Le carnet de bord d'Arthur Fils, épisode 3

Nom : Arthur Fils

Âge : 17 ans

Club : Saint-Michel Sports Tennis

Signe caractéristique : tenant du titre de l'Orange Bowl... et vainqueur en double à Roland-Garros juniors !

Une bonne expérience en qualifs

Quel Roland-Garros de dingue ! C'est difficile de savoir par où commencer. Bon, je savais que je pouvais très bien jouer ici. Quand j’ai battu Tomic au premier tour des qualifications, j’ai pris pleinement conscience de mon niveau, même si je perds le match d'après face à Polmans.

Dans cette partie, il m’a manqué un peu de solidité. Mon adversaire était plus opportuniste que moi dans les moments clés. Je suis passé à côté au premier set, alors que le deuxième ne se joue pas à grand-chose.

Un carré bleu historique

Dans le tableau juniors, je sentais que je pouvais faire un excellent résultat. J’ai d’ailleurs plutôt très bien joué.. enfin on a tous très bien joué ! Quatre Français en demi-finales d'un Grand Chelem juniors (Arthur Fils donc, mais aussi Giovanni Mpetshi-Perricard, Sean Cuenin, et Luca Van Assche, ndlr), c'est fantastique.

On se connaît tous bien. "Gio" bien sûr, avec qui je m'entraîne, Sean, qui est aussi au CNE, et Luca qui s’entraîne de son côté, mais à Paris.

Des finales différentes

Je me suis qualifié pour les finales dans les deux tableaux. En simple, il fallait qu’il y en ait un qui gagne… et c'était Luca.

Déjà, il a très bien joué. Et je pense que j’étais plus tendu que lui. Je dirais surtout que je n’ai pas joué de la bonne manière. Tennistiquement, ça allait, physiquement, j’étais bien aussi... Mais tactiquement, je n’ai pas fait un bon match, contrairement à lui.

Puis, en double, lors de ma victoire avec "Gio" ce sont des supers souvenirs. Je vais les garder à vie, ils resteront gravés dans ma tête.

Un peu après ce jour-là, j'étais dans les tribunes pour voir le match de Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert, et ça donne envie de jouer des finales plus tard chez "les grands". Ce serait bien de le faire en simple... mais si on peut la jouer en double aussi avec "Gio", ce serait incroyable.

Des émotions très fortes

Si je devais garder une seule image de ce tournoi fou... J’hésite entre la demi-finale en simple ou les instants juste après la victoire en double. Les deux émotions étaient très fortes.

Mais le moment le plus intense, c'est sans doute la victoire en double, car ce n’était pas contre "Gio" mais avec lui. Pouvoir partager cette joie avec lui, le public, sur le court 14, le jour de mon anniversaire... c'était vraiment super.

Le public, les médias et la famille

Je n’ai pas de souci avec les médias et les questions des journalistes. J’essaye de prendre du recul sur ce que je fais, et je regarde ça de très loin en fait.

Sur le court, j’aime bien jouer avec le public, ressentir les ambiances, les émotions des fans. Quand les gens me poussent, ça m’aide beaucoup.

Ma famille a eu l'occasion de passer au stade durant le tournoi. Mes parents étaient là, et même ma sœur et mon petit frère sont venus pour les 8e. C’était une des premières fois qu’ils venaient me voir.

Après le match, c'est un super moment de les voir. Bon, je crois que les parties de tennis sont trop longues pour eux (rires). Mais à la fin, il y avait la victoire, et ils étaient contents pour moi.

L'après Roland

Après le tournoi, je suis rentré chez moi pour préparer et passer le bac. J’ai pris trois ou quatre jours off, avant de recommencer l’entraînement.

Mais j’étais vraiment fatigué après Roland... Un ou deux jours après, j’étais même "cuit".

Mise au vert

Maintenant, le programme est de jouer un juniors Grade 1 à Roehampton puis après direction Wimbledon ! En ce moment, je m'entraîne sur les courts en gazon du Racing Club.

C’est la première fois que je joue sur gazon, et c'est très étonnant. Ce ne sont pas du tout les mêmes repères. Ça va très vite, et ça rebondit très bas. Après, je parle des terrains du Lagardère, je ne sais pas pour ceux en Angleterre... Mais quand tu viens de la terre, c’est dur de s’habituer.

Je vais essayer de passer mon premier tour à Wimbledon, mais honnêtement, sur herbe, je ne sais pas du tout ce que ça va donner (rires). Si je me sens bien, je vais jouer pour gagner le tournoi bien sûr. Sur gazon, j’ai des armes mais il faut que j’arrive à les utiliser. 

Et puis bien sûr, j'attends les résultats du bac le 6 juillet... en plein pendant Wimbledon !