Avec un nom pareil, difficile de rester insensible aux charmes du beach tennis. Mahé Bourjea, fils de Renaud Bourjea directeur des Brisants, est né sur l'île de la Réunion. Comme beaucoup d'insulaires, c'est sur le sable qu'il a découvert les joies du sport par l'intermédiaire du surf, avant que la "crise requins" ne passe par là. La famille Bourjea arrête alors le surf mais elle reste sur la plage. Avec des raquettes. "Mes premiers souvenirs de beach, c'était avec mon père, bien sûr, mais aussi ma mère et ma sœur qui jouaient ensemble, se rappelle le Réunionnais. Quand ils allaient sur la plage, j'ai commencé à les rejoindre très vite. J'ai beaucoup joué avec ma sœur, c'est d'ailleurs avec elle que j'ai fait mes premiers tournois."
Le jeune Mahé n'a jamais fait de tennis mais il se passionne alors vite pour ce sport de sable. "J'aime les sensations du beach tennis. Quand tu perds puis que tu remontes, avant de gagner... C'est un sport qui demande une bonne condition physique forcément, mais aussi de la stratégie, savoir jouer les bons coups au bon moment".
Une décennie plus tard, le Réunionnais est toujours un beacheur même s'il représente désormais la Nouvelle-Aquitaine, depuis qu'il est parti poursuivre ses études à Bordeaux. "La Réunion me manque mais c'est bien de changer. Je suis parti quand j'avais 17 ans pour faire une école de commerce. Le projet, c'est de continuer les deux. J'ai envie d'avoir mon diplôme et de me consacrer au beach."
Lors des derniers championnats de France, le natif de la Réunion a atteint les demi-finales avec Tom Lamort. En juniors, il a gagné le titre en 2021 et 2023, glanant aussi une médaille d'argent en 2022. "En championnats de France, le niveau est très haut dès le premier match. Je trouve d'ailleurs qu'en métropole, le beach est plus "cadré", on sent que les joueurs viennent plus du tennis. À la Réunion, c'est plus cool."
Plus "cool", mais tout aussi compétitif. C'est d'ailleurs à la Réunion que se tient le plus grand tournoi du monde, l'Open des Brisants, dirigé par son père depuis dix ans. Mahé est né en 2005, il a donc grandi avec le tournoi et l'a vu devenir la référence absolue du sport. "J'y vais tous les ans. Je fais mes études en France depuis 2023 mais je suis revenu à chaque fois pour voir le tournoi. C'est un super projet managérial réussi par le staff. Franchement, ce tournoi est parti de rien : il y avait trois chaises, trois barrières... Et côté sportif, ça montre que le beach tennis se développe."
Une belle réussite qui doit donc aussi beaucoup à la famille Bourjea. Mais lorsqu'on lui demande s'il joue parfois avec son père, Mahé ne peut s'empêcher d'avoir un petit sourire. "En 2018, on a joué ensemble mais ça ne se passait pas forcément très bien sur le terrain. Jouer avec sa femme, sa sœur, son père... Ce n'est pas une bonne idée. Il y a trop de sentiments."