Type
Coupe davis
Coupe Davis, tour qualificatif 2024, Taipei chinois - France

Laurent Laffite : "Etre au plus proche de la performance physique optimale de chaque joueur"

Le nouvel entraîneur physique de l’équipe de France de Coupe Davis, qui a travaillé notamment avec Victoria Azarenka et Garbiñe Muguruza, se lance avec passion dans une aventure collective. Il nous détaille les exigences de son travail.
Texte

Quel parcours vous a conduit jusqu’à l’équipe de France de Coupe Davis ?

Après avoir travaillé dans la natation, j’ai débuté ma carrière dans le tennis en 2008, au sein du team Lagardère où j’avais un poste de préparateur physique multisports. J’ai entraîné deux filles à cette époque, Stéphanie Cohen-Aloro et Camille Pin. Plus tard, je me suis lancé dans un parcours privé sur le circuit féminin dans lequel jai commencé avec Mathilde Johansson. Par la suite j’ai partagé beaucoup de projets haut niveau avec Sam Sumyk. On a notamment travaillé ensemble avec Victoria Azarenka, Eugénie Bouchard, Garbiñe Muguruza et sur la fin Anastasia Pavlyuchenkova. En parallèle, j’ai bossé avec des garçons, vers 2013-2014. J’ai eu des jeunes comme Geoffrey Blancaneaux, Grégoire Barrère et des moins jeunes comme Paul-Henri Mathieu notamment.

Je suis resté dans le privé jusqu’en 2022 où j’ai reçu une mission de la part de la FFT, qui constituait à entraîner Arthur Fils, Arthur Cazaux et Luca Van Assche. Aujourd’hui je m’occupe encore des deux derniers.

 

FFT / PM
Laurent Laffite échauffe avec les élastiques Edouard Roger-Vasselin.
Texte

Vous êtes désormais l’entraîneur de l’équipe de France de Coupe Davis. Est-ce la première fois que vous occupez un tel rôle dans un collectif et qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Dans le tennis, oui, même si j’étais aux côtés de Garbiñe Muguruza au sein de l’équipe de Fed Cup d’Espagne, mais pas en tant que responsable. Là, c’est l’équipe de France. C’est un rêve qui se réalise pour moi. C’est beaucoup de fierté et je mesure le chemin parcouru. C’était presque inenvisageable pendant longtemps, compte tenu de ma carrière qui a longtemps été dans le privé. Quand j’ai appris qu’on me confiait cette mission, ce fut une grande émotion.

Cette mission intègre aussi la préparation des Jeux olympiques. Sur certains tournois qui restent à définir, j’aurais l’étiquette équipe de France en plus de celle d’être l’entraîneur physique de Luca (Van Assche) et d’Arthur (Cazaux). Pour le moment, nous sommes concentrés sur la Coupe Davis, mais on sème déjà quelques graines pour être bien rodés afin d’aller tous ensemble vers la performance physique la plus optimale pour ceux qui disputeront l’épreuve de tennis aux J.O. Et ça aussi, c’est une grande fierté et une grande responsabilité.

Texte

Pouvez-vous nous décrire votre rôle, au quotidien ici à Taipei mais aussi plus généralement, sur l’ensemble de la saison ?

L’idée première, c’est déjà d’être au contact des préparateurs physiques de chaque joueur pour coller le plus possible à la planification des blocs d’entraînements pensés par chaque staff. Au jour le jour, je peux apporter à ces programmes des compléments par rapport au déroulement de la journée, notamment ici dans une semaine de préparation avec une échéance précise, les matchs de ce week-end. Je peux aussi donner des pistes de réflexion aux autres entraîneurs sur des petits soucis physiques des joueurs, des soucis momentanés ou à moyen terme.  

L’objectif, c’est d’être le plus fin possible dans l’organisation des journées et dans ce qu’on leur propose pour qu’ils arrivent dans les meilleures conditions physiques possibles les jours de matchs. Pour ce faire, il faut bien sûr bien connaître le joueur, mais aussi beaucoup échanger avec l’entraîneur tennis (Laurent Raymond), le médecin (Vincent Guillard), les kinés (Stéphane Vivier et Jérôme Bianchi). Les réflexions de chacun sont à prendre en considération dans l’élaboration du programme journalier. Dans une préparation aussi longue que celle-ci puisqu’elle a commencé à Melbourne, il faut aussi savoir proposer des moments plus ludiques dans les exercices physiques, même dans un cadre individualisé. Et puis viendront ici à Taipei City des séances collectives surtout quand on se rapprochera de l’échéance, notamment au travers des échauffements. On sait qu’ils aiment tous des petits jeux qui les challengent ! Cela permet de créer une émulation.

Je connais évidemment très bien Luca, pour travailler avec lui depuis de nombreuses années, mais les autres joueurs présents à Taipei City, je les ai tous croisés sur le circuit. Il reste à créer une intimité professionnelle. Leur demande à tous est double comme je l’ai dit : coller à leur programme d’entraînement personnel et élargir les propositions de travail et leur faire part de différentes observations qu’ils rapporteront à leurs entraîneurs.

En résumé, il faut être le plus proche possible de leur niveau de performance optimale.

FFT / Philippe Montigny
Laurent Laffite au plus près de l'échauffement de Quentin Halys.
1