Arthur Géa : "L'évolution s'est faite naturellement"

15 novembre 2023

Arthur Géa : "L'évolution s'est faite naturellement"

Arthur, tu viens d'enchaîner une première finale sur le circuit professionnel avec un premier titre à Héraklion (25000$, Grèce). Raconte-nous ces derniers jours.

J'avais prévu de faire une petite tournée avant la fin d'année, ça commence plutôt pas mal (rires). Il fait très beau en Grèce, on joue dehors. C'est ce qu'on était venus chercher avec mes entraîneurs : du soleil pendant les mois froids. Les conditions sont cools et ça va bien avec mon jeu, car j'adore le dur extér'.

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En finale, tu as perdu le premier set 6/2 avant de renverser la vapeur face au Roumain Cezar Cretu. Tu étais stressé au début du match ?

Pas trop. La semaine dernière, j'étais vraiment stressé, car c'était ma première finale et je n'ai pas très bien géré (défaite en deux manches, ndlr). Là, il était simplement très fort au premier set, il me surpassait.

Puis j'ai élevé mon niveau de jeu, j'ai beaucoup mieux bougé et lui a raté un peu plus, ce qui m'a aussi aidé à prendre confiance. Au 3e, c'était très accroché même si le score est un peu moins révélateur du match. Finalement, ça s'est bien goupillé (2/6, 6/3, 6/2). 

Avant cette série en Grèce, tu n'avais pas dépassé les quarts en Future. Qu'est-ce qui a changé depuis ?

L'expérience. La dernière fois que j'ai joué en Future, c'était en mars. Depuis j'ai évolué, j'ai accumulé de l'expérience sur des gros tournois.

L'évolution s'est faite naturellement. J'ai pris l'habitude de jouer au tennis dans un cadre différent, avec cette "pression" du circuit professionnel.

Début octobre, tu as participé au Masters Juniors en Chine. Comment as-tu vécu cette compétition ?

Les Masters étaient assez... compliqués, les conditions n'étaient pas au top pour le coup. On a joué avec des balles qui ne sont utilisées qu'en Chine. On aurait dit qu'on était en altitude alors que pas du tout.

Sinon c'était une super expérience. J'avais prévu de stopper les juniors après l'US Open mais j'ai eu la bonne surprise d'être qualifié au Masters.

En plus je n'ai quasiment que des amis dans le top 10 juniors. C'est toujours un plaisir de jouer des gros tournois et ça m'a fait jouer quelques bons matchs avant de venir en Grèce. 

Quelle est la suite de ton programme ?

J'ai encore deux tournois prévus à Héraklion avant deux semaines d'entraînement à Paris. Puis je vais prendre des vacances pendant 10 jours. Je reviendrai en début d'année faire un peu de prépa foncière avant de commencer l'année vers la mi-janvier. 

Quels sont tes objectifs pour les mois à venir ?

Grâce à mes petits résultats, je vais pouvoir accrocher les "qualifs" de Chall' (Challenger). Il m'en manque encore un petit peu pour être sûr de tous les faire mais l'objectif est de continuer sur la lancée de ce que j'ai produit sur ces deux semaines.

Je commence à connaître un peu les Challenger. J'en ai fait plusieurs : Saint-Tropez, Orléans, Mouilleron-le-Captif... Après Roland, j'ai joué à Blois où j'avais fait ma meilleure victoire (face au Kazakhstanais Timofey Skatov, n° 135) et à Lyon. 

Tu perçois des différences entre le circuit Future et Challenger ?

Ça dépend. À Saint-Trop, j'ai joué (Grégoire) Barrère d'entrée : jouer un top 100 après des gars qui sont 500, ça fait bizarre (rires). Mais en général dans les qualifs de Challenger, c'est à peu près du même niveau que les fins de tableaux de "25000".

Dans ces tournois, les joueurs sont un peu plus constants et réguliers, ils contrôlent un peu plus ce qu'ils font. Mais à partir du moment où tu fais les bonnes choses et où tu travailles bien, tout est possible. 

Tu es toujours entraîné au Centre national d'entraînement (CNE) ?

Oui, je suis coaché par Tarik (Benhabiles) et Jérôme Pottier. Niveau physique, c'est Pascal Supiot. Avant je tapais beaucoup la balle avec Tiago Pires mais il part aux "States".

Souvent j'essaie de m'entraîner avec Harold (Mayot). Maintenant, je joue aussi avec un nouveau au CNE, un Franco-Australien, qui s'appelle Charlie Camus.

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(Recueillis par Emmanuel Bringuier)