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Equipes de France

Championnats du monde de padel : ''une semaine inoubliable''

Capitaine de l'équipe de France masculine, Alexis Salles revient sur la 4e place des Bleus à Asunción.
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De retour d’Asunción au Paraguay où avaient lieu les championnats du monde de padel du 29 octobre au 4 novembre, Alexis Salles (sélectionneur de l’équipe de France masculine) revient pour nous sur le beau mondial des Bleus qui terminent à la 4e place chez les hommes et à la 5e chez les femmes.

 

Alexis, vous revenez du Paraguay avec une 4e place chez les hommes et une 5e chez les femmes, c’est la première fois que l’équipe de France réussit de tels résultats lors de championnats du monde non ?

Oui c’est une belle première. Les femmes avaient déjà terminé troisièmes à Cancún en 2012 mais les hommes n'avaient jamais été aussi bien classés. 

Le bilan est donc plutôt très positif…

Oui, je suis vraiment content de notre résultat. On y allait avec l’objectif de finir dans les huit premiers. Devant, il y avait l’Argentine et l’Espagne qui étaient vraiment au-dessus puis le Brésil, le Portugal et l’Italie (qui a naturalisé trois très bons joueurs argentins). Sur le papier ces cinq pays sont devant et on ne savait pas trop comment se positionner par rapport au Paraguay, à l’Uruguay ou au Mexique qui sont aussi des pays qui jouent bien.

Moi je m’étais dit qu’en étant bons on pouvait viser la 6e place. On s’est bien préparés grâce aux quatre quatre jours d’entraînement sur place prévus par la FFT et ça nous a vraiment aidés. Tout le monde a été très sérieux, on s’est bien entraînés, on a partagé du temps ensemble, ça nous a soudés et ensuite on a su profiter de notre chance au tirage.

 

Vous avez d’abord été placés dans la poule de l’Espagne et du Paraguay et de la Suède...

Oui et il fallait finir à l’une des deux premières places pour se qualifier pour les quarts. On a commencé contre le Paraguay ce qui n’était pas évident car c’est une bonne équipe qui a fini par battre l’Italie dans le match pour la 9e place. On a fait une belle perf.

On méritait vraiment de sortir de la poule mais on a encore eu un peu de chance lors du tirage au sort pour les affiches des quarts de finale. On est tombés contre l’Uruguay alors qu’on aurait pu se retrouver face à l’Argentine ou le Brésil. Et puis on a été bons car on a quand même battu les Urugayens qui avait terminé quatrièmes des derniers mondiaux.

 

En demi-finale contre l’Argentine, la marche était trop haute…

Oui, il n’y avait rien à faire. Les joueurs ont super bien joué, ils étaient vraiment motivés mais en face on avait plusieurs des meilleurs joueurs du monde. 

 

Et pour la troisième place vous affrontiez le Brésil.

C’était une journée un peu apocalyptique. Quand on s’est réveillés il faisait super beau et très chaud. Et puis en une heure le temps a tourné et un genre d’ouragan ou mini-tornade s’est abattue sur la ville. Il y a eu des inondations un peu partout et pas mal de dégâts. Nous on était coincés au club, sans beaucoup d’infos. Mais on a fini par jouer sur un terrain semi-couvert contre le Brésil et leur joueur star Pablo Lima, ex-numéro un mondial et actuel numéro deux. On a perdu 2-0 mais la paire Benjamin Tison/ Adrien Maigret a frôlé l'exploit en ne perdant que 7/5 au troisième.

 

Ils avaient pourtant fait un super début de match…

Oui ils jouaient contre une très bonne équipe et avaient très bien débuté en remportant le premier set. Mais en début de deuxième set, Benjamin a chuté et s’est assommé contre la vitre. Il a eu du mal à récupérer et n’a commencé à rejouer normalement que dans le troisième set. Même après le match, il était encore un peu KO alors on l’a emmené à l’hôpital pour passer un scanner. On ne voulait prendre aucun risque, surtout à la veille du retour en avion. Mais heureusement tout était normal. C’est dommage que Bastien et Johan n’ait pas eu l’occasion de disputer le troisième match décisif mais c’était quand même assez fort en face.

 

Quelle a été votre plus grande satisfaction au Paraguay?

La vie de groupe. Ils ont tous leur personnalité mais on a bien discuté et ça s’est super bien passé. Tout le monde s’entendait bien, filles et garçons. De mon côté, ça s’est très bien passé en tant que capitaine. Ils ont été à l’écoute. Moi je me suis aussi adapté à eux après avoir fait des entretiens individuels et par paires pour les connaître mieux. J’ai la sensation d’avoir fait du bon boulot tant au bord du terrain que dans la gestion du groupe. Évidemment il y a des choses à améliorer mais c’est l’objectif pour les prochaines compétitions.

 

Quel est votre meilleur souvenir de ces championnats du monde 2018?

C’était une très belle semaine mais si je devais retenir un moment ça serait la victoire contre l’Uruguay en quarts évidemment ! La défaite de Johan Bergeron et Bastien Blanqué 7/6 au troisième après avoir eu cinq balles de match a été dure mais derrière Adrien Maigret et Benjamin Tison et Jérémy Scatena et Robin Haziza ont été chercher la victoire. Ce moment et l’euphorie qui a suivi jusqu’à l’hôtel après resteront forcément gravés dans nos mémoires !

 

Quels sont pour vous les axes de progression à privilégier ?

On aurait besoin d’avoir un plus grand vivier et pour ça il faut un peu de temps et que le padel continue à se développer en France. Pour l’instant, on a sept joueurs très compétitifs, c’est trop peu car si une paire se blesse on n’est plus au niveau. Il faut aller vers l’Espagne pour apprendre. On va faire un bilan plus poussé dans les semaines à venir avec les différentes équipes de la FFT et essayer de faire venir un entraîneur espagnol pour le prochain stage de l’équipe de France.

 

Et quels sont vos objectifs pour les prochains grands rendez-vous internationaux? 

Aller chercher le podium chez les filles et les garçons lors des championnats d’Europe à Lisbonne l'an prochain. Les filles ont déjà fait troisièmes mais je pense qu’elles peuvent viser la deuxième place car elles ont perdu de peu contre le Portugal à Asunción. Nous on visera la troisième place contre l’Italie et si on continue à progresser c’est jouable.

 

 

Propos recueillis par Amandine Reymond

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