Wimbledon : les grands débuts de Ksénia Chasteau sur gazon
M.T. à. Wimbledon
8 juillet 2025
Pour la première fois de sa jeune carrière, Ksénia Chasteau va entrer en lice à Wimbledon, sur une surface qu’elle apprivoise depuis peu.
La magie du Grand Chelem londonien
"Je ne vais pas réussir à être concentrée avec cette vue !" Enthousiaste et souriante, Ksénia Chasteau s’est prêtée au jeu de l’interview juste après le tirage au sort de l’épreuve du simple dames en tennis-fauteuil. Les yeux pétillants et rivés vers le court 14, la Française est consciente de vivre un véritable rêve éveillé depuis quelques jours.
"C’est incroyable ici, l’énergie est folle, le lieu aussi ! Même la couleur de l’herbe (rires) ! Ce n’est que de l’herbe, mais je ne sais pas, c’est fou !" Une fois l'euphorie passée, c’est avec calme et sérénité que la 11e joueuse mondiale a évoqué cette nouvelle aventure, à quelques heures de son entrée en lice dans la compétition. "Le tournoi de Wimbledon, c’est celui que j’attendais le plus parce qu’il est tellement à part, a-t-elle confié. C’est une surface qu’on ne voit pas dans les autres tournois ! En fait, si on ne fait pas Wimbledon, on ne découvre jamais le gazon."
© Marine Andrieux / FFT
Ksénia Chasteau lors des Jeux paralympiques 2024
Et justement, le gazon, elle apprend à le dompter depuis peu. Si Ksénia Chasteau connaît bien les tournois du Grand Chelem – elle a été sacrée chez les juniors à l’US Open en 2023 et à Roland-Garros en 2024 et a fait ses débuts "chez les grands" Porte d'Auteuil cette saison –, elle n’avait encore jamais joué à Londres. Il y a quelques jours, elle a pu se familiariser avec la surface à l’occasion d’un tournoi organisé à Roehampton. Une première face à la Néerlandaise Lizzy De Greef, pour prendre ses marques. "Mon premier match était énorme ! a détaillé l’intéressée, j’ai perdu en trois sets (6/7(9), 7/6(5), 6/3) mais je me suis procurée cinq balles de match ! Malheureusement j’ai perdu contre une joueuse qui avait déjà joué sur gazon, qui avait déjà fait un Wimbledon et qui est n°9 mondiale. Mais l’expérience était dingue !"
Une occasion mémorable et idéale pour la Tricolore, qui a conscience des opportunités que cette surface peut offrir. "C’est une surface qui m’a tout de suite séduite, je pense que je vais adorer ! C’est juste la parfaite surface pour les joueurs qui aiment varier, proposer des choses et être créatifs. Je n’avais jamais compris pourquoi Carlos Alcaraz était fort sur cette surface, mais maintenant je comprends ! Il faut être efficace, rapide, mais aussi très créatif et il faut rester très calme. Je pense que tout est démultiplié sur gazon, c’est pour ça qu’il y a énormément de surprises."
Une adaptation optimale
Pour pouvoir effectuer ses grands débuts sur herbe, Ksénia a dû adapter sa préparation et son matériel. "J’ai énormément mis l’accent sur le côté nerveux ces derniers temps, a-t-elle expliqué. En tennis-fauteuil, c’est la pire surface pour se déplacer ! C'est difficile physiquement mais aussi techniquement parce qu’il faut être simple et intelligent dans les trajectoires mais aussi explosif ! C’est une surface très exigeante."
Et pour y parvenir, il faut aussi miser sur l’utilisation la plus optimale possible des pneus. S’il faut légèrement les sous-gonfler pour se déplacer idéalement sur terre battue – surface que la championne de France 2024 et 2025 maîtrise désormais à la perfection –, il faut à l’inverse les sur-gonfler pour le gazon. "Ça permet de rester à la surface de l’herbe et de ne pas s‘enfoncer dedans. Je veux vraiment être la plus élevée possible pour pouvoir vraiment accrocher l’herbe."
Un grand défi dès le premier tour
A l'occasion de sa première rencontre dans cette édition 2025 du Grand Chelem londonien, Ksénia évoluera face à une joueuse qu’elle connaît bien : Aniek Van Koot. "C’est elle qui m’a appris le tirage, a-t-elle raconté. Elle m’a dit avec un grand sourire : on se joue demain !"
N°2 mondiale, finaliste de l’édition passée et championne au All England Club en 2019, la Néerlandaise représente une grande étape à franchir pour la Française. Mais cette dernière s’avance confiante et sûre de sa force à l'issue d'une préparation rigoureuse et sérieuse. "Ça va être un beau combat, c’est certain. C’est une fille qui ne lâche pas beaucoup. Elle a un chip de revers très solide, mais je pense que tous les premiers tours d’un Grand Chelem sont durs mentalement, physiquement et tennistiquement, alors on verra ce que ça donne !"