Histoire et évolutions
Construction en 1928
En 1927, les Mousquetaires du tennis français que sont Jean Borotra, Jacques Brugnon, Henri Cochet et René Lacoste remportent la Coupe Davis face aux Américains à Philadelphie. Suivant le principe du Challenge round, le vainqueur doit accueillir la finale de la Coupe Davis l’année suivante sur ses propres terres.
Aucune structure n’étant à la hauteur d’un tel événement, les négociations entre une entente Stade Français – Racing Club de France et la Ville de Paris débouchent sur la concession du terrain de l’ancien stade Jean-Bouin. Seule contrepartie, Émile Lesieur, président du Stade Français, souhaite donner au futur complexe le nom d’un ami, stadiste et héros de la Première Guerre mondiale : Roland Garros.
L’architecte Louis Faure-Dujarric relève le défi de construire le stade à moindre coût en un temps record. Les travaux débutent au mois d’octobre 1927 et, seulement huit mois après, le 11 mai 1928, le stade prend officiellement le nom de Roland-Garros. Doté de cinq courts sur 3,25 hectares, ce lieu « sacré » est prêt à devenir le temple de la terre battue.
Construction du court Central en 1928 ©Yvon FFT



1970-1990
L’ère Open nécessite de nouveaux travaux à Roland-Garros en 1974.
Le tournant des années 1970 annonce une nouvelle étape dans l’histoire du stade. Cette dernière est liée à l’entrée du tournoi de Roland-Garros dans l’ère Open. Le cloisonnement entre amateurs et professionnels éclate et le public afflue en grand nombre Porte d’Auteuil. Cependant, l’état du stade demeure préoccupant et les dernières retouches apportées dans les années 1940 ne suffisent pas à le rendre propice à cette nouvelle donne. Dès lors, en 1974, divers travaux de restauration sont réalisés par l’architecte Claude Girardet sur les bâtiments les plus anciens.
1979-1980 : augmentation du nombre de places sur le court Central, construction du court n°1 et du Village de Roland-Garros
Pour l’édition de 1979, la tribune D du Central est surélevée. Le nombre de places du principal court de Roland-Garros augmente d’environ 2 400 places et atteint la barre des 15 000 places.
Les grands travaux commencent réellement à cette époque avec, en parallèle, la concession du terrain de l’Institut Marey. À la place est bâti le « Central bis », baptisé court n°1. Commencé en 1979, cette arène circulaire de 4 500 places est prête pour l’édition 1980 du tournoi. Cette même année, on décide d’installer face à ce nouveau court des tentes destinées aux sponsors du tournoi : c’est la première année du Village, qui ne quittera cet emplacement qu’en 2017.
Travaux de la tribune D du court Central en 1979 ©Tennis info FFT



1984 : agrandissement du stade
En 1984, un pas est franchi avec l’agrandissement du stade par l’ouest et la construction de six nouveaux courts en terre battue. Cela porte le nombre de courts à 17 et le stade s’étend désormais sur presque six hectares.

1987-1988 : rénovation des tribunes du court Central et aménagement d’un centre de presse
Les tribunes C et D du court Central sont rénovées pour le tournoi de 1987. Au lendemain de la finale, la tribune B est, à son tour, entièrement détruite, puis reconstruite avec la partie supérieure en avancée afin d’abriter la tribune de presse. Les derniers gradins sont remplacés par des sièges numérotés et un nouveau centre de presse de 2 500 m2 voit le jour sur trois niveaux. La tribune A est réaménagée et regroupe les installations destinées aux joueurs. Le court en terre battue a également été entièrement refait, la structure de son sol datant alors de 1947.

1989 à 1991 : inauguration de la place des Mousquetaires et installation de ses quatre statues
Le stade Roland-Garros est aussi un lieu où l’art s’exprime. En 1989, on inaugure la place des Mousquetaires, entièrement réalisée en marbre et ornée des statues en bronze de Jean Borotra et de René Lacoste, sculptures signées Vito Tongiani. En 1990, la statue d’Henri Cochet rejoint la place des Mousquetaires. Puis en 1991, l’ajout de celle de Jacques Brugnon permet aux Mousquetaires d’être au complet.




1990- 2010
Nouvelle extension et construction du court Suzanne-Lenglen
Dès 1987, une réflexion s’engage sur une nouvelle extension du stade. L’objectif est d’annexer les 2,5 hectares situés à l’ouest du site afin de construire des courts d’entraînement.
En 1990, Jacques Chirac, alors maire de Paris, donne son accord et sert de déclencheur à la construction d’un nouveau grand court. Baptisé court A, ce dernier dispose de 10 000 places et se distingue du court Central et du court n°1 par ses deux grandes ellipses et les quatre piliers qui contiennent les installations pour la télévision et la presse.
Il abrite également un parking, un restaurant et des installations pour les joueurs, de nouveaux bureaux pour la FFT et, enfin, le Club des Loges, qui ne trouvait plus de place dans l’enceinte du stade. Ce dernier passe de 5,7 à 8,5 hectares.
Inaugurée le 20 mai 1994, la statue de Suzanne Lenglen réalisée par Vito Tongiani inscrit pour la postérité le souvenir de la championne française dans le stade. Le court A est rebaptisé court Suzanne-Lenglen en 1996.

Un nouveau stade pour un nouveau millénaire : 1999-2002
Devenu trop exigu et non conforme en matière de sécurité, le Central fait peau neuve. Les tribunes A et D sont complètement repensées et font gagner au court six mètres de hauteur. La partie haute de la tribune D, dotée de sièges rabattables, est destinée au grand public et la partie basse abrite les nouvelles loges et des espaces dédiés aux relations publiques. La tribune A, comprenant la zone des joueurs, les espaces de restauration, les vestiaires et la tribune présidentielle, est inaugurée lors de l'édition 2000 du tournoi, en même temps que la tribune D. Englobé de verre et d’acier, le court Central affiche une allure résolument moderne tout en conservant son emblématique attribut d’origine : la croix de Saint-André.
En 2001, le Central de Roland-Garros est rebaptisé court Philippe-Chatrier, rendant ainsi hommage à ce grand président de la Fédération Française de Tennis.
Une tribune Lacoste qui fait peau neuve
En 2007-2008, la tribune C, baptisée tribune Lacoste, est la dernière à être rénovée, la plus importante en termes de démolition/reconstruction. En 2008, cette réalisation offre, dans une volumétrie quasi identique, de nombreux bureaux et des salles de réunion pour la FFT, des espaces de relations publiques et de nouvelles cabines télé à son sommet.
Le fait marquant des années 2000, dans le cadre des grands travaux de modernisation de Roland-Garros, sera incarné par la décision, en 2010, de rester sur l'emplacement historique du stade. Les projets étudiés ne manquent pas d’attrait, mais le choix penchera in fine pour le respect de la raison d’être du lieu.
Déconstruction et reconstruction de la tribune Lacoste en 2007 ©FFT

