblant l’ensemble des représentants élus et salariés de notre écosystème.
Qu’en est-il ressorti ?
Nous avons retenu quatre points essentiels : notre communication institutionnelle sur le programme OGT devait être plus importante et avoir plus d’impact. L'accompagnement des clubs au plus près des territoires est primordial, la formation des enseignants toujours d’actualité, et la valorisation des clubs à travers un label est nécessaire.
Il y a donc un réel besoin d'accompagner l'ensemble de notre écosystème sur la formation, initiale comme continue, mais aussi de sensibiliser les dirigeants sur ce qu'est un club OGT, quels en sont les critères. Nous réfléchissons aussi à la manière d'accompagner l'écosystème sur l'ensemble de la formation, de mettre en avant les clubs via la création d'un label à plusieurs échelons. Adossés à ce label, on trouverait une montée en compétence des enseignants.
Ce qui revient aussi, c'est l’idée de davantage communiquer de manière institutionnelle, de créer des messages à destination des dirigeants, enseignants, parents et pratiquants, via la réalisation de spots, de feuilletons, de dessins animés… Cette communication, ciblée selon les profils visés, servira à expliquer l'intérêt de l'environnement de l'Optimisation de la Galaxie Tennis.
Propos recueillis par E. Bringuier
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