Petits As de Tarbes : "Pour les juniors, c’est leur Grand Chelem"

26 janvier 2022

Petits As de Tarbes : "Pour les juniors, c’est leur Grand Chelem" | Fédération française de tennis

Le tournoi réunissant les meilleurs joueurs du monde en 14 ans et moins bat son plein à Tarbes. Pour les meilleurs joueurs français, il constitue une étape d'importance sur le chemin vers le haut niveau.

Joueurs, coachs, bénévoles... ils sont tous unanimes : en passant les portes du Palais des Expositions, vous rentrez dans une autre dimension. Les Petits As de Tarbes, qui fêtent cette année leur 40e anniversaire, est une compétition à part sur le circuit juniors, par sa taille, son prestige, et l'importance qu'il revêt pour les participants.

Au premier regard pourtant, le Parc des Expositions ressemble à un immense terrain de jeu. En se promenant dans les travées, on y trouve pêle-mêle un mur d’escalade, des trampolines, des simulateurs de réalité virtuelle ou encore un stand (mythique, demandez aux joueurs) de bonbons.

Mais en poussant un peu plus loin, on y découvre surtout des magnifiques courts de tennis (9 au total), et ce qui se fait de mieux sur la planète du tennis juniors. "Les Petits As, c'est un événement à part, un tournoi d’amateurs géré comme un tournoi pro", résume Jean-Claude Knaebel, co-fondateur de l'événement en 1982.

En quatre décennies de succès, celui qui va passer le flambeau après cette édition a eu le temps d’accumuler des souvenirs à la pelle.

"On a commencé avec 4 nations, une caravane et un court, se souvient-il. Aujourd’hui, nous sommes 180 bénévoles pour une quarantaine de nations. Le tournoi est Super Category, la plus haute distinction. On a accueilli tout le monde ici. Je me souviens de Chang qui gagne à Tarbes (en 1986) avant de nous emmener dans sa loge quand il remporte Roland-Garros, de Federer qui jette ses raquettes, du jeu de Nadal, de Gasquet avec son père…"

Trois des fondateurs : Jean-Claude Knaebel, Claudine Knaebel et Jacques Dutrey.

© FFT / Lionel Hahn

Trois des fondateurs : Jean-Claude Knaebel, Claudine Knaebel et Jacques Dutrey.

Le prestige des anciens

Le portrait des joueurs et joueuses passés par Tarbes, et le vertigineux palmarès du tournoi, incitent en effet les joueurs et le public à un respect sans commune mesure. Richard Gasquet, Gaël Monfils, Tatiana Golovin, Alizé Cornet, côtoient sur les murs à souvenirs les Stan Wawrinka, Roger Federer, Rafael Nadal et autres Justine Henin.

Tous n’ont pas gagné, mais tous sont passés par là. "Oui, ça fait quelque chose de voir le portrait de tous ces joueurs. On se dit qu’on est un peu sur leur chemin, et qu’un jour, on pourrait les rattraper, souffle Antonin Witz (en photo de l'article).

Mardi, le joueur du Tennis Club Riedisheim a vécu de plein fouet l’ambiance Petits As, passant par toutes les émotions lors de son premier tour remporté face au Kazakhstanais Zangar Nurlanuly (6/0, 6/7[5], 6/3).

"Pas mon plus beau match, mais je suis satisfait d’avoir gagné. J’ai moins lâché mes coups après le premier set. J’ai eu une balle de match dans le 2e, j’aurais pu faire mieux. Mais j’ai réussi à passer à autre chose et à ne pas reculer dans le 3e. Le mental, c’est la clef".

"Une montagne" à gravir

La clef pour gérer un événement qui tient particulièrement à cœur tous les joueurs... et peut-être encore plus les jeunes Français ? "C’est un gros tournoi, mais je ne veux pas en faire une montagne, précise Antonin. Peu importe le résultat, ça ne fera pas mon futur, je viens ici pour apprendre". "

"Les joueurs s’en font quand même un peu une montagne, car ils en parlent depuis longtemps entre eux, observe cependant Bruce Liaud, responsable au Pôle France de Poitiers. C’est leur Grand Chelem à eux, ils se mettent beaucoup de pression car ils ne veulent pas le rater".

"Mais de notre côté de formateurs, c’est intéressant. Ça nous permet d’ailleurs de voir comment ils gèrent cette pression par rapport aux autres compétitions. Ils ne reverront pas une telle organisation de sitôt, même en Challenger, donc c’est un bon indicateur de leur faculté à s'adapter à des tribunes pleines".

"Il y a une vraie attente"

Le prestige énorme de l'événement et les sollicitations médiatiques qui en découlent en font une étape quasi obligée pour tous les meilleurs de leur catégorie d'âge, même si rien n'est définitif.

"Ça ne veut même pas dire qu’on va être professionnel si on le gagne, souligne Ophélie Boullay, championne de France en titre chez les 13-14 ans et impressionnante jeudi pour se qualifier en 8e de finale. C’est vrai que même quand j’étais plus jeune, on en parlait déjà beaucoup. Je ne sais pas si ce n’est qu’en France, mais il y a une vraie attente".

Ophélie Boullay en pleine lumière à Tarbes.

© FFT / Lionel Hahn

Ophélie Boullay en pleine lumière à Tarbes.

"C’est un événement qui est presque au-delà du sportif, qui rentre dans le psychologique pour les jeunes, confirme son entraîneur, Nicolas Job. Nous, on l’a abordé en se disant ‘il y aura les meilleures joueuses du monde ici, on va voir si ce qu’on met en place au quotidien fonctionne ou pas'".

Le tennis-fauteuil aussi à l'honneur

Les Petits As, c’est aussi une compétition de tennis fauteuil, réservée aux 18 ans et moins. Les premiers matchs débuteront ce jeudi : une poule de 8 garçons et une de 4 filles, les deux meilleurs se retrouvant pour des finales prévues le dimanche, avant celles des valides.

"Peut-être encore plus que chez les valides, on retrouve ici ce qui va devenir l’élite, affirme Fabien Duco, responsable de la partie tennis-fauteuil. C’est le Masters Juniors".

Stage de tennis fauteuil avant les Petits As, à Ossun.

© FFT / Lionel Hahn

Stage de tennis fauteuil avant les Petits As, à Ossun.

Quel avenir pour le tournoi qui va connaître un petit tremblement de terre l'an prochain ? Le trio historique Jean-Claude Knaebel, Claudine Knaebel et Jacques Dutrey va en effet passer le flambeau. Ce sont Yves Piettes, président du Comité départemental, Fabien Duco, directeur du tournoi de tennis fauteuil, et Mathieu Cazaban, directeur commercial du Parc des Expositions, qui prendront le relais.

Comme tous les événements de cette importance, les Petits As effectuent leur mue petit à petit. Une chose est sûre : nul doute que les nouveaux responsables feront tout pour perpétuer la légende d'un tournoi définitivement pas comme les autres.

Les finales des Petits As seront à suivre dimanche sur la chaîne YouTube de la FFT

A Tarbes, E.B.

Le mythique stand de bonbons du Parc des Expositions !

© FFT / Lionel Hahn

Le mythique stand de bonbons du Parc des Expositions !