Edouard Roger-Vasselin : "J’ai hâte d’y être"

17 août 2023

Edouard Roger-Vasselin Coupe Davis | Fédération française de tennis

Convoqué pour représenter l’équipe de France lors de la prochaine Coupe Davis, Edouard Roger-Vasselin s’est livré sur ses sentiments et son excitation avant de partir à Manchester avec les Bleus en septembre.

Comment as-tu appris la nouvelle de cette convocation avec les Bleus ? 

C’était un peu dans les petits papiers depuis un petit moment du fait que j’ai des bons résultats en double depuis un an maintenant. Après avoir gagné le Masters 1000 de Miami, j’avais eu Sébastien Grosjean au téléphone qui m'avait dit : "tu pourrais faire partie des plans". Rien n'était sûr, mais au fur et à mesure de l'année, en continuant les bonnes performances, je savais que j'avais ma chance. On me l'a annoncé deux ou trois jours avant l’annonce officielle, c’était une belle nouvelle. 

J'ai été appelé trois ou quatre fois déjà, mais j’avais fini 5e joueur donc cette fois-ci, c'est une nouvelle convocation mais ce serait une première sélection officielle. Je touche du bois pour que rien ne m’arrive et que je puisse partir avec les copains à Manchester !

Edouard Roger-Vasselin et Santiago Gonzalez, titrés à Miami en 2023

© Sindy Thomas / FFT

Edouard Roger-Vasselin et Santiago Gonzalez, titrés à Miami en 2023

Tu réalises une très belle saison en double : est-ce que la sélection potentielle était une motivation supplémentaire de bien jouer et de gagner ?

Oui, complètement ! Je serais déçu de ne pas connaitre ça (la sélection), parce que je ne sais pas combien d’années il me reste. Mais c’était un objectif depuis le début de ma carrière, ça a pris du temps mais depuis deux ans, depuis que j’ai fait mon retour après ma blessure, après mon opération, c’était vraiment des choses qui me tenaient à cœur. Je voulais repartir, j'avais envie de me donner une chance de représenter la France donc ça passe par des bonnes prestations et des bonnes performances au quotidien. La sélection, ça restait dans un coin de ma tête, sans me mettre trop de pression non plus parce que j’ai attendu suffisamment longtemps pour savoir que parfois il y a des meilleurs joueurs, parfois ce n’est pas le bon moment... Mais c'est resté dans un coin de ma tête sans me mettre une pression inutile. 

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Comment tu te sens cette saison ? Ça fait quelques années que tu es sur le circuit, mais cette année tu as remporté les trois finales que tu as joué, est-ce qu'on peut dire que tu es au sommet de ta carrière et que c'est le meilleur moment pour toi de représenter la France ? 

Oui et non... C’est sûr que j’ai quelques années d’expérience donc tennistiquement j'ai plus de connaissances et je me sens mieux à ce niveau-là. Mais physiquement, je me sentais mieux il y a dix ans ! Je pouvais jouer en simple aussi, j’étais dans le top 50, je pouvais prétendre à jouer en simple et en double en Coupe Davis. Là, aujourd'hui, je préfère que les gars jouent à ma place quand même (rires).

Je ne pense pas que je serais un bon remplaçant en simple mais j’ai gagné en expérience et je me sens mieux, plus à l’aise sur plein de petites choses sur la spécificité du double. En revanche c’est sûr que physiquement je ne peux pas faire des allers-retours comme je faisais il y a dix ans mais pour le double ça suffit amplement il n’y a pas de souci à se faire là-dessus. 

Tu formeras sûrement la paire de double avec Nicolas Mahut : vous vous connaissez bien, vous avez déjà joué et gagné ensemble, comment abordes-tu ces rencontres ? 

On n’en a pas parlé, mais j’imagine que sur le papier c'est l'idée. Même si tout le monde sera prêt à jouer, bien sûr. 

Avec "Nico", on a fait des bons résultats tout au long de notre carrière, on a joué ensemble, on a gagné des tournois ensemble, dont deux l’hiver dernier. On se connait bien sur le court et personnellement aussi puisqu'on vient de la même région. Cela fait 30 ans que l'on se côtoie. C'est sûr que si on était amenés à jouer tous les deux ça me rassurerait, on a connu plein de matchs ensemble, on a aussi joué une finale de Grand Chelem, à Wimbledon, donc ce serait forcément rassurant. Surtout pour une première sélection.

Il y a une anecdote un peu amusante dans cette convocation : tu es un "petit nouveau" tout comme Arthur Fils et pourtant vous n'en êtes pas au même point de votre carrière...

Je pense qu’on est autant excités l’un que l’autre finalement donc c’est ça qui est rigolo ! Même si je crois que je suis deux fois plus âgé que lui, mais on va connaitre notre première sélection et on aura la même excitation. 

On est à Cincinnati ensemble, je l'ai croisé il y a quelques jours et je l'ai félicité mais il ne savait pas que c'était aussi ma première sélection. Il m'a dit : "toi aussi t’es dans l’équipe, comme d’habitude !" Et je lui ai expliqué que non, c'était aussi une première pour moi, donc il était assez étonné. C'est marrant, on va pouvoir apprendre à se connaître un peu plus. On se croise depuis quelques temps sur le circuit, mais je ne le connais pas encore très bien.

Vous êtes une équipe plutôt homogène, quels sont vos points forts ? 

Adrian (Mannarino) et Ugo (Humbert) sont en pleine forme, ils reviennent à leur meilleur niveau, Arthur (Fils) va amener cette fraîcheur, cette jeunesse, qui est toujours bonne dans un groupe et tout ça avec l’expérience de "Nico" (Mahut), donc c’est vrai que c’est une belle équipe.

On va passer au moins une semaine, voire dix jours ensemble, avec trois matchs, donc ça va être une belle aventure dans tous les cas et je pense qu’il y a moyen de faire un bon résultat parce qu'il y a surtout des très bons joueurs donc j’ai hâte d’y être et j’ai hâte de vivre ça avec les gars ! 

Nicolas Mahut, Ugo Humbert, Benjamin Bonzi et Adrian Mannarino en février dernier lors de la rencontre contre la Hongrie.

© Philippe Montigny / FFT

Nicolas Mahut, Ugo Humbert, Benjamin Bonzi et Adrian Mannarino en février dernier lors de la rencontre contre la Hongrie.

Que penses-tu de votre groupe B avec l'Australie, la Grande-Bretagne et la Suisse ? 

Je connais très bien évidemment tous les joueurs en simple. En double, ils ont plusieurs possibilité donc c’est difficile d’imaginer à l’avance ce qu’il va se passer. Mais ce sont tous également des adversaires très homogènes, la Grande-Bretagne paraît meilleure sur le papier, mais ça va être des matchs accrochés. Il y aura des petites surprises et j'espère que nous en ferons partie pour rapporter les points nécessaires pour se qualifier pour la phase finale ! 

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