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Circuit pro

Maxence Beaugé : "L'histoire est plutôt belle"

À 23 ans, Maxence Beaugé a remporté à Monastir (ITF 15 000 $) son premier titre sur le circuit professionnel. Le joueur du TC Echirolles évoque sa préparation pour y arriver et ses objectifs en Grand Chelem.
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Félicitations pour ce titre ! C’était ta deuxième finale chez les pros et cette fois-ci, c’est la bonne : comment vis-tu cette victoire ? 

Ça faisait un moment que je me sentais bien dans ma tête, je faisais beaucoup d’effort au niveau des attitudes, je travaillais avec mon "prépa" mental, on faisait beaucoup de travail là-dessus. Je me sentais capable de le faire. Mais il y a une différence entre se l'imaginer et le faire. Il y a un monde même !

Donc savoir que je l'ai fait, ça me libère d’un poids, parce que je me mettais beaucoup de pression pour réussir à gagner mon premier titre. Il y a encore beaucoup à faire, mais ça m’encourage à continuer comme ça. Les efforts sont récompensés, ça fait un moment que je travaille dur, que je me donne vraiment les moyens et du coup les résultats paient enfin. 

 

Tu avais été malade début octobre... C’est plutôt une belle manière de revenir sur les courts ! 

J’étais malade juste avant ce tournoi (à Monastir en Tunisie), j’ai eu un petit moment de moins bien, mais rien de trop grave. Ce qui rend la victoire encore plus belle en revanche, c'est que la semaine d’avant, je n’étais pas bien du tout pendant deux jours, je ne voulais même pas y aller à ce tournoi. Je suis parvenu à me dire : "Allez, on ne sait jamais, il faut que tu te prouves que tu en es capable !"

Finalement, le premier match s’est bien passé, contre un mec pas très fort. Ensuite, je n'ai pas eu de de bonnes sensations mais je m’en sors quand même. Le troisième match, je ne suis pas passé loin de passer à la trappe, mon adversaire sert à 5-4 pour le gain du match. Et puis j'ai joué un tennis solide en demie et en finale, donc l'histoire est plutôt belle !

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Quelles ont été les différences avec ta finale en mars dernier ? Tu t’étais préparé différemment ou tu as juste acquis davantage d’expérience ?

Un peu les deux je dirais. J’ai su très bien la gérer, je n'ai pas non plus une grande expérience, ça n'était que la deuxième, mais j'ai énormément bosser avec mon préparateur mental là-dessus. On essaie de désacraliser l'évènement ou la situation, c'est ce que je mets en place avec lui et ça a payé, tout simplement. 

 

Ça à l'air de marcher puisque tu n'as gagné que des matchs en deux sets, sauf contre le Français Cyril Vandermeersch. En finale, tu étais mené d'un break dans la deuxième manche et tu as remporté cinq jeux d'affilée... 

Oui, c’est encore grâce à ma préparation mentale, j’ai eu une pensée en début de deuxième set : "Ah, je ne suis pas loin de gagner" et ça m’a complètement sorti de mon match. J’avais un peu le bras qui tremblait. Et j’ai gueulé un bon coup, j’ai réussi à évacuer complètement ce stress, cette tension que j’avais en moi. Je suis reparti de l’avant et ça a recommencé comme au premier set, voire mieux parce que j’ai réussi à complètement me libérer. 

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Tu avais déjà remporté deux tournois sur le circuit en double. C’est quoi la différence entre tes titres en double et celui-ci ? 

Le double, je ne le fais pas forcément dans le but de le remporter à chaque fois, c’est vraiment pour travailler vraiment certains aspects du jeu, comme le retour et la volée, en plus de tous mes entraînements. Mais gagner ça s’apprend aussi, donc ça faisait partie des signaux envoyés : c’était une finale et "une finale ça ne se joue pas, ça se gagne". J'aime me dire ça. Apprendre à gagner ce n’est pas donné à tout le monde et ça m’a aussi aidé à m'imposer en simple.

 

Le premier titre, c'est fait donc. Quels sont tes rêves à présent, tes ambitions sur le long terme ? 

Ce sont des objectifs plutôt que des rêves : je veux jouer les tournois du Grand Chelem, entrer dans le Top 100 et pouvoir vivre de ma passion. C’est surtout ça. Je veux jouer les "Majeurs", et prendre toujours autant de plaisir ! 

Si je me donne à fond tous les jours à l’entraînement, c’est pour mettre toutes les chances de mon côté pour y parvenir.

(Recueilli par Marion Theissen)
 

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