Laurent Raymond, le nouvel entraîneur de l'équipe de France de Coupe Davis, décrit son rôle élargi auprès des joueurs français

30 janvier 2024

Laurent Raymond, le nouvel entraîneur de l'équipe de France de Coupe Davis, décrit son rôle élargi auprès des joueurs français

Effectivement, c’est beaucoup de fierté. C’est une proposition que m’a faite « Paulo ». C’est sympa car c’est d’abord un signe de confiance. On a beaucoup travaillé ensemble l’an passé, quand il était responsable du haut niveau masculin. On se connaît très bien. Je peux imaginer aussi que c’est un signe de confiance de la part des joueurs puisque le capitaine a dû les consulter. Je dois dire que je les connais tous, pour certains depuis très longtemps (sourire).

Pour ceux qui sont ici à Taipei City, j’ai le souvenir d’avoir vu Nicolas Mahut pour la première fois au CNE lors du Challenge Reebok lorsqu’il avait 11-12 ans (il y a donc une trentaine d’années) et de l’avoir entraîné sur quelques "blocs" à cette époque. J’étais aussi là à ses côtés quand avec Pierre-Hugues Herbert, que j’entraînais à l’époque, ils ont atteint leur première finale en Grand Chelem à l'Open d'Australie en 2015.

Je connais aussi Edouard (Roger-Vasselin) depuis longtemps, j’ai entraîné « Manna » (Adrian Mannarino) quand il avait 18 ans lorsque je suis arrivé à la FFT, j’ai connu Quentin (Halys) lorsque j’étais coordonnateur de haut niveau à l’INSEP, et j’ai plus récemment beaucoup côtoyé Luca (Van Assche) puisqu’on s’est beaucoup entraînés ensemble lorsque je travaillais avec Arthur (Fils).

Laurent Raymond dans son nouveau rôle d'entraîneur des Bleus.

© Laurent Raymond dans son nouveau rôle d'entraîneur des Bleus.

Effectivement j’ai une mission élargie, en accord avec Paul-Henri et Ivan (Ljubicic, directeur de la mission Ambition 2024 et du Haut niveau à la DTN). Il y a bien sûr ma mission Coupe Davis, qui a débuté auprès des joueurs français dès le début du grand tableau de l’Open d’Australie et qui a duré jusqu’à la fin du tournoi puisque nous nous sommes entraînés à Melbourne Park y compris après l’élimination des joueurs sélectionnés. Et puis il y a les Jeux olympiques en point de mire et la saison sur terre battue auparavant.

En tant qu’entraîneur, je vais donc me mettre à disposition de tous les joueurs français susceptibles de disputer les Jeux olympiques. Pour donner un coup de main ponctuel sur une semaine de tournoi par exemple. Le cercle de ces joueurs est très élargi, des tous meilleurs jusqu’aux jeunes qui se situent entre la 100e et la 200e place mondiale et qui pourraient intégrer plus tard l’équipe de France. Ainsi après cette rencontre face à la Chine Taipei, je vais aider Arthur Cazaux à préparer le tournoi de Dubaï.

Nous allons aussi mettre en place des stages collectifs de préparation, spécifiques à certaines échéances. Entre les Masters 1000 de Miami et de Monte-Carlo, nous allons ainsi proposer un stage d’une quinzaine de jours pour préparer les joueurs à la saison sur terre battue, sans doute dans le Sud de la France.

Ma 2e mission, en termes de priorité, est de préparer la rentrée de septembre prochain au CNE avec la génération des 2008 et 2009, qui vont venir à Roland-Garros à cette date. Pour préparer leur arrivée, je vais donc aller avant le stage terre battue au Pôle France de Poitiers, où s’entraînent quelques-uns des meilleurs jeunes de cette génération. Mais il n’y a pas que les pensionnaires de Poitiers qui peuvent être concernés pour la rentrée au CNE, il y a aussi des projets associés. Je serai notamment sur les trois tournois juniors du Cap d’Ail, d’Istres et de Beaulieu, avec Ivan Ljubicic, pour les voir de près et échanger avec leurs staffs. Cette génération s’annonce prometteuse.

Et ma 3e mission c’est aussi, si mon emploi du temps me le permet et j’espère qu’il me le permettra, d’aider Eric Winogradsky à entraîner le groupe "Ambition Grand Chelem" qui est destiné à essayer de relancer des joueurs qui ont déjà atteint le haut niveau et qui tentent de le retrouver (Fiona Ferro et Lucas Pouille bénéficient de ce service notamment).

Paul-Henri Mathieu, le capitaine, est épaulé par Laurent Raymond à Taipei City.

© Paul-Henri Mathieu, le capitaine, est épaulé par Laurent Raymond à Taipei City.

Avec "Paulo" nous serons bien sûr au plus près des joueurs sur le court pendant les séances d’entraînement, mais pas seulement. Nous allons partager tous les deux sur notre ressenti quotidien et essayer de préparer les matchs au mieux, en mettant nos joueurs dans les meilleures conditions possibles mais aussi en étudiant les adversaires. Nous avons déjà visionné des matchs des joueurs du Taipei chinois, et étudié leurs statistiques…

Nous avons déjà bien travaillé en Australie, où la Fédération nous a mis de très belles installations à notre disposition. Nous avons pu aussi, là-bas, échanger avec les entraîneurs respectifs de chacun de nos joueurs. Cette semaine, nous allons continuer de travailler notamment afin d’appréhender les conditions de jeu de la rencontre. Tous les jours, nous ferons le point avec "Paulo" et l’ensemble du staff pour jauger de la situation de nos joueurs.Nos objectifs de progression sont à court terme pour ce tour qualificatif, mais aussi à plus long terme, toutes les échéances importantes de 2024 dont on a parlé.