"Manna", le guerrier austral
Mannarino, gaucher caviar
Une douce folie est en train de s'emparer de Melbourne. Une folie nommée "Manna". Dans une ambiance dingue sur la Kia Arena, Adrian Mannarino s'est qualifié pour les 8e de finale de l'Open d'Australie, en venant à bout de Ben Shelton en cinq manches dantesques (7/6[4], 1/6, 6/7[2], 6/3, 6/4).
"Manna" en têter des cinq plus beaux points du jour
On pouvait légitimement craindre qu'après deux premiers matchs au long cours, face à Stan Wawrinka et Jaume Munar le Français montrerait des signes de fatigue. Mais à 35 ans, "Manna" n'a jamais semblé aussi fringuant.
Face à la puissance de feu de Ben Shelton, le Val d'Oisien a opposé une grande justesse tactique et une belle solidité en limitant les déchets (40 fautes directes, soit presque deux fois moins que son adversaire). Physiquement épatant, le Français a aussi impressionné mentalement lorsqu'il s'est bien remis de la perte de la 3e manche au tie-break. Idem lorsqu'il a vu Shelton refaire une partie de son retard dans l'acte décisif (de 5-2, l'Américain est revenu à 5-4).
📊 A 35 ans et 204 jours, Adrian Mannarino devient le joueur français 🇫🇷 le plus âgé de l'ère Open à rallier une seconde semaine en Grand Chelem, détrônant Gaël Monfils ! pic.twitter.com/F516x9RDgx
— Jeu, Set et Maths (@JeuSetMaths) January 19, 2024
Si "Manna" a fait peur aux nombreux fans français en commettant une double faute sur sa première balle de match, la seconde fut la bonne. Et rarement on a vu le tricolore aussi euphorique après une victoire ! "À la fin, j'ai juste essayé de mettre une balle de plus dans le terrain, a-t-il confié après sa victoire. C'était vraiment incroyable. Merci à tous les supporters et surtout aux supporters français".
Adrian Mannarino se qualifie pour la 5e fois en 8e de finale d'un Grand Chelem, la 2e fois à Melbourne (après 2022). La pente va s'élever brusquement au prochain tour puisque son futur adversaire se nomme Novak Djokovic. Mais chut, le Français ne veut pas le savoir ! Et de toute façon, il a surtout bien mérité de profiter de cette superbe victoire.
La réaction d'Adrian Mannarino en vidéo
Dur, dur pour Parry...
Celle-là, il va falloir prendre le temps de la digérer. Diane Parry a vécu une défaite ô combien cruelle ce vendredi face à la jeune pépite Mirra Andreeva.
Cruelle par son scénario et son dénouement. Alors que les deux joueuses avaient chacune connu leur temps forts dans les deux premières manches, Diane s'est envolée 5-1 dans le dernier acte, s'offrant un double break qui semblait décisif.
Mais son bras s'est tendu. Malgré une balle de match à 5-2, la joueuse Boulogne-Billancourt n'a pas réussi à conclure pour gagner son ticket en deuxième semaine. Et son adversaire a grappillé, achevant son comeback au super tie-break (1/6, 6/1, 7/6[10-5]).
Diane pourra se consoler en se remémorant son très joli parcours ici (victoire face à la tête de série 30, Wang Xinyu, au premier tour, succès autoritaire contre Rakhimova). Mais c'est sûr qu'il y aura beaucoup de regrets...
Des regrets, Luca Van Assche en aura certainement moins. Le Français, 79e mondial, est tout simplement tombé sur plus fort que lui, s'inclinant face à Stefanos Tsitsipas, tête de série n°7 du tournoi et finaliste en titre (6/3, 6/0, 6/4). L'aventure australienne aura néanmoins été fructueuse pour Luca qui aura gagné son premier match en cinq sets et atteint son premier 3e tour en Grand Chelem.
Stefanos Tsitsipas met fin au parcours de Luca Van Assche à l'Open d'Australie 🇦🇺
— FFT (@FFTennis) January 19, 2024
Premier troisième tour en Grand Chelem, premières victoires en 5 sets, Luca peut être fier de son tournoi 👏#AusOpen pic.twitter.com/hmZPzodFos
Un samedi plein de promesses
Quatre Bleus iront chercher la 2e semaine à Melbourne samedi. On commence bien évidemment par le duel franco-français chez les dames : Clara Burel face à Océane Dodin, à suivre sur le court n°3. Sur le même court, Arthur Cazaux défiera ensuite Tallon Griekspoor, tête de série n°28. Arthur sera forcément très suivi après son exploit mémorable face à Holger Rune.
Enfin, ça va tomber de haut entre Ugo Humbert et Hubert Hurkacz, 9e mondial. Allez Ugo !