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Compétitions

Cinq règles de tennis méconnues qu'il est bon de connaître

Dans ce nouvel épisode de "Conseils aux compétiteurs", nous vous exposons cinq points de règlement un peu méconnus mais qu’il convient de savoir avant un match. Sait-on jamais…
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Les règles du tennis ont leurs subtilités que même les compétiteurs les plus chevronnés ne maîtrisent pas forcément. Nous avons listé ici cinq points de règlement figurant dans la charte des tournois disputés sous l’égide de la FFT, et nous les avons décortiqués avec l’aide de Jean-Patrick Reydellet, membre du service classement, arbitrage et juge-arbitrage à la FFT. Bon à savoir, pour éviter toute situation de confusion pendant vos matches auto-arbitrés.

Et si, malgré tout, un désaccord perdure avec votre adversaire, consultez le juge-arbitre… et restez courtois, bien entendu.

 

Philippe Montigny / FFT
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1/ La règle du "air shot" au service

On a tous joué contre cet(te) adversaire au lancer de balle mal réglé qui, à de nombreuses reprises lors d’un match voire parfois lors d’un même service, rattrape la balle au vol afin de recommencer son geste. Cela peut être un peu agaçant mais à part pester dans sa barbe, il n’y a pas grand-chose à faire : le joueur (ou la joueuse) est dans son bon droit.

Il (ou elle) ne l’est pas, en revanche, si sa raquette a amorcé le mouvement de frappe et, pour une raison ou une autre (le vent, sans doute…), est passée à côté de balle. La règle dit en effet que le service commence lorsque le serveur amorce son geste et se termine lorsque sa raquette a frappé la balle… ou tenté de le faire. En cas de "air shot", ce sera donc une deuxième balle, ou le cas échéant une double faute.

L’éclairage de Jean-Patrick Reydellet : "Contrairement au smash où, même si l’on passe à côté de la balle, on peut encore la laisser rebondir et poursuivre l’échange, le service n’offre pas cette deuxième chance. Tout simplement parce qu’il y a un relanceur qui attend et on ne va pas le faire attendre indéfiniment pour ne pas rompre avec une règle de base qui est la continuité du jeu (voir les règles complètes ci-dessous)."

FFT / CD
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2/ La règle de la continuité du jeu

La règle des 20 (ou 25) secondes entre les points n’existe que sur certaines épreuves internationales. Sur les tournois FFT, le jeu doit être continu. Evidemment, cela n’exclut pas le fair-play entre les adversaires. Mais en cas d’infraction caractérisée à cette règle, sachez que vous vous exposez à des sanctions.

Dans ce cas, deux solutions : soit le dépassement de temps est jugé involontaire, auquel cas vous rentrez dans le cadre de la procédure de dépassement de temps non intentionnel (avertissement, puis point de pénalité pour toutes les fois suivantes) ; soit le dépassement de temps est jugé volontaire, auquel cas vous pouvez être sanctionné dans le cadre du Code fédéral de conduite (avertissement, point de pénalité, trois points de pénalité, disqualification). Reste à trancher entre l’intentionnalité ou la non intentionnalité, ce qui est parfois très subtil.

L’éclairage de Jean-Patrick Reydellet : "Sur les compétitions amateurs, la plupart du temps, il n’y a pas de ramasseurs, pas d’arbitre, bref une hétérogénéité de situations qui permettent déjà d’avoir un temps raisonnable entre les points. Il s’agit donc de s’assurer que les joueurs ne dépassent pas les limites du raisonnable.

Précisons que c’est au relanceur de s’adapter au rythme du serveur, et que quand on parle de points de pénalité, il ne s’agit pas de points en moins pour le joueur pénalisé mais de points en plus pour son adversaire. Car il y a une autre règle importane : tout point joué reste acquis (voir ci-dessous)."
 

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3/ La règle des points acquis

Il est fréquent lors d’un match de s’apercevoir a posteriori d’une erreur, liée au score, au matériel ou à un point de règlement. D’une manière générale, donc, un principe prévaut : tous les points (et les jeux) disputés restent acquis. Par exemple, si vous êtes mené 3-0 au moment où vous vous réalisez que le filet est trop haut, inutile de réclamer une remise des compteurs à zéro : l’erreur est réparée et le match reprend là où il en était. Idem si vous êtes mené 0-30 sur votre service lorsque vous réalisez que c’était en fait à votre adversaire d’engager : le jeu se poursuit à 30-0 sur le service de ce dernier.

Il existe un cas particulier : si un joueur qui vient de perdre un point s’aperçoit que la balle était crevée, un « let » doit être prononcé et le point rejoué. En revanche, si la balle était seulement dégonflée (ou mouillée), le point reste acquis.

Le principe des points acquis permet par ailleurs de trancher un litige entre deux adversaires qui ne seraient pas d’accord sur le score pendant un jeu, l’un estimant par exemple qu’il y 40-30 et l’autre 30-40. On ne recommence pas le jeu, on tient pour acquis tous les points sur lesquels ils sont d’accord, et on rejoue celui sur lequel ils ne le sont pas (donc on reprend à 30-30).  

L’éclairage de Jean-Patrick Reydellet : "En cas de désaccord, il faut s’en apercevoir le plus vite possible pour ne pas avoir à remonter trop loin en arrière. C’est la raison pour laquelle nous demandons aux joueurs d’annoncer le score à voix haute après chaque point. Or, beaucoup ne le font pas. Et pour éviter les désaccords sur les jeux, nous invitons aussi les clubs à se doter de panneaux de score."

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4/ La règle du piquet de simple

Pour rappel, les piquets de simple sont ces deux bâtons amovibles d’1,07 m positionnés dans les couloirs de double, à précisément 0,914 m de part et d’autre des lignes latérales (soit la même hauteur que le centre du filet, soit-dit en passant).

Bon, maintenant, accrochez-vous : si, durant un échange, une balle heurte un piquet de simple et retombe dans les limites du court, la balle est bonne ; en revanche, s’il s’agit d’un service, la balle est faute, quel que soit l’endroit où elle rebondit. Pourquoi cette différence ? Parce que durant un échange, la trajectoire d’une balle (bonne) peut naturellement l’emmener à heurter le piquet. Alors qu’au service, si la balle touche le piquet, c’est qu’elle prenait obligatoirement une direction hors-limites.

Vous suivez toujours ? Alors on continue. Si, durant un échange, une balle touche la partie du filet située entre le piquet de simple et le poteau extérieur, elle est faute, même si elle rebondit ensuite dans les limites. En revanche, vous avez le droit de toucher de la main cette partie du filet, par exemple après avoir couru après une amortie. Alors qu’il est interdit de toucher les autres parties du filet pendant l’échange. Pourquoi cette différence ? Parce qu’en simple, cette partie la plus extrême du filet est considérée comme une dépendance permanente du court.

L’éclairage de Jean-Patrick Reydellet : "Tout le monde croit que les piquets de simple servent à remonter le filet, mais pas du tout. Ils servent à matérialiser le filet de simple, vu que la plupart du temps, les terrains sont équipés uniquement de filet de double, dont les poteaux sont positionnés à l’extérieur des couloirs.

A Roland-Garros, les matches de simple sont joués avec des filets de simple : les poteaux sont implantés dans les couloirs, à l’endroit supposé des piquets, et le filet s’arrête là. C’est la raison pour laquelle la partie du filet située entre les piquets de simple et le poteau de double ne fait pas partie du jeu : tout simplement parce que lorsque le terrain est équipé d’un filet de simple, cette partie-là n’existe pas."

Cédric Le Coq / FFT
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5/ La règle du cordage cassé en retour

Si vous cassez un cordage en tentant de renvoyer une première balle faute de votre adversaire, celui-ci bénéficiera de deux balles de service. En partant du principe, bien sûr, que vous avez entre-temps changé de raquette. Sinon, vous avez aussi le droit de garder votre raquette au cordage cassé et dans ce cas, votre adversaire devra bel et bien jouer une deuxième balle. Mais à moins qu’il ne commette une double faute, bon courage à vous pour gagner le point.

En revanche, si c’est le serveur lui-même qui casse une corde en exécutant (et en manquant) sa première balle, il devra dans tous les cas jouer une deuxième balle, qu’il choisisse ou non de changer sa raquette.  

L’éclairage de Jean-Patrick Reydellet : "Cette règle découle d’une autre règle qui dit que le deuxième service doit être délivré sans délai. Or, en cassant son cordage, le relanceur crée une interruption alors qu’il n’était pas obligé de retourner la balle qui était faute, ni obligé de changer sa raquette. C’est d’ailleurs une petite différence avec le circuit professionnel, où l’on n’est pas autorisé à commencer un point avec un cordage cassé."

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