Ce samedi, le club d’Île-de-France a décroché le titre en Pro A après avoir dominé le Tennis Entente Yonnaise en remportant les quatre simples (4-0) dans l’enceinte du Grenoble Tennis Padel. En Pro B l’an passé, les joueuses de Grégory Couppé n’ont pas manqué leur acclimatation dans la plus haute division.
Elles ne partaient pas vraiment favorites. À l’issue de la phase de poules, le club de la Roche-sur-Yon était le seul de la saison à n’avoir pas encore perdu le moindre match. Pourtant, aucune des protagonistes de l’Entente Yonnaise n’est parvenue à trouver la faille face à des joueuses de Fontainebleau particulièrement en forme.
Première à entrer en piste, la Tchèque Gabriela Andrea Knutson a concédé la première manche – la faute peut-être à une petite fébrilité liée à une présence en finale aussi belle qu’inattendue. Invaincue en simple à l’occasion des matchs de poule (4 victoires en 4 simples), elle s’est ensuite reprise pour s’imposer contre la Suissesse Ylena In-Albon (1/6, 6/0, 10-4). De quoi parfaitement lancer la deuxième rencontre entre Marine Partaud, capitaine adjointe du club Vendéen, et Amandine Monnot, 'chouchoutes' du public grenoblois. "Je l’ai bien connue, elle a joué ici entre ses 5 et ses 18 ans lorsque j’étais président de club, a détaillé Michel Amat, le secrétaire général de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes. C’est une fille adorable, qui a 23 ans et qui va continuer d’évoluer je l’espère la saison prochaine. Elle sera peut-être n°1 un jour !" Bousculée dans le premier set, la presque locale de l’étape s’est employée pour emmener la rencontre dans un super tie-break et l’emporter (4/6, 6/1, 10-6).
"On a mal démarré, les filles étaient tendues, racontait plus tard le capitaine Grégory Couppé, finalement heureux de son équipe. Nous étions menés 1 set 0 dans les deux premiers simples et puis ça a tourné, elles se libèrent un peu, font un super deuxième set et puis dans le super tie-break, ça a tourné en leur faveur. Forcément, à 2-0, c’est plus simple pour celles qui rentrent après."
C’est en effet avec une belle avance pour Fontainebleau que les joueuses du simple n°3 sont entrées sur le court. Depuis le début de la campagne, le 16 novembre dernier, la Néerlandaise Arianne Hartono n’avait pas encore disputé le moindre match en simple. Mais elle n’a pas failli à sa mission. Autoritaire, solide et précise sur ses premières balles, elle est parvenue à breaker d’entrée pour ne jamais relâcher la pression – et son avance au tableau d’affichage par la même occasion (6/1, 6/1).
Manon Léonard, la fille du club
Comme un joli symbole, c’est Manon Léonard, licenciée à Fontainebleau depuis 2016 qui a refermé la page de cette belle histoire pour son équipe. À 3-0 pour l’équipe invitée surprise de ces finales, il ne manquait qu’un seul point pour s’adjuger définitivement le trophée et un premier titre. Véritable pilier de son équipe, membre active de l’ascension du club, la joueuse de 24 ans a d’abord mené 5-0 dans une première manche conclue 6/1.
Malgré quelques petites hésitations en début de deuxième set (elle a perdu sa mise en jeu à 1-0), elle a repris rapidement le contrôle du match avec son jeu varié qui a perturbé la 190e mondiale, la Lituanienne Justina Mikulskyte. À 5-2, 15-40, l’actuelle 194e joueuse mondiale n’a pas manqué sa première occasion de conclure, grâce à un bon retour (6/1, 6/2).
"Avec Manon, on a vécu la Nationale 4 à l’époque ensemble – qui n’existe plus chez les filles. Et puis petit à petit on est montés, ça fait 10 ans maintenant qu’on est ensemble dans cette équipe, a détaillé Grégory Couppé, ému. Mon rêve c’était qu’elle termine le dernier point pour le titre et c’est le cas. On ne peut pas rêver mieux !"
"C’est énorme ! Incroyable ! J’ai du mal à trouver les mots, c’est un peu tôt encore. Quand on a commencé les championnats de France cette année, on l’avait dans un tout petit coin de la tête, mais l’objectif c’était quand même le maintien et finalement on se retrouve en finale et on termine champions de France, c’est incroyable !", s’est exclamée celle qui joue sous les couleurs du Fontainebleau TC depuis 2016.
Manon Léonard est revenue sur le début de cette histoire débutée en 2016 et qui s'est terminée en conte de fées. "Quand je suis arrivée au club, on était en N3 mais ça s’est tout de suite bien passé. J’ai été super bien accueillie depuis mes 15 ans et désormais l’histoire est belle !" Libérée au moment de jouer, alors que son équipe menait 3-0, celle qui rêve d’équipe de France et chérit les compétitions par équipe était particulièrement fière de la manière dont elle a défendu : "Ça l’a gênée. J’ai remis beaucoup de balles et j’ai réussi les services-volées quand il fallait, ça m’a rendu le match assez facile."
La petite fille du club a donc permis au Fontainebleau TC de décrocher son premier titre de champion de France, après avoir gravi tous les échelons. "C’est une super grande fierté, a déclaré tout sourire Olivier Dupont, le président du club. Ça fait presque huit ans que l’équipe est montée en nationale. Manon a été le fer de lance lorsqu’elle est arrivée. Elle a vraiment tiré le club et toutes ses joueuses vers le haut et nous ont permis de monter en Pro B. Ensuite, il a fallu passer un cran au-dessus, mais c’est une grande fierté de jouer avec autant de Françaises."








