Arnaud Di Pasquale : "Nous avons dépassé les 100 000 licenciés"

Propos recueillis par B. Blanchet

18 août 2025

Du 8 au 14 septembre, l’Alpine Paris Major Premier Padel va vivre sa quatrième édition. Le directeur du tournoi, Arnaud Di Pasquale, dresse le bilan des éditions passées et évoque cette quatrième levée, ainsi que l’impact de la grande notoriété du tournoi pour accompagner le développement de la discipline en France.

Quel bilan tirez-vous des trois premières éditions ?

Je répète souvent que la première année, en 2022, nous avons voulu planter le drapeau, prendre ce virage important dans l’univers du padel en créant un tournoi majeur. Il fallait que la FFT fasse partie de ce nouveau circuit, le Premier Padel, en proposant un Major, l’équivalent des Grands Chelems en tennis, afin que cette discipline émergente dispose d’une belle vitrine. Nous avons eu peu de temps pour l’organiser, mais nous sommes parvenus à accueillir 27 000 personnes la première année, puis 37 000 en 2023 et enfin plus de 64 000 l’an passé ! Un réel succès avec 23 000 spectateurs lors du dernier week-end et une piste Philippe-Chatrier presque remplie. Cette année, nous voulons la remplir complètement. À chaque fois, la qualité du jeu et l’ambiance ont séduit les spectateurs.

La date, en deuxième semaine de septembre, vous semble-t-elle idéale ?

Oui, car il est important de créer un rendez-vous fixe dans la tête des spectateurs. Pour Roland-Garros, chacun sait presque intuitivement que le tournoi se déroule fin mai-début juin. Or, lors de nos trois premières éditions, nous avons évolué à des dates différentes. D’abord du 10 au 17 juillet 2022, puis en septembre 2023 et enfin en octobre 2024 en raison du décalage engendré par l’organisation des épreuves des Jeux olympiques et paralympiques. Nous sommes partis sur une nouvelle ère, un nouveau cycle avec une date – la deuxième semaine de septembre, donc – que nous voulons conserver. Il était nécessaire de poser ces bases-là.

Quel message souhaiteriez-vous adresser à ceux qui ne seraient pas encore venus assister au tournoi ?

C’est un peu comme aller voir un spectacle vivant, un concert, un humoriste, ça n’a rien à voir avec ce qu’on ressent devant sa télévision. L’ambiance du live, que certains recherchent, est incomparable. Au padel, le jeu est spectaculaire, il y a de la musique, ça bouge, rien n’est figé. Les gens passent un bon moment, ils restent en moyenne sept heures sur place. Nous serons en période scolaire, mais le mercredi, le samedi ou le dimanche, ils peuvent venir en famille, et ce d’autant plus que nous pratiquons des prix très accessibles : 15€ à l’occasion des qualifications, à partir de 25€ du mardi 9 au vendredi 12 septembre, puis à partir de 30€ le week-end des demies et des finales. C’est également l’occasion pour certains de découvrir le stade Roland-Garros dans un autre contexte, avec un stade revisité aux couleurs du padel. L’atmosphère festive et récréative ne peut laisser indifférent : comme pour la pratique, essayer le tournoi, c’est l’adopter !

À l’image de Roland-Garros avec le tennis, l’Alpine Paris Major peut-il être cet atout qui dynamise la discipline, forte aujourd’hui de 100 000 licenciés FFT ?

Bien sûr ! Il fallait un événement d’envergure en France pour accompagner le développement de la discipline. On estime qu’il y a 800 000 pratiquants et plus de 3 000 pistes (NDLR : au total, 959 clubs et structures privées proposent du padel, un chiffre en augmentation de 25% par rapport à 2024). En juin, nous avons dépassé le chiffre des 100 000 licenciés FFT. Si l’on ajoute des 150 000 licenciés multi-raquettes qui pratiquent le padel, on arrive déjà à 250 000 licenciés, ce qui en fait la 14e discipline dans le pays. Or, 60% des pratiquants ne viennent pas du tennis, même si au départ l’impulsion est venue des joueurs de tennis. Je continue d’ailleurs à jouer une à deux fois par semaine avec beaucoup de plaisir. Cette discipline se professionnalise. Après avoir construit des terrains, nous avons formé nos enseignants avec la mise en place d’un diplôme spécifique. Au sein de nos clubs, des écoles de padel se mettent en place, sans compter les nombreux tournois qui se disputent chaque semaine dans un excellent esprit. Nous avons deux pôles France qui comptent 12 joueurs et joueuses qui s’entraîneront au CNE padel de Vichy à la rentrée (NDLR : au sein du Sporting Club de Vichy Communauté, à proximité immédiate du CREPS Auvergne-Rhône-Alpes, avec douze pistes de padel, dont six intérieures). Tout ça me semble très encourageant et je suis certain que nous aurons prochainement des stars tricolores, car le padel n’est pas une mode. Il est en train de s’ancrer très fortement.