Après son exploit en huitièmes de finale aux dépens de la n°3 mondiale Jessica Pegula, Loïs Boisson va affronter en quarts de finale une joueuse moins bien classée, Mirra Andreeva, n°6 à la WTA. Mais le style de jeu de la jeune élève de Conchita Martinez présentera un défi encore plus grand à relever pour la Française.
À chacun son Everest, à chaque tour son grand défi. Loïs Boisson vit une sorte de conte de fées dans ce Roland-Garros 2025, elle qui n'avait jamais participé à un tableau final de Grand Chelem auparavant. Mais pour la Dijonnaise, une défaite en quart de finale ne serait pas un "happy end". Elle l'a dit sans forfanterie, l'élève de Florian Reynet veut aller au bout du tournoi. Après tout, elle a le droit de rêver, elle qui revient de si loin, d'une rupture d'un ligament au genou gauche en mai 2024.
Invitée par la FFT, la 361e mondiale a vécu sa victoire au 1er tour contre Elise Mertens comme "une belle récompense". Lors de son accession au 3e tour après avoir battu l'Ukrainienne Anhelina Kalinina, elle disait déjà "vouloir aller le plus loin possible". Sa victoire contre Elsa Jacquemot a été accueillie tout aussi sobrement. "On reste hyper focus, le tournoi n'est pas terminé", disait-elle au micro de la FFT. Et après avoir vaincu la n°3 mondiale, sur le court Philippe-Chatrier, la Dijonnaise de 22 ans a gardé les pieds sur terre et s'est vite projetée sur la suite : "Ça représente déjà beaucoup, un quart de finale c'est génial, mais j'espère aller encore plus loin."
Boisson, record de coups gagnants et du temps passé sur le court
Plus loin, c'est donc dans l'immédiat les demi-finales. Si Loïs Boisson les rejoint, elle deviendra la plus jeune Française à se hisser dans le dernier carré en Grand Chelem depuis Amélie Mauresmo à Wimbledon en 1999. Celle qui est des huit quarts de finaliste la plus prolifique en coups gagnants en quatre matchs (133) est aussi celle qui a passé le plus de temps sur le court (8 heures et 14 minutes). En comparaison, sa future adversaire Mirra Andreeva n'a dépensé que 5 heures et 27 minutes d'énergie en match.
Mais ce n'est pas tellement la dimension physique qui pourrait être le principal obstacle à franchir pour Loïs, une véritable athlète réputée pour être une très grande travailleuse. Sa page Instagram en témoigne, elle passe beaucoup de temps en salle physique. Non, c'est davantage la dimension tactique de ce quart de finale qui prête au doute. Autant la science de la terre battue de la Française, avec son coup droit lifté bondissant et son service kické, ont pu gêner Jessica Pegula, peu aguerrie sur cette surface, autant Mirra Andreeva, malgré sa jeunesse (18 ans), s'annonce plus difficile à manœuvrer.
Amorties et émotions fortes annoncées
Loïs Boisson sait que l'avantage de la surface sera moindre cette fois. Elle va vivre un tout autre match. "Andreeva, ce n'est pas le même style de jeu que Pegula. Elle varie plus. Elle a un très bon revers. Elle est très solide des deux côtés. Je pense qu'il va falloir s’attendre à ce qu'il y ait des échanges. De mon côté, je pense que cela ne va pas changer mon plan de jeu. Quelques petits détails à adapter, mais ça ne changera pas."
Programmé sur le court Philippe-Chatrier en deuxième match, ce quart de finale historique entre deux jeunes ambitieuses pourrait réserver des échanges longs, spectaculaires. Les amorties, les contre-pieds, et des coups droits gagnants de la favorite du public sont espérés. Une chose est sûre, pour Boisson, ce sera un nouveau match à émotions fortes. Mais ça aussi, elle a montré qu'elle savait le gérer. "Sûrement qu’il se passe des choses autour de moi. Je reste pas mal dans ma bulle pendant ce tournoi. J'essaie de ne pas voir tout ce qui se passe autour. Ma vie ne change pas, cela ne va rien changer."
De toute façon, Loïs Boisson a déjà changé de dimension. Le style d'adversaire, c'est sûr, ne sera pas le même mercredi après-midi. Mais sa détermination à rester dans le tournoi reste la même...
© Andre Fereira / FFT
Mirra Andreeva, une joueuse qui varie beaucoup, va proposer un tout autre défi à Loïs Boisson.
