Carole Monnet : "C’était déjà une victoire d’être là !"

Estelle Couderc

22 mai 2025

Face à Kristina Dmitruk (221e WTA), Carole Monnet, qui a été éloignée des courts près de trois mois cette saison, va tenter de décrocher sa place dans le tableau final.

Contre à Fiona Ferro au 2e tour, qu’est-ce qui selon vous a fait la différence ?

Il y a eu un premier set serré. Je pense qu’on a fait des erreurs tactiques toutes les deux et que l’important était de réussir à gérer ça. Il fallait surtout ne pas se frustrer, se dire « ok, je n’ai pas respecté mon plan, c’est pas grave, au prochain point, je le fais ». Il y avait ça, mais aussi le fait d’arriver à faire mal jouer l’autre. Celle qui arrive à mieux faire mal jouer l’autre est souvent celle qui s’en sort ! C’est ce que j’ai réussi à faire dans ce match.

 

Vous n’étiez pas trop impressionnée par le court Suzanne-Lenglen ?

C’est la première fois que je jouais sur ce court, la première fois aussi que je jouais face à Fiona, et enfin la première fois devant autant de monde ! Ce n’était pas évident et j’étais un peu stressée. J’ai essayé d’appliquer mon jeu, de montrer de quoi j’étais capable et de ne pas penser à la suite, mais uniquement au moment présent.

 

Que ressent-on en entrant sur ce court ?

Une image vaut mille mots ! Ce que je veux dire, c’est qu’il faut y être pour le vivre. C’est tout simplement fabuleux, fantastique. J’adore ce court, je pense que je peux déjà dire que c’est mon court préféré de tous les tournois du Grand Chelem. Ca représente énormément pour moi, c’est facile à comprendre quand on connaît mon histoire. Je suis née en Ukraine, d’où je suis partie, puis j’ai commencé le tennis à l’âge de 8 ans. C’est le rêve d’une petite fille qui se réalise.

 

C’est la 5e fois que vous participez aux qualifications à Roland-Garros mais vous n’aviez jamais dépassé le 2e tour. Qu’est-ce qui a changé cette année ?

Ce sont mes trois mois d’arrêt forcé. Je commençais à faire de très bons résultats, à gagner de gros matches. Je n’étais pas loin de me qualifier pour le tableau final de l’Open d’Australie et je me suis blessée au tibia. Cela m’a fait prendre un peu plus de recul, je me suis aperçue que je ne profitais pas assez, que je ne prenais pas le temps de savourer les victoires et les bons moments.

 

Peut-on dire que votre blessure a été un mal pour un bien ?

Aujourd’hui, oui. Mais au départ, je n’étais même pas sûre de pouvoir rejouer cette saison. Il y a eu une course contre la montre avec l’équipe médicale de la FFT. Le but était de me remettre sur pieds pour Roland. Je peux les remercier, car c’était déjà une victoire d’être là !

 

Au 1er tour, on a vu des supporters avec des t-shirts « Monnet time ». D’où est née cette idée ?

Pendant mes petites vacances forcées, j’ai créé mon logo et ces T-shirts « Monnet Time ». J’avais joué beaucoup en France en fin d’année, à Angers, Limoges, Nantes. Je voulais me faire connaître un peu plus du public français et j’ai commencé à développer une petite communauté. C’est comme ça qu’est venue l’idée de créer ces t-shirts pour eux. Face à Fiona, je n’en ai pas donné par respect, parce que c’était une Française. Mais au dernier tour, il y en aura à nouveau !

Repères

23 ans, 227e WTA

Droitière, revers à deux mains

8 titres sur le circuit ITF
Club : Biarritz Olympique (Pyrénées-Atlantiques – Ligue Nouvelle Aquitaine)

Entraînée par Hervé Romain

Roland-Garros
- 6e participation, qualifications en 2020, 2021, 2023 et 2024 ; 1er tour du tableau principal en 2022