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Hélène Salvetat, une femme d’exception

Sportive accomplie, Hélène Salvetat est, à 95 ans, la doyenne du circuit ITF. D’une vitalité incroyable, cette ancienne chef d’escale dans une compagnie aérienne parcourt le monde pour disputer des tournois mais aussi faire des rencontres.
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« Mon secret ? J’aime tous les sports. Et je ne peux pas rester en place sans bouger », lance Hélène Salvetat dans un éclat de rire. À 95 ans cette femme hors normes est la doyenne du circuit ITF Seniors. Elle a d'ailleurs récemment eu les honneurs d'un reportage réalisé par FranceTélévisions.



Rencontre : une doyenne au filet

Toujours en mouvement, elle a l'habitude de voyager pour disputer de nombreuses compétitions.

« J’aime gagner quand c’est possible, car il n’est pas toujours facile de trouver des adversaires de mon âge. Et surtout taper fort », s’amuse cette arrière-grand-mère licenciée à l’US Dax et toujours classée. Ce qui lui vaut parfois des prises de bec mémorables avec Laurent Cavalière, son coach depuis 15 ans, lors de ses deux entraînements hebdomadaires d’1 h 30.

Chaque semaine, Hélène joue aussi avec son mari Jacques, de 23 ans son cadet, et dispute des doubles entre amis. Ancienne chef d’escale dans une compagnie aérienne, Madame Salvetat parle 5 langues (français, anglais, italien, grec, arabe) et envisage de se mettre au russe. Les tournois internationaux lui permettent de se replonger dans une ambiance qu’elle apprécie énormément : « J’ai le contact facile, je rencontre des Américaines, des Anglaises, des Australiennes. J’ai des amies à travers le monde. Je suis ravie de côtoyer des personnes charmantes. Parler des langues étrangères me permet aussi de m’évader ».

Toujours avide de nouvelles rencontres, en septembre 2013, elle prend sa décapotable sur un coup de tête pour se rendre en Autriche sur une épreuve ITF : « Les 200 convives m’avaient préparé un anniversaire surprise ! ».

Si Hélène Salvetat a pratiqué de nombreux sports (hockey, voile, ski, ski nautique, équitation, natation), le tennis constitue le fil conducteur de sa vie trépidante. À 8 ans, elle découvre la petite balle en Égypte, son pays natal. Sa mère joue sur le court à côté de la villa familiale, Hélène l’accompagne pour ramasser les balles. Puis vers 13-14 ans, au pensionnat, elle peut enfin s’entraîner tous les jeudis. De retour en France, cette passionnée de musique enchaîne les tournois et obtient son meilleur classement (0), au début des années 1950.

« J’ai un bon coup droit et pas vraiment de point faible. J’ai dû apprendre à maîtriser l’amortie car certaines adversaires essayaient de me battre grâce à ça, explique cette adepte du beau jeu. J’adore Federer pour cette raison, il a un tennis magnifique. J’aimerais échanger des balles avec lui, le rencontrer ». Si sa mémoire la trahit parfois tant elle a remporté de titres et vécu d’expériences enrichissantes, cette femme admirable déclare : « J’adore mes enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants mais le tennis est ma vie, j’aime bouger. Je ne peux pas penser à arrêter. Et encore, je me suis un peu calmée ! ».

En dehors des courts, Hélène Salvetat ne fait rien pour entretenir sa forme. Un peu de vélo et de marche, tout au plus. Mais le sport la « tente terriblement ». Elle s'est mise récemment au surf, ne manque pas une retransmission de rugby. Son incroyable vitalité ne s’explique pas vraiment. « Je suis fille de médecin, je crois qu’il m’a bourrée de vitamines quand j’étais enfant, s’amuse-t-elle. C’est vrai, j’ai la chance de bien entendre, d’avoir un corps dynamique, de n’avoir mal nulle part. Et quand je tombe dans l’escalier comme récemment, je rebondis, je ne me casse rien. »

En dehors des tournois, Hélène passe son temps sur internet dans sa maison d’Hossegor, équipée de 3 ordinateurs. Son autre défi consiste à écrire ses mémoires : « Mais c’est très long, il faut être au calme, avoir le temps ». Un temps qu’elle peine à trouver entre vie de famille et passion pour le tennis. 

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