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Beach Tennis

Nicolas Gianotti : "Atteindre la place de n°1 mondial"

Après une magnifique saison 2022 lors de laquelle il a signé certains de ses plus beaux succès, Nicolas Gianotti, qui finira l'année à la 3e place mondiale, revient pour nous sur sa saison conclue sur une victoire en BT400, son parcours et ses rêves dans le beach tennis.
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En cette fin d’année, l’heure est aux bilans… Quel regard portez-vous sur votre année 2022 ?

Nicolas Gianotti : Le bilan est forcément positif car beaucoup d’objectifs ont été réalisés ! Je voulais atteindre le top 5 et j’ai réussi. J’ai aussi remporté des titres majeurs comme des BT400, le Sand Series de Gran Canaria ou les deux titres aux championnats d’Europe avec Théo Irigaray (double messieurs) et Marie-Eve Hoarau (double mixte).

Avec mon coéquipier Mattia Spoto, on a fait un début d’année incroyable, de février à mai c’était vraiment top. La fin d’année a été un peu plus frustrante avec beaucoup de finales mais peu de titres et beaucoup de défaites serrées de suite dont celle en finale du championnat du monde à Terracina où on a perdu 10-7 au super tie-break… Mais le bilan global reste néanmoins positif car j’ai réussi à m’imposer comme un joueur majeur du circuit et la victoire sur le BT400 de Garopaba nous a permis de finir l'année sur une bonne note ! 

FFT
Champion d'Europe double messieurs avec Théo Irigaray et double mixte avec Marie-Eve Hoarau.
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Comment avez-vous commencé le beach tennis ?

N.G. : J’ai commencé vers l’âge de 17-18 ans. Je jouais au tennis depuis l’âge de 5 ans, j’ai été classé 2/6 et un jour dans un club j’ai vu une affiche d’un tournoi de beach tennis qui se disputait en Guadeloupe où je vivais. On a décidé de tester avec un ami. Je n’ai pas tout de suite bien joué mais j’ai tout de suite adoré l’ambiance. Grâce au système de matchs de classement, tu passes tout le week-end sur la plage avec tes amis même en cas de première défaite prématurée. 

Quelle a été votre progression en beach tennis ?

N.G.: Pendant deux ans j’ai joué régulièrement en Guadeloupe. Je n’évoluais pas au classement mais c’était un vrai plaisir entre amis et à partir du moment où je suis arrivé à Bordeaux lorsque j’étais environ 200e mondial au classement ITF, j’ai décollé. Je suis rapidement monté à la 25e place mondiale grâce à un peu de chance et de bons partenaires.

Par exemple pour mes premiers championnats du monde par paires, Antomi Ramos (actuel n°1 mondial) m’a proposé de faire équipe avec lui car il avait eu un problème de désistement de son partenaire habituel. J’étais dans le top 50, quasi inconnu. Et grâce à un bon tournoi avec lui je suis entré dans le top 25. C’est à partir de ce moment-là que j’ai vu que je pouvais bien jouer, qu’avec un bon partenaire, je pouvais battre de grosses équipes. Antomi et certains de nos adversaires m’ont dit que j’avais du potentiel, tout comme mon coach à Bordeaux et mes coéquipiers d’entraînement là-bas. Donc ça m’a vraiment motivé et j’ai continué à progresser.

Delphine Prevot / FFT
Mattia Spoto et Nicolas Gianotti lors de l'Open des Brisants 2022 à la Réunion.
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Et on ne vous arrête plus !

N.G.: C’est vrai que je progresse bien. Il y a deux ans je suis passé de top 25 à top 20, l’an dernier de top 20 à top 15 et cette année de top 15 à top 5 !

Aviez-vous un objectif de classement en début d’année ?

N.G.: Je n’avais pas un objectif précis en termes de classement mais avec mon partenaire Mattia Spoto avec qui je suis associé depuis octobre 2021, on voulait entrer dans les quatre premières têtes de série pour viser plus facilement les demi-finales. On a réussi ça assez rapidement. Et même mieux car on est maintenant têtes de série n°2. Pour l’instant ce n’est que du positif et on va continuer ensemble l’an prochain.

Delphine Prevot / FFT
Mattia Spoto et Nicolas Gianotti, finalistes de l'Open des Brisants 2022.
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Quels sont vos objectifs pour l’an prochain ?

N.G.: Réussir à atteindre la place de numéro un mondial car je n’en suis pas si loin, remporter le championnat du monde par paire et pourquoi pas par équipe avec la France. Réussir aussi à m’imposer dans d’autres tournois majeurs comme les Sand Series…

Quel est votre rêve en beach tennis ?

N.G.: Gagner les championnats du monde par équipes avec l’équipe de France. J’ai déjà fait demi-finale avec Théo Irigaray lors des championnats du monde par paires (et finale cette année avec Mattia Spoto donc) mais avec le maillot bleu et tout le groupe France derrière, ce serait extraordinaire.

Que préférez-vous dans votre vie de joueur de beach tennis ?

N.G.: Les voyages ! J’aime être chaque semaine dans un endroit différent, rencontrer de nouvelles personnes. Je suis quelqu’un de très sociable, j’aime bien parler avec les gens et ça me permet de rencontrer des gens différents tout le temps. Je parle beaucoup mieux anglais qu’il y a quelques temps, je parle espagnol car j’ai beaucoup d’amis espagnols, là j’apprends un peu d’italien avec mon partenaire, un peu de portugais aussi car on passe beaucoup de temps au Brésil. Et mon objectif, c’est de parler 4-5 langues correctement dans 5-10 ans. Ce serait incroyable.

Delphine Prevot / FFT
Nicolas Gianotti et Théo Irigaray sont devenus champions de France ensemble cet été.
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Est-ce que vous vivez de votre passion ?

N.G.: Depuis quelques mois je peux dire que oui. Ce n’est pas encore exceptionnel. Les prize-money sur les tournois ne suffisent pas encore car les billets d’avion coûtent trop cher par rapport à ce qu’on gagne en tournoi. Mais ce sont les sponsors qui nous permettent de vivre. Et c’est déjà énorme par rapport à il y a deux ans où mes comptes étaient toujours en négatif.

Savez-vous jusqu’à quel âge vous aimeriez jouer ?

N.G.: Ce sport est jouable jusqu’à assez tard car les déplacements sont courts. Le numéro un mondial a 30-31 ans donc je me dis que je peux tenir une dizaine d’années mais on ne sait pas, tout peut changer rapidement. Je ne suis dans le top que depuis 6 mois donc j’essaie de profiter.

Avez-vous déjà pensé à l’après ?

N.G.: J’essaie de finir mes études en ce moment. Je suis en Masters STAPS, j’ai du mal à jongler entre les études et ma carrière mais si je n’y arrive pas je reprendrai plus tard. J’ai repris après ma licence, qui me permettrait déjà de rester dans le monde du sport. J’ai déjà pas mal de contacts pour travailler en tant que prof de beach, notamment au Brésil mais pour l’instant ça ne m’intéresse pas. 

 

Propos recueillis par Amandine Reymond

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