L'enseignant du mois : Emmanuel Verfaillie, du court au cœur

Originaire du Nord, Emmanuel Verfaillie est depuis quatre ans le directeur sportif du CCA Rouffach Tennis Padel (Haut-Rhin). Enseignant passionné, le quadragénaire s’engage aussi pour des causes solidaires, via des aventures sportives et humaines exceptionnelles.

Avec un papa président du TC Lesquin pendant de nombreuses années, Emmanuel Verfaillie était voué à tomber dans le tennis. Mais à cinq ans lorsqu’il a débuté, puis à dix lorsqu’il passait son temps libre à taper des balles face au mur du club, il n’imaginait sans doute pas que ce sport ferait partie intégrante de sa vie. C’était sans compter sur l’influence d’un enseignant passionné qui l’a marqué jusqu’à lui donner envie de suivre sa voie : « Je pense que c’est venu de ce monsieur, Yves Plantefève, qui était investi et très proche de ses élèves. Il était un peu comme un père spirituel et sportif pour moi. Il m’a donné le goût du métier, tout simplement. »

À 17 ans, Emmanuel Verfaillie devient d’abord initiateur, avant de décrocher son BE quatre ans plus tard, en 2007. Il débute alors chez lui, au TC Lesquin, avant de rejoindre en 2010 le TC Merville, à une quarantaine de kilomètres. Au fil des douze ans qu’il va y passer, la motivation et la passion restent intactes, mais avec un besoin de plus en plus prégnant d’être utile. Quand en 2017, l’ancien 3/6 passe son DES, il s’intéresse ainsi spontanément aux modules d’accessibilité. « J’ai ouvert les trois sections à Merville : sport santé, sport adapté et paratennis. Ça faisait partie de ma fibre et de ma sensibilité de donner du sens à ce que je faisais. »
Passionné également de randonnée, de triathlon, de course en montagne ou encore de cyclisme, le quadragénaire se retrouve alors embarqué dans un projet sportif et solidaire qui le touche particulièrement. C’est le point de départ de trois aventures incroyables qu’il organise ensuite en marge de ses heures d’enseignement et qu’il va mener en 2022, 2024 et 2025. Des projets prenants en termes de préparation, mais aussi ultra enrichissants pour celui qui a migré en Alsace en 2022 pour prendre la direction sportive du CCA Rouffach Tennis Padel.
« C’est toujours la même motivation... mettre du sens, fédérer autour d’une cause, insiste-t-il. Ça m’apporte aussi énormément humainement. C’est une valeur ajoutée extraordinaire à travers les rencontres avec les autres, mais aussi dans la connaissance de moi-même. »

« Avancer, se remettre en question, faire évoluer, c’est vraiment stimulant »

Lorsqu’il revient au club, Emmanuel Verfaillie reconnaît qu’il a besoin d’un petit sas pour retomber. Mais la transition se fait ensuite sans douleur  : « Franchement, ça me fait du bien de revenir au quotidien. Parfois, je peux avoir l’impression de sauver le monde, alors qu’en fait le monde continue ! Retrouver des gens qui veulent juste apprendre à faire un coup droit, ça fait redescendre sur un niveau de normalité et c’est bien aussi. » Celui qui enseigne également le padel fourmille d’ailleurs de projets pour son club, toujours soutenu par son comité directeur : « En interne, cela se passe vraiment bien, comme par exemple sur la politique tarifaire pour le tennis santé. Le président a compris l’intérêt pour le club et pour tous. Si j’étais dans une structure qui ne bouge pas, avec un quotidien routinier, j’aurais un niveau de lassitude important. Mais à partir du moment où il y a des projets qui donnent du sens, je suis bien. Avancer, se remettre en question, faire évoluer, c’est vraiment stimulant. En venant en Alsace, c’est ce que je recherchais : un club avec une dynamique évolutive, mais également du relationnel humain avec les dirigeants, l’équipe pédagogique et les adhérents. J’ai eu beaucoup de chance. »

Emmanuel Verfaillie est également le référent de l’optimisation de la Galaxie Tennis dans le Haut-Rhin, un rôle qu’il voit comme un échange gagnant entre pairs. Et s’il a encore des idées solidaires plein la tête, le quadragénaire a toutefois décidé de se mettre en pause cette saison. « Ces aventures prennent énormément de place, avec une grande charge mentale. Je vais donc essayer de prendre une année pour moi. » Sans doute pour mieux repartir ensuite.