Dans ce nouveau carré para, cap sur le nord de l'île de Beauté ! Maxime Ancian, fan de tennis, souhaite à la fois développer le paratennis corse et participer à des tournois professionnels.
Maxime Ancian le confesse bien volontiers : il est un doux dingue de tennis. À 24 ans, ce jeune Corse n'a que deux idées en tête : jouer et travailler dans le sport. Handicapé moteur de naissance (il peut marcher avec un déambulateur mais se déplace surtout avec un fauteuil), Maxime a grandi dans un pur environnement tennis. "Mes grands-parents avaient le plus grand club de tennis de l'île, explique-t-il. J'ai été élevé là-dedans, ça représente énormément dans ma vie depuis tout petit. Encore aujourd'hui, je me réveille la nuit pour regarder les matchs."
Dans le club familial, il rencontre celui qui devient son entraîneur et ami, Michael Dayan Voisin. Maxime commence à taper la balle dès le début du collège, avec un fauteuil de ville pas adapté pour le tennis. Il progresse techniquement mais à la suite de plusieurs interventions médicales, il appuie sur le bouton stop au lycée... avant de reprendre contact avec son coach il y a un an et demi. "On a recommencé à se voir et je lui ai dit que j'avais envie de m'y remettre, mais seulement avec lui."
Objectif "compèt"
S'investir dans le milieu sportif semble être une évidence pour celui qui est aussi fan de foot. Mais Maxime s'est, de son propre aveu, "beaucoup cherché". "À 19 ans, j'ai refusé, à mon grand regret de faire STAPS, précise-t-il. Je n'avais pas la maturité nécessaire, c'est dommage, j'ai perdu du temps. Mais j'ai suivi des études à Bastia puis à Corte. Maintenant, mon projet est clair : je veux être un préparateur physique dans le sport de haut niveau. Le but est de partir sur le continent en septembre prochain pour étudier la prépa physique. J'ai pas mal de connaissances en anatomie et j'adore le sport."
En attendant, le licencié au Open TC de Bastia a repris la raquette et s'est fixé un objectif. "Mes parents m'ont dit : 'tu passes ta vie à regarder du tennis du matin au soir. Va jouer !' Alors avec mon coach Michael, on s'est fixé comme objectif de participer à plusieurs tournois sur le continent. Je dis 'on' car c'est un vrai duo, Michael doit être mis en lumière autant que moi. Il n'est pas formé au para mais je sais de quoi il est capable, il met un tel investissement, une telle énergie... Ce n'est pas écrit sur un bout de papier officiel mais c'est un vrai coach 'handi' pour moi. Ce sera la dernière année où je me consacrerai autant au tennis, donc on va mettre les bouchées doubles."
Ce projet compétition, Maxime le mène parallèlement à son investissement local. Car aujourd'hui, il travaille en alternance pour la ligue Corse de tennis avec pour mission d'y développer le paratennis. Une mission doublement "corsée" : jouer en fauteuil sur l'île de Beauté est loin d'être chose aisée.
"Bastia et Ajaccio sont les villes les moins bien classées de France concernant l'accessibilité des handicapés, regrette-t-il. Nous ne sommes que quatre joueurs en Corse et c'est très compliqué de trouver des partenaires. J'ai donc monté une association "Ensemble pour le tennis fauteuil", avec mes parents, pour payer les entraînements et mes futurs déplacements. J'aimerais former des DE en Corse, lancer des actions de sensibilisation. Le projet serait de disposer de deux fauteuils à la ligue et que les clubs puissent s'en servir. Et à terme, j'aimerais faire venir au tennis-fauteuil les gens qui ont un handicap. Je vais essayer de tout faire jusqu'à mon départ pour le continent. C'est un sport qui est magique. Mais pour le moment, il est trop compliqué d'accès. C'est aussi pour ça que je voudrais organiser des formations DE en Corse. Si ça peut se faire en PACA, pourquoi pas chez nous ?"