"Les Invincibles juniors" du beach tennis

E.B.

16 septembre 2025

Amélie Thiant et Jade Guindé ont remporté fin août un 4e titre d'affilée aux championnats de France juniors. Aussi douées pour le sport que pour les études, les deux joueuses n'ont sans doute pas fini de cumuler les succès.

Elles sont jeunes, elles sont douées pour les études mais aussi pour le beach tennis. Elles y sont même invincibles ! Pour la quatrième fois en autant de participations, Amélie Thiant et Jade Guindé ont remporté les championnats de France beach tennis U18 sous les couleurs de la ligue de Guadeloupe (Amélie est de Saint-Martin, territoire intégré dans la ligue de Guadeloupe). Tout n'a pas été facile le 30 août à Saint-Georges-de-Didonne, mais les deux joueuses ont réussi à tenir le cap jusqu'au bout pour rapporter une quatrième couronne à l'issue d'un super tie break décisif en finale.

Actuelle meilleure joueuse juniors française, Amélie se souvient de leur première rencontre. "J'ai fait les championnats en 2021 avec une autre partenaire. Puis j'ai prévenu le monde entier que je cherchais quelqu'un pour continuer ! Des amis de mes parents ont alors expliqué qu'ils avaient une fille qui faisait du rugby mais aussi du badminton et que je pouvais lui en parler. Jade avait à peine tapé la balle en beach tennis mais grâce au badminton, elle avait déjà une bonne main."

Les deux joueuses commencent leur association dans l'anonymat mais se font vite un nom. Elles se qualifient pour les championnats régionaux, sont sacrées championnes de Guadeloupe puis de France. "À la base, mon sport, c'est le rugby, précise Jade. Même si ce n'est pas très développé en Guadeloupe : il n'y a pas de rugby féminin, on joue avec les garçons. Mais après avoir joué avec Amélie, je me suis dit "c'est cool aussi le beach tennis". J'ai donc continué."

Chacun de son côté durant l'année avant des retrouvailles à succès

Depuis quatre ans, l'association fait mouche à chaque fois lors des "France". Une réussite qui s'explique aussi bien par leur force mentale que par un bon timing au niveau de la préparation. "Tout se joue dans la tête, soutient Amélie. On vit le moment, on est soudées dans les bons et mauvais moments. C'est ce qui manque parfois à d'autres. Je pense aussi que nous avons une bonne vision de jeu, on arrive à ajuster notre tactique en cours de match. Les trois dernières fois où on est championnes de France, on gagne au super tie break : 10/8, 10/8, 10/6... C'est peut-être la chance, mais finalement, on gagne." 

Pour continuer à vivre leurs passions, les deux joueuses ont quitté leur île et sont parties en métropole, Amélie à Bordeaux, Jade à Toulouse. "Je participe à beaucoup de tournois internationaux et Jade beaucoup moins. On se voit quand même sur le Summer Beach Tour, mais très peu le reste de l'année. Chacun s'entraîne avec ses entraîneurs, même si on s'entend très bien. Les premiers tournois sont toujours un peu brouillons, le temps de se caler, puis après ça va mieux. Et cette bonne dynamique tombe toujours au moment des championnats de France."

Si leur carrière ne fait que débuter, les deux jeunes filles ont de nombreux projets en tête. Jade souhaite notamment profiter de ses passions sportives tout en gardant un cap prioritaire sur les études. "Je joue au rugby au Stade Toulousain mais j'ai un double projet : je veux à la fois suivre le beach / rugby et partir en fac de médecine l'année prochaine. Les études restent ce qu'il y a de plus important, et s'il faut faire une pause sportive, je la ferais."

Pour Amélie, la dualité études / sports est aussi de mise. "J'ai sauté deux classes, j'ai eu mon bac il y a un an. Aujourd'hui, je suis en école de commerce, à l'Edhec, dans un programme pour les sportifs de haut niveau, totalement en distanciel. J'ai déménagé en février à Bordeaux où je m'entraîne cinq fois par semaine avec Jérôme Maillot, Maïré Bray et Julie Baillif. Cependant, mes études restent l'objectif n°1."

Même si un autre objectif trotte dans la tête des deux Guadeloupéennes : la perspective de rester invaincues jusqu'au bout chez les juniors et de réussir une fantastique passe de cinq l'an prochain. "Il y a de très grosses équipes et rien n'est acquis dans la vie, soulignent de concert les deux joueuses. Mais il y a une chose de sûr, c'est qu'on va tout donner."