Loïs Boisson sera opposée mercredi à Mirra Andreeva, 6e mondiale, en quarts de finale à Roland-Garros. Un sacré défi... Mais pas insurmontable selon Fiona Ferro, qui a affronté les deux joueuses il y a deux ans.
S'il y a une joueuse bien placée pour décrypter les enjeux du quart de finale entre Loïs Boisson et Mirra Andreeva mercredi sur le court Philippe-Chatrier, c'est elle. Il y a deux ans, au printemps 2023, Fiona Ferro avait affronté les deux joueuses.
"J'ai joué Mirra en avril, pour une finale de 60000$, puis Loïs en juin, se rappelle 'Fio'. Andreeva, j'avais trouvé qu'elle était impressionnante de justesse. J'avais gagné le 1er et j'étais en bonne position dans le 2e. Avec mon coup droit, j'arrivais à dicter le jeu. Et finalement, elle avait ralenti le jeu et réussi à me bloquer sur mon revers, le match s'était alors complètement inversé. Elle avait réussi à trouver des solutions tactiques pour gagner en trois. C'est sa grande qualité : trouver les failles de son adversaire et toujours pouvoir changer de tactique".
Impressionnante... à l'entraînement
Pour Loïs, la mue vers le haut niveau a été plus longue, les blessures se sont multipliées, et sa carrière a été bien plus confidentielle. Mais Fiona sait très bien de quoi elle est capable. D'autant plus qu'avant de la jouer en tournoi, elles l'a côtoyé dans un groupe d'entraînement de la FFT. Une expérience qui n'a pas duré, mais "Fio" avait été impressionnée par le tennis de sa compatriote.
"C'est une des rares filles contre laquelle je n'arrivais pas à mettre plus de 3 ou 4 jeux par set à l'entraînement. Elle avait une lourdeur de frappe au service et en coup droit qui me mettaient hors de portée. Je n'arrivais pas à prendre le jeu à mon compte. Du coup, je ne suis pas étonnée de la voir rivaliser avec les joueuses pendant ce Roland".
"À l'époque, il y avait une différence de niveau entre ce qu'elle faisait en match et à l'entraînement. Mais elle est devenue plus régulière. Elle a su trouver une structure qui l'a aidé à trouver de la constance. Surtout, ce qui m'impressionne, c'est qu'elle arrive à garder cette constance au fil des matchs. Ce n'est pas une fille très expansive, elle ne parle pas pendant des heures, mais elle est incroyablement rigoureuse. Elle passe une heure à s'échauffer, deux à s'étirer !".
Le temps, la clef de tout
Face au talent d'Andreeva pour emberlificoter ses adversaires, Fiona Ferro voit une solution pour sa compatriote : la priver de temps. "Si elle ne peut pas la laisser respirer... explique-t-elle. J'ai l'impression que les seules joueuses contre lesquelles Andreeva a du mal, c'est celles qui la prennent de vitesse en imposant leur puissance. Sinon elle arrive toujours à manœuvrer son adversaire pour retourner les situations".
Bonne nouvelle : de la puissance, Loïs en a en réserve. "Je pense que Loïs a complètement les capacités pour mettre Andreeva hors de portée, renchérit Ferro. Maintenant, il faut le faire pendant un match entier et sans 'up and down'. À force de travail, elle a réussi à hisser son niveau de jeu au niveau des meilleures. Et franchement, je trouve qu'elle joue de manière incroyable. Pegula (que Boisson a battu en 8e) a vraiment fait un super match. Quand on peut battre ce genre de joueuse, il n'y a pas de raison que ce soit impossible à refaire".
