Instaurée en 2021, la stratégie de féminisation a évolué et s’applique désormais à l’ensemble de l’écosystème FFT. Proposé par Eliane Hébraud, vice-présidente, en concertation avec l’ensemble des directions fédérales, ce nouveau plan à 360°, désormais en place, présente des objectifs très ambitieux.
Lors du précédent mandat achevé en 2024, la FFT avait mis en place la première étape de sa stratégie de féminisation, axant ce plan prioritairement sur la pratique du tennis loisir. Le travail réalisé pendant quatre ans a commencé à porter ses fruits, avec une hausse globale des licenciées féminines (+82 000 depuis 2021). Après Dominique Decoux, c’est Eliane Hébraud, vice-présidente en charge de la féminisation, des relations institutionnelles et de l’accompagnement des élus, qui a pris le relai pour cette deuxième phase d’une stratégie désormais orientée à 360 degrés : « Un énorme travail a déjà été fait pendant quatre ans. Pour ce deuxième mandat, la stratégie de féminisation est passée de la Direction « Clubs, Pratiques et Territoires » à la direction « Engagement et Héritage ». Ce n’est pas anodin, on n’est plus seulement dans une logique de féminisation de la pratique, mais dans une transversalité qui implique la globalité de l’écosystème fédéral. Pour ce nouveau plan, nous avons ainsi demandé à toutes les directions de la Fédération un état des lieux et des objectifs pour chaque domaine concerné. Nous avons alors coconstruit le plan en concertation, ce qui était essentiel. Il est impératif d’y aller tous ensemble pour aller plus loin et gagner tous ensemble. »
Les phases de co-conception et de validation étant achevées, place au déploiement dans les territoires, grâce au réseau de Référents Féminisation des Ligues. « Nous leur avons notamment confié la mission de décliner ce rôle d’ambassadeur dans les comités départementaux en y fédérant également des référents, précise Eliane Hébraud. Certaines Ligues sont même déjà allées un peu plus loin, avec des référents dans les clubs, ce qui permet un maillage complet du territoire. »
Eliane Hébraud ne parle pas de priorité, mais préfère évoquer des domaines dans lesquels il faut avancer rapidement, comme la gouvernance ou l’enseignement : « Concernant la gouvernance, la loi nous a d’ores et déjà imposé des choses et nous pouvons aller un peu plus loin, en particulier dans les départements, ou encore dans nos commissions. Un groupe de travail a été formé pour plancher sur ce sujet. Il y a aussi un gros travail à fournir sur l’enseignement, un domaine où il faut vraiment avancer. Et on poursuit bien sûr nos actions en faveur de la féminisation des pratiques, de tous âges, loisir ou haut niveau, sans oublier les personnes en situation de handicap. Nous n’avons pas une priorité, mais des priorités. »
« A nous tous de jouer collectivement »
Sur chaque domaine travaillé, des objectifs chiffrés ont été fixés. De 14 % d’enseignantes en 2025, le plan vise par exemple 20 % à échéance 2028. Un résultat ambitieux à atteindre grâce à la mise en place d’actions telles que la formation Coach Inclusion FFT x WTA à destination des cadres techniques féminines des ligues et entraîneurs femmes à haut potentiel, la création du module en e-learning « Entraînement et déconstruction des stéréotypes de genre », l’application de quotas au groupe de « Coachs Juniors » dans le cadre du dispositif Optimisation Galaxie Tennis ou encore l’organisation de colloques évoquant notamment la question de parentalité dans le métier. « Il va falloir régulièrement évaluer pour voir comment nous avançons, insiste Eliane Hébraud. Et il faudra être capable de corriger, de modifier des choses si nous n’avançons pas assez bien ou pas assez vite. Évidemment, ce plan va évoluer, il n’est pas figé. » Parmi les autres objectifs visés, la parité dans les gouvernances des Ligues et comités départementaux, commissions incluses, une augmentation significative des joueuses de tennis, mais aussi de padel, de pickleball et de beach tennis, plus de tournois ITF W35 et W15 en France, 35 % de ballos filles à Roland-Garros et 45 % au Rolex Paris Masters, ou encore davantage d’arbitres et juges-arbitres féminines.
« Maintenant, c’est à nous de jouer, conclut Eliane Hébraud. C’est à nous tous de jouer, collectivement. J’ai été agréablement surprise par la prise de conscience de toutes les directions quant à l’importance de cette stratégie. Tous les acteurs de notre écosystème ont compris qu’il ne s’agit pas seulement de parler de féminisation, mais de gagner sur tous les tableaux. La motivation est également présente dans les territoires, avec beaucoup de référentes et référents très enthousiastes. C’est encourageant et il y a de bonnes raisons d’être optimiste. »
E. Couderc
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