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Paratennis

Michaël Jérémiasz : "Créer un élan"

Michaël Jérémiasz, porte-drapeau de la France aux jeux Paralympiques de Rio, s’est lancé dans un ambitieux projet de documentaire aux côtés du réalisateur Philippe Fontana.
Texte

Ce documentaire qui évoquera l’importance considérable qu’a eu le sport pour la cause des personnes handicapées. Interview en avant-première.

Qu’est-ce qui a vous a motivé à vous lancer dans la réalisation de De l’ombre à la lumière ?


Mon ami Philippe Fontana et moi-même avons monté une boîte de production avec l’ambition de produire des films à impact, qui traitent de populations souvent discriminées. Notre projet raconte comment le sport – l’éducation physique – a changé les conditions de vie des personnes handicapées dans le monde depuis 150 ans, et changé aussi la perception qu’elles ont d’elles-mêmes. Pendant longtemps, les handicapés étaient des bêtes de foire, on euthanasiait encore des personnes souffrant d’un handicap mental au début du XXe siècle. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes handicapées font du sport, de la compétition. Certains deviennent des champions et des championnes. Nous voulons partir à leur rencontre. Ce ne sera pas forcément des rencontres avec des champions très connus, mais des hommes et des femmes qui se sont battus pour leurs droits et pour l’intérêt général.
 

Quel est le but du film ?


C’est un film historique et politique qui raconte une histoire inconnue du grand public. Nous souhaitons montrer les vertus du sport, ce qu’il peut apporter à nos vies. Il y a beaucoup à faire afin d’encourager la pratique sportive pour tous. Nous souhaitons raconter les liens entre sport et handicap, à travers l’expérience des gens concernés. À quelques années de Paris 2024, c’est aussi l’occasion de sensibiliser le public et de créer un élan.
 

Votre parcours sera-t-il abordé ?


Oui, je vais mettre ma petite histoire à contribution pour écrire la grande.

 

Ressentez-vous une prise de conscience générale sur la question du handicap ?


Peut-être… Mais très lente. Ça fait 21 ans que je suis en fauteuil. Il y a encore de la peur, de l’ignorance, de la discrimination en France et partout dans le monde. La société ne donne pas sa place à tous. Le sport est un excellent angle pour aborder ce vrai sujet de société.

 

Le parasport et les personnes handicapées sont-ils sous-médiatisés ?


Il n’y a qu’à regarder les tristes statistiques : 0,7 % des programmes à la télévision française concernent les personnes handicapées. Quand on sait qu’il y a 12 millions de personnes handicapées en France… Il n’y a que Canal+ qui médiatise du parasport en direct à la télévision. C’est aussi le but de notre documentaire : bousculer le consommateur. Si le téléspectateur s’intéresse à nos disciplines, les rédacteurs en chefs, les diffuseurs, les producteurs et les réalisateurs pourront emboîter le pas.

 

Lancée entre le 8 février et le 19 mars, la cagnotte en ligne a, en tout cas, très bien fonctionné…


L’objectif était de récolter 80 000 € et on a dépassé les 150 000 €. Notre documentaire fait partie des 10 projets les plus financés depuis qu’Ulule.fr existe. Cela montre que nous sommes capables de mobiliser le grand public là-dessus. Ça nous conforte dans l’idée qu’on est sur la bonne voie, qu’il y a une vraie demande.

 

Avez-vous déjà des dates de tournage ? Sur quelle plateforme sera-t-il diffusé ?


Le problème, c’est la situation sanitaire ! On doit tourner en France, en Angleterre, en Chine, au Canada, au Japon, au Brésil, en Afrique du Sud… Nous attendons les autorisations. Le documentaire nécessitera environ 2 ou 3 mois de tournage. Canal+ va le diffuser, d’abord au niveau des abonnés, puis en clair. Ensuite, ce sera le rôle du distributeur de le vendre à d’autres chaînes et à l’étranger. Propos

 

 

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Cet article est à retrouver dans son intégralité dans le Tennis Info n°530.

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