Type
Roland-Garros

RG18 : une frayeur avant la délivrance

Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut se sont hissés en finale du double messieurs. Mais ce fut dans la douleur, celle de Mahut, heurté violemment dans l’oreille par une balle de son partenaire.
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Et puis tout d’un coup, le court Suzanne Lenglen a retenu son souffle. A 2-1 en faveur de leurs adversaires Alexander Peya et Nikola Mektic, Pierre-Hugues Herbert frappe assez violemment un coup droit dont la balle vient heurter l’oreille de son partenaire, place juste devant lui. 
 


Sous le choc, l’Angevin s’effondre, puis va s’assoir sur sa chaise, restant quelques instants la tête dans sa serviette en attenant que les médecins n’arrivent. Il est évident que l’ex-numéro mondial de la discipline souffre le martyr. Il quitte finalement le court, marchant de façon un peu hésitante, pour être soigné. Moins de dix minutes plus tard, le voilà de retour. Il est un peu hésitant lors de ses premières frappes. Malgré tout, très vite, la paire française refait son break de retard : 3-3.

Mahut raconte : "La balle arrive de derrière donc je ne la vois pas venir. Après, j’ai des bourdonnements, j’ai la tête qui résonne, le bruit du public. Je n’ai vraiment pas passé un bon moment sur court. J’avais un gros sifflement dans l’oreille. Quand je levais la tête j’avais l’impression d’avoir des vertiges. Apparemment j’avais un petit épanchement de sang dans l’oreille. Je vais aller voir un spécialiste." Et Herbert d’ajouter, s’adressant à son pote : "J’espère que je ne t’ai pas pété un tympan !"
 


A chaque changement de côté, Mahut reçoit la visite des médecins mais entre chacune de ses "consultations", ça se passe bien, désormais, pour les Français. Un deuxième break dans le huitième jeu remet carrément Herbert-Mahut sur orbite. Si Peya et Mektic sont l’équipe en forme du moment (5 finales en 2018 pour deux titres dont le Masters 1000 de Madrid), ils "piochent" un brin en cette fin d’après-midi. A moins qu’ils n’aient également été perturbés par l’incident.

Un échange de break lance le deuxième set mais les Bleus reprennent une nouvelle fois le service de Peya, assurément le moins en réussite des quatre. Avec un Herbert solide et un Mahut qui parvient à faire plus que le job malgré les circonstances, les deux hommes tiennent leur avantage et s’offrent sans trembler une place en finale à Roland-Garros.

Après l’US Open (2015) et Wimbledon (2016), la paire de l’équipe de France de Coupe Davis va tenter d’aller coiffer une troisième couronne majeure. Ils ont également désormais disputé les finales dans les quatre tournois du Grand Chelem puisqu’ils avaient également atteint ce stade de la compétition en Australie, en 2015.

Et pour Mahut, cette finale est d’une saveur toute particulière. A titre personnel, c’est sa deuxième, après celle atteinte en 2013 avec Michaël Llodra. Une finale perdue d’un rien contre les frères Bryan - Les Français avaient mené 4-2 dans le tie break du troisième set- une défaite qui l’avait sacrément secoué. "Elle avait été douloureuse, cette finale, J’espère que cette fois on va passer un bon moment et qu’on va s’éclater", a-t-il ajouté. "Elle représente beaucoup cette finale, a poursuivi Herbert, parce que c’est une finale du Grand Chelem à la maison. Je tiens à remercier mon ami Nicolas de me faire vivre ça. Lui, il l’a déjà vécu, moi ça va être quelque chose de nouveau. J’espère qu’on sortira de ce match sans regret et qu’on aura fait un match plein."

Mahut et Herbert connaitront ce vendredi l’identité de leurs adversaires : Marac-Pavic (n°2) ou Lopez-Lopez (n°12). Du costaud quoiqu’il arrive. En cas de victoire, ils deviendront les premiers Français à s’imposer à Roland-Garros depuis Julien Benneteau et Edouard Roger-Vasselin en 2014. Un sacre qui serait le 13e de l’histoire du tennis tricolore à Roland-Garros en double messieurs (le troisième de l'ère open). Un 13 porte-bonheur ?
 

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