12 ans garçons : Luca Iliescu, comme un grand
De l'Europe à la France
Le score est sans doute un peu sévère (6/2, 6/3). Luca Iliescu (classé 5/6) a même pu souffler quand son adversaire Charles Rossillol (15) a commis une double faute sur la balle de match, car à cet instant de la finale, un basculement semblait encore possible. "J'avais déjà cassé trois cordages et ça commençait à être tendu d'autant que Charles jouait de mieux en mieux, mais heureusement ça s'est bien fini", souriait le joueur du TC Balma tout juste couronné de ce titre national.
Après un début en fanfare (5-0), Luca a vu son adversaire lui offrir une bien meilleure résistance. Armé de son jeu plein de variations, Charles a oublié la fatigue venue de sa demi-finale très serrée, la veille. "Mais j'ai surtout bien appliqué du début à la fin ma tactique, et je suis content pour ça, estimait Luca. Il a un revers à une main, et je sais que c'est difficile à développer à nos âges. J'ai beaucoup insisté sur ce côté."
Une analyse juste qui montre aussi la maturité de ce garçon aux origines roumaines. Déjà très en avance physiquement pour son âge (il dépassait Charles d'une tête), Luca est en pleine progression. Cet été, il a remporté trois titres "Tennis Europe" en Europe de l'est. Ce jeune garçon né le 14 avril 2010 possède un coup droit fulgurant et lourd très dur à contrer pour les rivaux de sa catégorie.
Fan de Federer
"Oui, il a très mature physiquement pour son âge, et c'est évidemment un atout dans ces catégories, juge son entraîneur à la ligue d'Occitanie Diego Ocampos. Il est conscient qu'il va devoir se préparer, à son tour, à affronter des "golgoths" plus tard. Mais nous sommes très contents pour lui de cette victoire car c'est un garçon qui travaille sérieusement. Il le mérite."
Fan de Roger Federer, Luca Iliescu est très à l'aise sur terre battue (il n'a perdu aucun set à Rouen), mais son rêve est de gagner... Wimbledon. En attendant, lui et son entraîneur savent que le chemin est long.
"Il doit progresser sur de nombreux plans bien sûr, mais en particulier sur son service, qui n'est pas à la hauteur de la qualité de ses frappes de fond de court, prévient Diego Ocampos. Il doit aussi améliorer son jeu de jambes, il doit devenir un athlète accompli. Il est aujourd'hui à l'aise quand il a du temps, mais en défense, sa marge est importante. Mais même si je ne travaille avec lui que depuis septembre, je vois déjà que son attitude est la bonne. Il est passionné, assidu, à l'écoute à l'entraînement, fair play sur le court, et ses parents le soutiennent dans son projet. Je pense qu'il aura bientôt d'autres acquis."
En attendant, le trophée de champion de France est un bien précieux qu'il va pouvoir fièrement ramener à la maison.
(A Rouen, G.B.)
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