13-14 ans filles 2025 : une finale pleine de contrastes

G.B.

17 juin 2025

La finale des championnats de France 13-14 ans filles va opposer deux joueuses au style de jeu et au pedigree très différents. La favorite du tournoi, Daniel Baranes (-4/6), aura un avantage de puissance certain face à Ando Tiantsoa Ratre (2/6), une joueuse très créative.

La logique et une grosse surprise. Les deux finalistes des championnats de France 13-14 ans filles 2025 ont une histoire bien différente. Elles sont toutes les deux à une marche du titre. Pour l’une, c’est la suite attendue d’un tournoi où elle est largement favorite. Pour l’autre, le conte de fées se poursuit…

Naturalisée il y a un mois et demi, Daniel Baranes, d’origine israélienne, est largement la mieux classée des participantes (-4/6). Récemment invitée à disputer les qualifications de Roland-Garros juniors (défaite au 1er tour 7/5 au 3e set), la joueuse du Comité du Val de Marne n'avait pas lâché un set jusqu’à la demi-finale face à Elsa Goy (1/6). Mais sur le court n°13 ce mardi matin (la demi-finale a été avancée à 9h30 pour éviter aux joueuses les fortes chaleurs), la n°572 juniors, qui n’a pas encore 14 ans (elle est née le 18 juillet 2011), a rencontré une forte adversité.

© Marine Andrieux / FFT

Daniel Baranes a dû faire preuve de beaucoup de ressources mentales pour s'en sortir en deux sets.

Naturalisée depuis un mois et demi

Elsa Goy a mené 5-1 dans le 2e set malgré ses quatre classements d’écart. Daniel Baranes a su trouver les ressources pour avaler les cinq derniers jeux du match et l’emporter 6/4, 7/5.

« Ce matin, je me suis sentie fatiguée, physiquement et mentalement, a reconnu Daniel qui préfère encore s’exprimer en anglais, même si son français progresse. Dans le 2e set, Elsa a très bien joué et j’ai perdu ma concentration. Je pense qu’elle a montré plus de choses sur le plan du tennis, mais je me suis accrochée et ça a complètement tourné en ma faveur. »

Entraînée à la fois par son père Shay et par l’ancien joueur pro français Tak Khunn Wang au Comité, et depuis peu élève au sein de l’Elite Tennis Academy de Jean-René Lisnard à Cannes, Daniel est une joueuse agressive, puissante, dont le meilleur coup est sans doute son revers à deux mains. Pour elle, ces championnats de France qu’elle dispute évidemment pour la première fois sont une épreuve qui lui tient à cœur. Elle veut montrer à son pays d’adoption son envie de bien faire.

« Je suis la n°1 de ma catégorie, je veux montrer ma valeur et je veux montrer à la France que son aide pour moi est précieuse. Je veux montrer qu’ils ont raison de me soutenir. »

© Marine Andrieux / FFT

Daniel Baranes est la grande favorite du tournoi.

Face à elle mercredi se dressera une joueuse moins puissante, à la taille plus modeste (1,62m selon ses dires mais elle n’est « pas sûre »…), au classement plus modeste aussi (2/6). Mais Ando Tiantsoa Ratre (prononcer Ratré mais sans écrire le é) a largement mérité sa place en finale en développant tour après tour un tennis de gauchère très créatif.

« C’est la première fois que je participe aux championnats de France. J’ai travaillé dur pour en arriver là. Je suis vraiment fière de mon parcours », détaille celle qui a battu en demi-finale la championne de France 11-12 de 2023, Capucine Charcosset (6/3, 6/2). Cette victoire inattendue, tout au moins avec l’ampleur du score, est avant tout une victoire tactique pour une joueuse qui utilise beaucoup l’amortie pour gêner des adversaires la plupart du temps plus puissantes qu’elle.

« J’ai beaucoup étudié le jeu de mes adversaires avant les matchs. Contre Capucine, j’avais décidé de beaucoup insister sur son revers. L’amortie ? Je l’utilise beaucoup car chez les filles, je trouve que ça varie assez peu en ce qui concerne les longueurs de balle. »

© Marine Andrieux / FFT

La gauchère Ando Ratre n'en finit plus d'épater le public dans ces championnats de France 13-14 ans.

Entraînée par son papa, elle aussi !

Comme sa rivale en finale, Ando, née le 24 septembre 2011, s’entraîne essentiellement avec son père qui se prénomme… Ando. Dans son club du TC Coulommiers, son coach est Lucas Tainmont.

« Je m’entraîne à peu près 15 à 20 heures par semaine », prévient la joueuse d’origine malgache qui n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. « Je suis contente d’être en finale mais demain je vais jouer pour le titre ! »

Peut-être aura-t-elle droit à une nouvelle longue séance d’autographes auprès des jeunes scolaires enthousiastes qui profitent pleinement de ces championnats en mode Roland-Garros Tennis Club.

© GB / FFT