Loïs Boisson, 361e mondiale, est en huitièmes de finale à Roland-Garros ! Au terme d'un match haletant, la joueuse du TC Nice Giordan a vaincu une autre wild-card française, Elsa Jacqemot, 6/3, 0/6, 7/5. Le rêve se prolonge pour celle qui s'était gravement blessée il y a un an...
On s'excuse d'entrée pour le mauvais jeu de mots, mais Loïs Boisson s'en est peut-être sortie grâce à sa soif de victoires... II y a un an, la joueuse de Florian Reynaud s'était gravement blessée au genou. C'est peut-être parce qu'elle revient de tant de souffrance et de doute qu'elle est parvenue à surpasser sa douleur dans ce 3e tour face à Elsa Jacquemot. Longtemps, on a cru qu'elle n'irait pas au bout du match. et pourtant, elle l'a gagné...
Dans ce duel fratricide entre les deux invitées de choix de ces seizièmes de finale, Loïs Boisson a d'abord largement dominé les débats, grâce à son coup droit bombé et son surplus de puissance face à une Elsa Jacquemot déterminée, mais trop souvent sur la défensive. Et puis une grimace, un regard inquiet vers son clan, et soudain Loïs n'était plus la même.
D'évidence touchée physiquement, au niveau du genou gauche, la native de Dijon s'est longuement fait soigner sur le court après le gain du 1er set. La deuxième manche a tourné court : 6/0 pour Elsa Jacquemot.
Au début du dernier acte, les débats se sont rééquilibrés, avec une Boisson plus énergique et une Jacquemot bondissante et plus audacieuse. A 3-3, Loïs a réussi un premier break. Annulé par Elsa dans la foulée. A 4-4, nouveau break. Mais à 30-15, à deux points du match, la future gagnante a été un peu rattrapée par le stress.
Le 3e break consécutif a été le bon pour Boisson. Son coup droit a retrouvé sa précision et Jacquemot a laissé échapper un dernier revers qui a libéré la joie et de sourire de celle qui devient la joueuse la plus mal classée à la WTA à atteindre les huitièmes de finale à Roland-Garros (hors classement protégé, puisque Serena Williams l'avait été en 2018 avec le 361e rang).
📊 Bénéficiaire d'une invitation, elles se sont qualifiées en seconde semaine de Roland-Garros :
— Jeu, Set et Maths (@JeuSetMaths) May 31, 2025
🇫🇷 1994 : Alexia Dechaume (N°197)
🇫🇷 2002 : Mary Pierce (N°132)
🇫🇷 2014 : Pauline Parmentier (N°145)
🇫🇷 2025 : Lois Boisson (N°361) 🆕 pic.twitter.com/rezzYwSsBe
Loiïs Boisson était évidemment aux anges après ce match où elle est passée par toutes les émotions. Au micro du speaker, d'une voix un peu étouffée, elle a pu se rendre compte de la portée de ce succès. Huitième de finale à "Roland"...
"Merci à vous, c'était incroyable comme ambiance. C'est dur de jouer contre une Française, quelqu'un qu'on connait bien mais nous avons fait un bon match, c'est super pour le tennis français. Je me sens bien ici, il y a un bruit différent, une ambiance différente et c'est aussi grâce à vous (le public)."
Face à la presse, la dernière Française en lice dans le tournoi a exprimé une forme de soulagement avec un flegme assez impressionnant. "Cette douleur au genou, je la connais, elle ne m'inquiète pas pour la suite, mais elle m'a vraiment gênée, presque tout le match sauf à la fin où ça allait mieux. Je suis contente de m'en être sortie."
Elsa Jacquemot, elle, a voulu retenir son état d'esprit. "Mon tennis n'était pas au top aujourd'hui mais j'ai toujours eu une attitude positive. C'est ça que je vais retenir. Ce Roland-Garros va beaucoup m'apporter. J'ai vécu des émotions incroyables ici."
La suite pour Loïs, ce sera face à la n°3 mondiale, Jessica Pegula, finaliste du dernier US Open. L'Américaine partira évidemment favorite. Mais si Loïs Boisson parvient à être à 100% physiquement, une sensation est possible. La fille de l'ancien basketteur (Yann) de l'ASVEL a tout pour briller sur terre battue. Quand on a goûté à l'ivresse de la victoire, on a envie de prolonger la fête, avec un tel patronyme...
